Birago Diop ( à Ouakam, Dakar, Sénégal - à Dakar) est un écrivain et poète, connu notamment pour ses rapports avec la négritude, et la mise par écrit de contes traditionnels de la littérature orale africaine, notamment Les Contes d'Amadou Koumba. Par ceux-ci, d'après les mots de Roland Colin, Birago Diop « a ouvert l'une des voies qui mènent à l'Esprit négro-africain[1]. »Léopold Sédar Senghor admirait également cette mise par écrit de contes que Birago Diop « rénove [...] en les traduisant en français, avec un art qui, respectueux du génie de la langue française — cette « langue de gentillesse et d'honnêteté » —, conserve, en même temps, toutes les vertus des langues négro-africaines[2]. »
Biographie
Birago Diop fils d'Ismael Saleh Diop et Sokhna Faty Diawara[réf. souhaitée] est élevé par sa mère avec ses frères ainés. Il naît et grandit à Ouakam où il suit à la fois l'enseignement coranique et l'école française. Séjournant en France à l'occasion de ses études de médecine vétérinaire à l'école nationale vétérinaire de Toulouse, dont il obtient le diplôme en 1934, il rencontre Léopold Sédar Senghor (premier président du Sénégal) et s'associe au mouvement de la négritude. Exerçant comme vétérinaire de brousse dans plusieurs pays africains (Soudan, Côte d'Ivoire, Haute-Volta, Mauritanie), Birago Diop s'intéresse aux contes qui ont cours dans les différentes parties de l'AOF. Il recueille alors des contes et fables du griot Amadou Koumba et les met par écrit pour son premier recueil, publié en 1947.
Il est nommé par le président Léopold Sédar Senghor ambassadeur du Sénégal à Tunis de 1960 à 1963.
En 1964, il ouvre la clinique vétérinaire du Point E à Dakar. Il avait épousé Marie-Louise Paule Pradère
Contes d'Awa, Dakar, Les Nouvelles Éditions Africaines, 1977
Et pour les contes il y a aussi Samba-de-la-Nuit
Les mamelles
Poésie
Leurres et Lueurs, Présence Africaine, 1960
« Souffles », le célèbre poème de Birago Diop, publié dans ce recueil, est déjà publié dans une version courte, dans l'Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de Léopold Sédar Senghor, publiée en 1948.
↑Grand prix littéraire de l'Afrique noire. Liste des lauréats, [lire en ligne], consulté le 14 avril 2016
Annexes
Bibliographie
Mariama Samba Baldé, « Birago Diop », dans Christiane Chaulet Achour, avec la collaboration de Corinne Blanchaud (dir.), Dictionnaire des écrivains francophones classiques : Afrique subsaharienne, Caraïbe, Maghreb, Machrek, Océan Indien, H. Champion, Paris, 2010, p. 140-144 (ISBN978-2-7453-2126-8)
Sana Camara, La poésie sénégalaise d'expression française, 1945-1982, L'Harmattan, 2011, p. 94-118 (ISBN9782296102996)
Assia Derj, La société Wolof à travers les contes de Birago Diop, Université de Strasbourg 2, 1996, 286 p. (thèse d'Histoire)
Mohamadou Kane, Les Contes d'Amadou Koumba, du conte traditionnel au conte d'expression française, Faculté des Lettres de Dakar, Langues et Littératures no 116, 1968.
Mohamadou Kane, Essais sur les Contes d'Amadou Koumba, Nouvelles Éditions Africaines, 1984
Roger Mercier, « Un conteur d'Afrique noire. Birago Diop », Études françaises, vol. 4, n° 2, 1968, p. 119-149 (lire en ligne).
(en) Marie Sherrod Tollerson, Mythology and cosmology in the narratives of Bernard Dadie and Birago Diop : a structural approach, Three Continents Press, Washington (Wash.), 1984, 154 p. (ISBN0-89410-157-9)