Beseat Kiflé Selassié, né en 1941 à Debre Berhan et mort le , est un universitaire éthiopien. Spécialiste d'Arthur Rimbaud et d'Aimé Césaire, il effectue une carrière à l'Unesco, où il est notamment directeur du patrimoine puis directeur du Fonds international pour la promotion de la culture.
Famille et jeunesse
Beseat Kiflé Selassié naît en 1941 à Debre Berhan, au sein d'une famille de l'Église orthodoxe éthiopienne. Il est le neveu de Shewareged Gedle, qui s'illustre durant la seconde guerre italo-éthiopienne et créant et dotant une structure de soins aux blessés, puis par des hauts faits d'armes. Il fait notamment durant son adolescence une formation de « petit diacre ». Il apprend l'amharique mais aussi, au sein du lycée français d'Addis-Abeba, la littérature occidentale. À l'âge adulte, il part suivre des études de philosophie à la Sorbonne, qui le mènent jusqu'au doctorat[1],[2].
Carrière universitaire et journalistique
Il se spécialise ensuite dans la poésie d'Arthur Rimbaud et celle d'Aimé Césaire[1]. Toutefois, son positionnement intellectuel très ouvert fait de lui « un spécialiste de l’interdisciplinarité, [… qui se distingue] par sa capacité à traverser différents champs : l’art, la poésie et la littérature » selon le philosophe Lazare Ki-Zerbo[2].
En parallèle de ses cours de littérature, il exerce en tant que journaliste, couvrant notamment l'élection présidentielle américaine de 1968 et rencontrant à cette occasion Martin Luther King. Il fonde en 1970 la première agence de presse éthiopienne, Multi Media Africa[1].
Après la révolution éthiopienne de 1974, il quitte l'Éthiopie pour la France et prend ses fonctions à l'université ainsi qu'à l'Unesco[3].
Responsabilités à l'UNESCO
Sous les présidences de René Maheu, Amadou-Mahtar M'Bow et Federico Mayor Zaragoza, Beseat Kiflé Selassié travaille à l'UNESCO, où il est successivement nommé directeur du patrimoine puis directeur du Fonds international pour la promotion de la culture[1],[4].
Œuvre
Ouvrages publiés
Beseat Kiflé Selassié, Plus n'est pas mieux : l'opinion publique occidentale et les évènements éthiopiens de février à décembre 1974 : Le cas de la France et de la Grande-Bretagne [thèse de doctorat], Paris, Université Paris-Sorbonne, , 111 p. (OCLC690810403, SUDOC143417568)
Beseat Kiflé Selassié, Déstabilisation et dictature militaire : [thèse de science politique], Paris, Université Paris-Sorbonne, , 136 p.
Beseat Kiflé Selassié, « Convaincre, contrôler ou contraindre ? systèmes et mécanismes de contrôle du pouvoir en Afrique », Présence africaine, vol. 1983, nos 127-128, , p. 79-113
Beseat Kiflé Selassié, « Itinéraires africains chez Picasso », Le Courrier de l’Unesco, vol. XXXII, , p. 29-31
Beseat Kiflé Selassié, « La dimension culturelle des futures relations entre l’Afrique et l’Amérique : l’essentiel et l’accessoire », dans Elikia M'Bokolo, L'Afrique entre l'Europe et l'Amérique : Le rôle de l'Afrique dans la rencontre de deux mondes (1492-1992), Paris, Unesco, , 169-185 p. (ISBN978-9232031495)
Beseat Kiflé Selassié, Honorat Aguessy, Sorie Conteh et Cheikh Anta Diop, L’affirmation de l’identité culturelle et de la formation de la conscience nationale dans l’Afrique contemporaine, Paris, Unesco, coll. « Introduction à la culture africaine » (no 5), , 236 p. (ISBN978-92-3-201880-9, OCLC12718817)
↑ abc et dAnnick Gouba-Guibal et Jacques-Élie Chabert, « Avec la mort de Beseat Kiflé Selassié, l’Ethiopie, l’Afrique et le monde ont perdu un intellectuel de grande valeur », Le Monde, (ISSN0395-2037, lire en ligne).
↑ a et bLazare Ki-Zerbo, « Hommage au Professeur Beseat Kiflé Selassié, un panafricain multidimensionnel », Magazine de l'Afrique, (lire en ligne).
↑Amadou Bal Ba, « Kiflé Béseat Selassié, le dernier des grands Mohicans », Mediapart, (lire en ligne).
↑« Décès du Professeur Kifle Sélassié : Le Comité international Joseph Ki-Zerbo rend hommage à un “digne fils de l’Éthiopie-Afrique” », LeFaso, (lire en ligne).