Bataille de Colenso

Bataille de Colenso
Description de cette image, également commentée ci-après
Champ de bataille de Colenso; un Long Tom boer
1 Commando du Général Louis Botha
2 Commando de Boksburg
3 Village de Colenso
4 Commando de Krugersdorp
5 Commando de Wakkerstrom
6 Commando d'Ermelo
7 Police du Swaziland
8 Commando d'Ermelo Commando
9 Camp britannique, commandement
10 Rivière Tugela
Informations générales
Date
Lieu KwaZulu-Natal
Issue Victoire des Boers
Belligérants
Drapeau de l'Empire britannique Empire britannique Transvaal République sud-africaine du Transvaal
État libre d'Orange État libre d'Orange
Commandants
Redvers Henry Buller Louis Botha
Forces en présence
17 000 hommes
44 canons
4 500 hommes
3 canons
Pertes
143 morts
755 blessés
240 disparus
10 canons capturés
8 morts
30 blessés

Seconde guerre des Boers

Batailles

Coordonnées 28° 44′ 03″ sud, 29° 49′ 21″ est
Géolocalisation sur la carte : Afrique du Sud
(Voir situation sur carte : Afrique du Sud)
Bataille de Colenso

La bataille de Colenso est livrée le , pendant la seconde guerre des Boers (1899-1902).

Les Boers commandés par Louis Botha, y infligent une sévère défaite aux troupes britanniques du général Redvers Henry Buller, qui tentaient de franchir la rivière Tugela.

Peu avant le début de la guerre, le général Redvers Buller est envoyé en Afrique du Sud et nommé commandant en chef de toutes les forces britanniques présentes dans ce pays. À son arrivée, il découvre que les garnisons britanniques dispersées sur l'ensemble du front, sont assiégées et quasiment isolées les unes des autres. Ayant confié des forces aux généraux Methuen et Gatacre (en) avec mission de dégager les fronts de l'Ouest et du Centre, il prend la tête du détachement principal avec lequel il se propose de rompre l'encerclement de Ladysmith, au Natal.

Contexte

Après s’être emparés de l’Afrique du Sud au début du XIXe siècle, les Britanniques entent rapidement en conflit avec les Boers sur le sujet des droits des noirs africains, ce qui a conduit ces derniers à fonder des états autonomes, la république d’Orange et de la république sud-africaine du Transvaal, à l’intérieur des terres[1]. Ce dernier, attirant la convoitise du fait de la présence d’or et de diamants, est annexé par les Britanniques de 1877 à 1881, avant que ceux-ci ne soient chassés à la fin de la première guerre des Boers[2]. De nombreux colons britanniques restent au Transvaal et sont lourdement taxés. Cela amène le magnat britannique Cecil Rhodes a tenté un coup d’état avorté en 1895 pour s’emparer de la république, accroissant les tensions déjà élevées entre les deux états. L’accroissement progressif de la présence militaire britannique sur ses frontières amène le président sud-africain Paul Kruger à exiger à l’automne 1899 le retrait des soldats britanniques avant le . Du fait de l’absence de réponse des Britanniques ce jour marque le début de la seconde guerre des Boers[3].

Du fait de l’impréparation des Britanniques, les Boers prennent l’initiative et envahissent notamment la région du Natal[4]. Les forces britanniques se portant à leur rencontre remportent quelques succès initiaux à Talana et Elandslaagte, au prix toutefois de pertes non négligeables, dont le général Penn Symons[5]. En outre, trop confiants, les Britanniques s’avancent trop au nord et, après avoir été battus près de Ladysmith, se trouvent encerclés dans la ville après avoir été contournés par une force boer par le sud[6]. Le général Redvers Buller doit alors divertir une partie de ses troupes pour leur porter secours. Pour parvenir à Ladysmith, il doit néanmoins traverser la rivière Thukela, ce qu’il est contraint de faire pour des raisons politiques à Colenso, où passent plusieurs et axe d’attaque le plus évident, au lieu du gué de Potgeiter’s Drift qu’il avait initialement prévu[7].

Champ de bataille

Le village de Colenso présente un habitat épars de bungalow aux toits de tôle. Les seules structurent qui s’y démarquent sont la gare et le pont de chemin de fer traversant la rivière Thuleka, celui-ci ayant toutefois été détruit par les Boers. À peu de distance en amont du village se trouve un pont routier, que Botha a sciemment laissé intact afin d’y attirer les Britanniques[8]. Encore un peu plus loin en amont se trouve un gué, nommé Robinson’s Drift.

Du côté sud de la rivière, le terrain descend en pente douce jusqu’à celle-ci et est très largement dégagé, avec presque aucun couvert. Des collines rocheuses surplombent en revanche à peu de distance la rivière du côté nord[8]. Immédiatement en aval du village, la Thuleka, qui coule d’Est en Ouest, remonte vers le Nord sur quelques kilomètres avant de repartir vers l’Ouest. Sur cette partie de son cours, elle coule dans une gorge entre la colline de Hlangwane sur la rive droite et Wynne’s Hill, Hart’s Hill, railway Hill et Pieter’s Hill sur la rive gauche[9].

Les Boers sont établis principalement sur les collines, qu’ils ont soigneusement fortifiées et dissimulées avec les pierres présentes sur place. Le collines sont trop éloignées de la rivière pour permettre de la défendre directement, mais l’espace entre celles-ci et la rivière n’est pas suffisant pour permettre à une armée de se réorganiser efficacement après avoir traversé. La colline de Hlangwane constitue néanmoins une faiblesse majeure : située sur la rive droite, elle ne bénéficie pas de la protection de la rivière, et depuis son sommet il est possible de prendre en enfilade les positions des Boers au nord de Colenso[10].

Forces en présence

Boers

Les Boers disposent d’environ 4 500 hommes organisés en douze Kommando : Zoutpansberg (en), Middleburg (en), Swaziland, Ermelo (en), Standerton (en), Boksburg (en), Heidelberg (en), Johannesburg Police, Vryheid, Krugersdorp (en), Wakkerstroom (en)[11]. Le support d’artillerie est assuré par un obusier de 5-in Krupp, dix canons de 75 mm Krupp et Creusot et un canon automatique de 37 mm Maxim-Nordenfelt pom-pom[12]. Le commandement général est assuré par Louis Botha, qui remplace à la veille de la bataille le général Piet Joubert, blessé dans une chute de cheval. Plus jeune que la plupart des autres généraux boers, Botha est aussi généralement plus audacieux qu’eux, tout en étant très populaire au sein de l’armée[13].

Les commandos boer sont des unités de citoyens soldats conscrits à l’échelle du district et la taille de l’unité est donc variable selon la population de celui-ci. Chaque commando élit son commandant, qui est assisté par les magistrats du district, ou veld-kornet. Le commando est divisé en groupes informels et de taille variable, qui élisent chacun un caporal pour les représenter. Il n’y a pas d’autre structure hiérarchique et les officiers ne peuvent contraindre leurs hommes à leur obéir. La conséquence est une discipline assez faible, les hommes ignorant les ordres qui leurs déplaisent ou quittant le commando s’ils ne sont pas satisfaits de sa gestion. Chaque homme est tenu d’apporter son propre équipement, à l’exception des armes qui sont fournies par l’État et sont pour la plupart des Mauser 1895[14].

L’artillerie et la police sont les seules composantes professionnelles de l’armée boer. Les canons ne sont toutefois pas utilisés en batterie à la manière des Européens, mais déployés individuellement en privilégiant le mouvement d’un emplacement à l’autre[15].

Britanniques

Les Britanniques alignent cinq brigades détachées du corps d’armée principal, appuyées par plusieurs batteries d’artillerie[12]. Le détachement est en principe commandé par le lieutenant général Francis Clery, mais le général Redvers Buller, commandant du corps d’armée, décide finalement de l’accompagner et assume le commandement de fait, Clery refusant alors de prendre des décisions sans son aval. Buller est un vétéran très populaire, tant auprès de ses troupes que du grand public, et l’un des rares officier britannique à ne pas sous-estimer les Boer. Il est néanmoins âgé et admet lui-même ne plus être aussi incisif qu’avant. En outre, il subit des pressions politiques qui l’empêchent d’agir à sa guise[16].

Ses subordonnés pour l’infanterie sont le major général Henry Hildyard (en), qui commande la deuxième brigade (en), le major général Neville Lyttelton pour la quatrième brigade légère (en), le major général Geoffrey Barton (en) pour la sixième brigade (en) et le major général Alan Fitzroy Hart pour la cinquième brigade (en). La cavalerie est réduite à la seule brigade montée du colonel Douglas Cochrane de Dundonald[12].

Bataille

Préparatifs

En prévision d’une attaque britannique, Botha a préparé ses positions longtemps à l’avance. Les commandos de Johannesbourg et Middlebourg, ainsi que les troupes de l’État libre sont disposé en amont de Colenso afin d’empêcher les Britanniques de traverser le gué à Robinson’s Drift. Les commandos de Boksburg, Heidelberg, Vryheid et Krugerdrop se trouvent au centre à Colenso, tandis que les commandos de Wakkerstroom et Standerton occupent la colline Hlangwane[10]. Toutefois ces derniers, inquiets de l’attaque britannique, abandonnent leur poste dans les jours précédant la bataille et ce n’est que la veille de celle-ci qu’ils y retournent, non sans que le président Kruger ait dû intervenir pour les y obliger[17].

Annexes

Ordre de bataille

Ordre de bataille britannique[12]
2nd (English) Brigade (en) 2nd Royal West Surrey
2nd West Yorkshire
2nd East Surrey (en)
2nd Devonshire
4th (Light) Brigade (en) 2nd Scottish Rifles
1st Durham Light Infantry
1st Rifle Brigade
3rd King’s Royal Rifle Corps
14th Field Battery
66th Field Batterie
6th (Fusilier) Brigade (en) 1st Royal Welsh Fusiliers
2nd Royal Irish Fusiliers
2nd Royal Scots Fusiliers
2nd Royal Fusiliers
5th (Irish) Brigade (en) 1st Connaught Rangers (en)
2nd Royal Dublin Fusiliers
1st Royal Inniskillin Fusiliers (en)
1st Scottish Borderers
63rd Field Batterie
64th Field Batterie
Brigade montée 1st Royal Dragoons (en)
13th Hussars
Régiment composite d’infanterie montée
Infanterie montée de Bethune
Infanterie montée de Thorneycroft
South African Light Horse (en)
7th Field batterie


Bibliographie

  • (en) Ian Knight, Colenso 1899 : The Boer War in Natal, vol. 38, Oxford, Osprey Publishing, coll. « Campaign », (ISBN 185532466[à vérifier : ISBN invalide]).

Notes et références

  1. Knight 1995, p. 8.
  2. Knight 1995, p. 10.
  3. Knight 1995, p. 10-11.
  4. Knight 1995, p. 12.
  5. Knight 1995, p. 32.
  6. Knight 1995, p. 33.
  7. Knight 1995, p. 34-35.
  8. a et b Knight 1995, p. 40, 43.
  9. Knight 1995, p. 41, 43.
  10. a et b Knight 1995, p. 41.
  11. Knight 1995, p. 41, 49.
  12. a b c et d Knight 1995, p. 49.
  13. Knight 1995, p. 38-39.
  14. Knight 1995, p. 14-15, 17.
  15. Knight 1995, p. 16.
  16. Knight 1995, p. 34, 36-37.
  17. Knight 1995, p. 41-42.

 

Prefix: a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

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