La Basilicate est une région enclavée, malgré deux façades maritimes au sud-est sur la mer Ionienne et à l'ouest sur la mer Tyrrhénienne, située entre les régions des Pouilles, de Campanie et de Calabre[1]. Mais à part une plaine maraichère à l'est (Métaponte), la région est avant tout montagneuse (Apennins de Lucanie), et caractérisée par des sols calcaires pauvres (plateau des Murge) ainsi qu'un climat méditerranéen très sec en été. La région présente quelques zones désertiques.
C'est un passage obligé pour rejoindre la région de Calabre par voie terrestre depuis le reste de la péninsule, ce qui isole cette région des autres régions d'Italie.
Histoire
Faisant partie de la Grande-Grèce et peuplée par des colonies grecques côtières (dont la fameuse Σύβαρις Sybaris), elle fut conquise par Rome, et fit partie, avec la Calabre voisine, de la région du Bruttium. Les Romains finirent par distinguer cette région qu'il baptisèrent la Lucanie (du nom du peuple italique des Lucanii) de la Calabre.
Après l'épisode normand, se succédèrent les maisons d'Anjou, puis d'Aragon.
Économie
La Basilicate fut longtemps une région reculée et miséreuse. Sous le fascisme, les opposants politiques y étaient envoyés en exil, comme Carlo Levi, auteur du Christ s'est arrêté à Eboli. Les mafieux les plus dangereux y furent envoyés dans les années 1990. Récemment, la région s'est développée et est d'ailleurs un peu plus prospère que la plupart des autres régions du Mezzogiorno.
Depuis la fin des années 90, les entreprises pétrolières ENI, Shell et TotalEnergies ont bâti une usine d'extraction de gaz[2].
Les habitants de la région bénéficient ainsi du gaz gratuit pendant 9 ans[3].
Politique
Régionales de 2005
Lors des élections régionales des 17 et , c'est la liste D soutenue par L'Union qui a remporté aisément la majorité absolue au Conseil régional, selon le détail suivant (noms des candidats à la présidence de la région) :
Per la Basilicata (liste A) (soutenue par la Maison des libertés, mais sans en porter le sigle), Cosimo Latronico, 101 843 v., 28,8 %, 1 siège régional ;
Alternativa sociale con A. Mussolini, 0,7 % (n.a.) ;
Unità popolare, 0,3 % (n.a.).
Le conseil, présidé par Vito De Filippo (ancien Parti populaire italien), était donc composé de 30 conseillers au total, où il dispose d'une majorité de 20 conseillers.
Régionales de 2010
Vito De Filippo est réélu lors des élections régionales de 2010. La nouvelle composition du conseil est alors la suivante :
La coalition de gauche obtient une prime de trois sièges et celle de droite, d'un siège. La majorité de gauche est donc de 19 sièges sur 30.
Régionales anticipées de 2013
Le , Marcello Pittella du Parti démocrate est élu président contre son adversaire de centre-droit Tito Di Maggio. Il obtient l'élection de deux conseillers sur la liste du président : Achille Spada et Vito Giuzio (listino Pittella).
Les autres conseillers régionaux parmi lesquels on ne compte aucune femme sont :
en province de Potenza : Piero Lacorazza, Pd, 11 324 voix ; Vito Santarsiero, Pd, 7 272 ; Carmine Miranda Castelgrande, Pd, 6 851 ; Mario Polese, Pittella Presidente, 7 951 ; Vincenzo Robortella, Pittella Pres., 3 192 ; Francesco Petrantuono, Psi, 2 772 ; Paolo Galante, Realtà Italia, 3 226 ; Gianni Rosa, FdI (Sc-Grande Sud-FdI) 3 540 ; Francesco Mollica, Udc, 1 544 ; Gianni Leggieri, Movimento 5 Stelle, 1 631 ; Giannino Romaniello, Sel, 2 900 ;
en province de Matera : Roberto Cifarelli, Pd, avec 4 982 voix ; Luigi Bradascio, Pittella Presidente, 3 155 ; Nicola Benedetto, Centro democratico, 3 100 ; Paolo Castelluccio, Pdl, 2 093 ; Giovanni Perrino, Movimento 5 Stelle, 1 168.
La cuisine régionale est humble et profondément ancrée dans les traditions rurales. La mie de pain est considérée comme un « fromage des pauvres », souvent saupoudrée sur les plats de pâtes et utilisée comme assaisonnement pour la viande et les légumes. Le raifort est largement utilisé comme épice et condiment, parfois appelée la « truffe du pauvre ». Le peperone crusco, une variété de poivron sec et croquant, est un ingrédient symbolique de la cuisine locale, connu comme « l'or rouge de la Basilicate »[4]. Il est consommé comme snack ou comme ingrédient principal de plusieurs recettes régionales.
Parmi les plats traditionnels, on trouve la pasta con i peperoni cruschi, plat de pâtes avec du peperone crusco, de la mie frite et du cacioricotta ; le tumacë me tulë, plat de pâtes avec tomate, anchois, noix concassées et mie ; la lagana chiapputa, plat de pâtes préparées avec du moût cuit de noix, du raisin sec, de la mie de pain, servies chaudes ou froides; la rafanata, une sorte de frittata au four avec raifort et pommes de terre ; la ciaudedda, un ragoût fait d'artichauts, pommes de terre, fèves et pancetta ; et le baccalà alla lucana, un des rares plats de poisson de la région. Les desserts comprennent le tarallo dolce, glacé de sucre et parfumé à l'anis, et les calzoncelli, pâtisseries frites remplies d'une crème de marrons et chocolat.
Beaucoup de fromages de chèvre et de brebis sont produits dans la région. L'un des plus connus est le Canestrato di Moliterno, fabriqué dans la haute vallée de l'Agri. La Basilicate est aussi connu pour ses eaux minérales qui sont largement vendues en Italie.
Vins et alcools
Les vins rouges en Basilicate sont généralement produits à partir du cépageAglianico, cultivé entre 200 et 700 mètres d'altitude. Il est produit à Rionero in Vulture, Barile, Rapolla, Ripacandida, Ginestra, Maschito, Forenza, Acerenza, Melfi Atella, Venosa, Lavello, Palazzo san gervasio Banzi, Genzano di Lucania…
Malvasia del Vulture, mousseux jaune paille ou blanc
Malvasia noire : rouge
Moscato del Vulture, blanc
Rionero
Valbradano bianco : paille, fruité
Valbradano rouge
Verdeca blanc
L'Amaro lucano est fabriqué depuis 1894 à partir d'une recette tenue secrète. Il aurait été créé à Pisticci par Pasquale Vena, qui devint fournisseur de la maison de Savoie. C'est une boisson extrêmement amère, fabriquée à partir de neuf herbes aromatiques et médicinales. Elle se boit seule ou avec du citron. Elle peut aussi accompagner les glaces.