Bartolomeu Lourenço de GusmãoBartolomeu Lourenço de Gusmão
Bartolomeu Lourenço de Gusmão, né à Santos (Brésil) le et mort à Tolède (Espagne) le , est un inventeur portugais né au Brésil à l'époque colonie du Portugal. Il est reconnu comme un précurseur de l'aérostation. BiographieBartolomeu Lourenço est né le à Santos, au Brésil. À l'âge de quinze ans il entre au noviciat des Jésuites mais n'y reste pas plus d'un an. Dès sa jeunesse il se fit remarquer pour sa mémoire prodigieuse et pour avoir construit, au séminaire de Belém da Cachoeira, à Cachoeira, Bahia, où il étudiait, un « engin faisant monter l’eau à n’importe quelle distance ». L’œuvre fut à l’époque reconnue comme remarquable et comme très utile et il obtint le le privilège de cette invention[réf. nécessaire]. AérostatDébuts![]() Peu après avoir déménagé à Lisbonne, Lourenço obtint, le , un brevet pour une « machine volante » qui pourrait, d'après lui, parcourir plus de 1 000 km par jour. Lourenço fut surnommé péjorativement « le Planeur » et son invention, divulguée en Europe par des dessins fantaisistes, qui généralement la présentaient comme un bateau en forme d’oiseau, fut connue sous le nom de Passarola (« Grand oiseau »). Le 6 mai, l’inventeur commença la fabrication de la mystérieuse machine. Une démonstration publique de l’invention fut prévue pour le 24 juin, le jour de la Saint-Jean — saint homonyme du roi portugais, Jean V — mais fut retardée, du fait que le monarque était malade. Premières démonstrations![]() En août, Bartolomeu Lourenço organisa finalement, devant la haute noblesse portugaise, quelques démonstrations avec des ballons de petites dimensions, construits de ses mains. Lors de la première démonstration connue, réalisée le 3 dans la maison du Fort, à l’intérieur du Palais-Royal, le prototype utilisé prit feu avant de s’envoler. À la seconde démonstration datée, faite le 5 dans la Maison royale, l’aérostat, pourvu dans le fond d’une écuelle avec alcool en combustion, s’éleva à 4 mètres, quand il fut mis à terre par deux laquais royaux munis de bâtons, craignant que l’engin n’incendiât les rideaux de l’enceinte. À une expérience faite le 8 dans la salle des Audiences, le globe est monté jusqu’au plafond de la salle pour redescendre avec douceur par la suite. À une autre démonstration, non datée, faite à la terrasse du Paço, le ballonnet s’est élevé à grande hauteur, montant lentement durant plusieurs minutes. Le , Lourenço fait une nouvelle démonstration de son invention sur le pont de la maison de l’Inde, avec un appareil plus grand que les précédents, mais encore incapable de porter un homme. L’expérience est un succès : l’aérostat monte à une grande hauteur et descend quelques minutes plus tard. AbandonToutes ces expériences avaient été suivies par les autorités de la société portugaise, mais cela ne fut pas suffisant pour rendre l’invention populaire. Les petits ballons montrés, outre de ne pas avoir été considérés comme des innovations importantes ou utiles, n’étaient pas contrôlables. Ils étaient emportés par les courants atmosphériques et furent considérés comme dangereux, pouvant provoquer des incendies. Un modèle plus grand, dirigeable, ne fut donc pas construit. 1710 à 1724En 1710, il publie Diverses manières d’expulser sans personnel l’eau des embarcations, dans lequel il décrit un nouvel appareil qu’il a inventé pour expulser l’eau qui submerge les embarcations. Le , il sollicite, en Hollande, le brevet pour un appareil similaire, expédié trois mois plus tard, le 14 décembre, sous le numéro 1 665. De 1713 à 1715, il vit en Hollande, en Angleterre et en France. De retour au Portugal, il reprend des études à l’université de Coimbra. En 1718, il adopte l'adjonction « de Gusmão » à son nom, afin de rendre hommage à son précepteur au séminaire de Bélem da Cachoeira, le Père Alexandre de Gusmão (en), qui lui avait inculqué le goût pour les sciences. Il termine ses études universitaires en 1720, et rentre à Lisbonne, appelé par le roi à servir dans le ministère des Affaires étrangères. Nommé au secrétariat d’État, il exerce différentes fonctions, s’occupant notamment du déchiffrage de messages codés interceptés de diplomates étrangers[N 1]. En décembre, il est affecté à l'Académie royale d'histoire portugaise et chargé d'écrire l'Histoire ecclésiastique de l'évêché de Porto, une œuvre qu'il ne parviendra pas à achever. En fait ce sont les sciences qui l'intéressent. Il se consacre dès lors à de nouvelles inventions. En 1721, il étudie la fabrication du charbon et, en 1724, il crée une machine augmentant le rendement des moulins hydrauliques, reconnue par le brevet portugais du 18 juillet de la même année. Ce sera sa dernière invention officielle. À l'époque, il est sur le point d’être dénoncé par l’Inquisition comme « apostat judaïsant ». ApostasieGusmão entretient depuis longtemps des relations amicales avec de « nouveaux chrétiens » brésiliens surveillés par le Saint Office. Nouant des relations avec le couple Miguel de Castro Lara et Maria Coutinho, chez qui il restait jusqu’à la nuit tombée, il craint la délation et s'enfuit de Lisbonne le . Le , le père Luiz Gonzaga le dénonce en attestant l’avoir entendu se prononcer contre l’infaillibilité du pape et défendre, en la présence du roi, que les enseignements de la Bible ne devaient pas être niés à quiconque[pas clair], peu importe leur descendance. Bien que ces opinions se rapprochassent davantage à celle de l’Église réformée que de la religion judaïque, le fait est que, depuis 1713, Bartholomé traverse une crise religieuse. Il se convertit au judaïsme en 1722. Il s'exile en Espagne, après avoir dans un premier temps été tenté par l’Angleterre. À Tolède, Bartolomeu Lourenço de Gusmão tombe gravement malade et est recueilli à l'hôpital de la Miséricorde. Il meurt le , à 38 ans. Reconcilié avec le catholicisme et s'étant confessé il reçoit le viatique avant la mort. Il fut inhumé le jour suivant dans l’Église Saint-Romain de Tolède. HéritageBartolomeu Lourenço fut incontestablement un précurseur de l’aérostation. Cinq témoignages[réf. souhaitée], découverts successivement en 1843, 1868, 1898, 1913 et 1934, ne laissent aucun doute à ce sujet. Ils procèdent du Cardinal Michelangelo Conti, nonce apostolique à Lisbonne de 1697 à 1710 et en 1721 élu pape sous le nom d’Innocent XIII, de deux membres de l'Académie royale d'histoire du Portugal (pt), Francisco Leitão Ferreira (pt) et José Soares da Silva (pt), du diplomate José da Cunha Brochado (pt) et du chroniqueur portugais Salvador Antonio Ferreira. Antonio Ferreira a écrit[réf. souhaitée] :
Le , le cardinal Conti écrit au secrétaire d'État du Vatican[réf. souhaitée] :
Dans la fiction
Notes et référencesNotes
RéférencesVoir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
|
Portal di Ensiklopedia Dunia