Barrage de Medog

Barrage hydroélectrique de Medog
La montagne Namcha Barwa site d'implantation du barrage.
Géographie
Pays
Région autonome
Canyon
Montagne
Cours d'eau
Objectifs et impacts
Vocation
Propriétaire
Date du début des travaux
2029
Date de la fin des travaux
2033
Coût
1 000 milliards de yuans
Centrale(s) hydroélectrique(s)
Puissance installée
60 000 MW
Production annuelle
300 TWh/an

Le barrage de Medog, associé à une centrale hydroélectrique, est un projet de barrage hydroélectrique situé sur le fleuve Yarlung Tsangpo à Mêdog, dans la région autonome du Tibet en Chine.

Historique et descriptif

En 2021, l’Assemblée nationale populaire de Chine a approuvé le 14e plan quinquennal (2021-2025) ainsi que ses objectifs à long terme jusqu’en 2035. Dans ce cadre, il est prévu de réaliser un barrage à Mêdog, situé près de l'État frontalier indien de l'Arunachal Pradesh, associé à une centrale hydroélectrique[1],[2].

La centrale hydroélectrique de Medog, baptisée Motuo, Metog ou Metok, située dans le canyon du Yarlung Tsangpo sur le fleuve Yarlung Tsangpo dans la région autonome du Tibet. Le projet est détenu à 100 % par l'entreprise d'état Power China[3],[4]. Le site d'implantation du barrage est situé à 1 500 mètres d'altitude[5]. Il présente en amont une dénivellation de 2 000 mètres sur une courte distance de 50 kilomètres. Il est prévu la construction de quatre tunnels de dérivation de 20 kilomètres de long à travers la montagne Namcha Barwa, qui détourneraient le cours du Yarlung Tsangpo. L’eau déviée dans ces tunnels actionnerait les turbines hydrauliques reliées à des générateurs avant de retourner dans le cours du fleuve[1],[6],[7].

Le début des travaux est prévu en 2029 et l'exploitation commerciale en 2033 pour fournir à terme 60 gigawatts[N 1] d’électricité[3]. Cette production sera trois fois supèrieure à celle du barrage des Trois-Gorges, actuellement le plus grand barrage au monde[4]. Il est prévu un budget de 1 000 milliards de yuans (137 milliards de dollars de 2025), soit plus de quatre fois l’investissement total de 250 milliards de yuans pour le barrage des Trois Gorges[8].

Critiques environnementales et géopolitiques

Le projet s'est heurté à la résistance de diverses parties, notamment des organisations environnementales, des pays en aval et des groupes de défense des droits des Tibétains. Des développements hydroélectriques similaires au Tibet ont déjà déclenché des protestations, notamment de récentes manifestations contre le projet de barrage de Kamtok sur le fleuve Drichu/Yangtzé, qui ont conduit à plus de 1 000 arrestations[8].

Brian Eyle, directeur du programme Eau, énergie et durabilité de Stimson Center (en) mentionne que la zone présente une activité sismique significative et abrite aussi une biodiversité unique[5].

Le Namcha Barwa est protégé depuis 1988 dans la réserve naturelle du grand canyon du Yarlung Tsangpo qui couvre 9 168 km2. La réserve contient une végétation variée avec une zone tropicale et une zone glaciale. La moitié des espèces des plantes du Tibet y sont présentes [9]. Le barrage empêchera la migration des poissons et le passage des sédiments qui enrichissent les terres lors des crues en aval. Pour sa part Zamlha Tempa Gyaltsen (tibétain : ཛམ་ལྷ་བསྟན་པ་རྒྱལ་མཚན, Wylie : dzam lha bstan pa rgyal mtshan), spécialiste des questions d'environnement au sein de l'Institut politique du Tibet (en) rattaché au gouvernement tibétain en exil, mentionne la disparition d'« un riche patrimoine culturel tibétain » et le déplacement de Tibétains obligés d'abandonner leurs « terres ancestrales »[5].

Le Yarlung Tsangpo prend le nom de Brahmapoutre en Inde et se jette ensuite dans la Jamuna au Bangladesh.

Le Yarlung Tsangpo prend le nom de Brahmapoutre en Inde et se jette ensuite dans la Jamuna au Bangladesh. L’Inde et le Bangladesh s'inquiètent des conséquences du barrage sur le débit naturel du fleuve nécessaire pour assurer l’accès à l’eau pour l’agriculture, la consommation d'eau et d’autres besoins humains. Ainsi pour Randhir Jaiswal, porte-parole du ministre indien des Affaires étrangères : « Il s’agit d’un mégaprojet qui entraîne de nombreuses perturbations écologiques et qui ne tient pas compte des intérêts des États » situés en aval[4].

L'Inde prévoit des contre-projets pour limiter les potentiels impacts négatifs du barrage chinois, notamment un projet hydroélectrique dans le district du haut Siang, dans l'Arunachal Pradesh, qui doit fournir 11 gigawatts[10].

Notes et références

Notes

  1. GW est la puissance électrique moyenne d'un réacteur d'une centrale nucléaire moderne.

Références

  1. a et b (en) Hongzhou Zhang et Genevieve Donnellon-May, « China’s Hydropower Plan on the Brahmaputra », sur The Diplomat, (consulté le ).
  2. « Un projet de super-barrage fait des vagues », sur Le Matin, (consulté le ).
  3. a et b (en) « Power plant profile: Medog Project, China », sur Power Technologiy, (consulté le ).
  4. a b et c Séverine Mermilliod, « Chine : ce projet de plus grand barrage au monde qui soulève l'inquiétude de l'Inde », sur L'Express, (consulté le ).
  5. a b et c « Chine: un projet de super-barrage fait des vagues en Inde », sur L'Express, (consulté le ).
  6. (en) Gavin Butler, « China to build world's largest hydropower dam in Tibet », sur BBC, (consulté le ).
  7. Gaspard Roux, « Projet titanesque en Chine : ce barrage trois fois plus puissant que les Trois Gorges va écraser tous les records », sur Innovant.fr, (consulté le ).
  8. a et b « China approves construction of mega-dam in Tibet », Radio Free Asia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « La réserve naturelle du grand canyon du Yarlung Zangbo », chinatoday.com.cn,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) Jacob Koshy, « India plans « buffers » in proposed Arunachal hydropower project to counter « China threat » », sur The Hindu, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

 

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