Enfant, Gian-Reto Barbet Schroeder de son vrai nom [2], suit son père, le géologue Willy J. Schroeder, en Colombie. Après un divorce, sa mère (fille de Hans Prinzhorn) choisit la France pour lui faire mener ses études, jusqu'au baccalauréat au lycée Condorcet, lycée Henri-IV et Lycée Jacques-Decour puis à la Sorbonne (où il s'inscrit en philosophie mais ne suit que peu les cours).
Il réalise deux courts-métrages et Jean-Luc Godard le prend comme assistant stagiaire pour Les Carabiniers. Convaincu de sa voie, Barbet Schroeder fonde la société Les Films du Losange seul, à 22 ans en vendant un tableau d'Emil Nolde appartenant a son grand père (Hans Prinzhorn). Il fit cadeau de la moitié des parts à des amis avec lesquels il a envie de travailler, Eric Rohmer en tête, suivi de Jean Douchet, Pierre Cottrell et d'autres. Il inscrit la société au registre du commerce le . Les quatre premières années, le siège de la société est sa chambre d'adolescent dans l'appartement où vit sa mère, rue de Bourgogne à Paris. Le capital de la société est celui d'une production de court-métrage.[pas clair]
Sa première « production-manifeste » est Paris vu par..., film à sketches en 16 mm composé de six courts-métrages de Jean-Luc Godard, Éric Rohmer, Claude Chabrol, Jean Rouch, Jean-Daniel Pollet, Jean Douchet, qui devait être suivi de six longs-métrages tournés aussi en 16 mm par les mêmes réalisateurs. La projection directement en 16 mm se révélant impossible, la société est contrainte de gonfler Paris vu par... en 35 mm et d'abandonner les six longs-métrages pour en 1966 terminer le doublage et le gonflage en 35 mm des deux premiers contes moraux d'Éric Rohmer, La Boulangère de Monceau et La Carrière de Suzanne, qui financeront le démarrage de la production en 35 mm couleur avec La Collectionneuse, où Barbet Schroeder est à la fois directeur de production, électricien, comptable et premier assistant.
Il commence alors aussi à travailler en secret à son premier film, More. Son assistant Pierre Cottrell le remplace dorénavant a la tête de la société qui produira principalement des films d'Éric Rohmer. Margaret Menegoz lui succèdera en 1976. Barbet Schroeder coproduit également à cette époque des films de Jacques Rivette, Jean Eustache, Rainer W. Fassbinder et Wim Wenders.
Barbet Schroeder réalise alors les films More (1969) et La Vallée (1972), tous deux avec une bande sonore musicale composée et jouée par les Pink Floyd.
En 1976, il tourne Maîtresse avec Bulle Ogier et Gérard Depardieu. Il fait ensuite partie des cinéastes français, tel Jacques Demy, payés par les studios de Hollywood pour écrire et réaliser des films aux États-Unis. Alors que la plupart repartiront sans rien réaliser, Barbet Schroeder s'accroche. Admirateur de Charles Bukowski, il commande à celui-ci le scénario de Barfly. Des années passent à tenter de convaincre les studios de réaliser le film, en vain. Bukowski écrira un livre, Hollywood, où il conte les sept années de lutte pour le réaliser avec Mickey Rourke et Faye Dunaway. L'amitié de Bukowski lui permet aussi de réaliser un documentaire de 4 heures composé de 50 monologues de 3 min chacun, intitulé The Charles Bukowski Tapes. Barfly lui assure une reconnaissance qui lui permet de réaliser en 1990 Le Mystère von Bülow, avec Jeremy Irons et Glenn Close nommé aux Oscars pour la mise en scène et récompenser meilleur acteur pour Jeremy Irons.