Béatrice Pasquier de Franclieu devenue, par son mariage, Béatrice d’Orléans (en espagnol : Beatriz de Orleans), comtesse d’Évreux, est née le à Neuilly-sur-Seine (dans la Seine ; aujourd’hui dans les Hauts-de-Seine). C’est une journaliste française spécialiste de la mode et l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux relations publiques.
Famille
Béatrice est la deuxième des trois filles de Bruno Pasquier de Franclieu (1914-1944) et de son épouse Jacqueline Térisse (1918-1999). En plus de ses deux sœurs, Béatrice a trois demi-frères nés du remariage de sa mère avec Michel O’Neill[Note 1].
Le comte et la comtesse d'Evreux sont séparés depuis 1994. Leur divorce est prononcé par la cour d'appel de Paris en 2012[3].
Biographie
Née pendant l’Occupation, Béatrice Pasquier de Franclieu devient orpheline de père à l’âge de trois ans. Pétainiste, le comte Bruno est en effet fusillé par les F.T.P., le [4].
La jeune fille reçoit une éducation soignée dans diverses institutions catholiques puis part compléter ses études en Angleterre, l’année de ses 19 ans[5]. De retour en France, elle est diplômée en sciences politiques à la Sorbonne et fait ensuite une maîtrise en marketing[6]. Parallèlement, elle travaille au bureau parisien du journal de mode américain Women's Wear Daily[5].
En 1964, elle fait la connaissance de Michel d'Orléans lors d’une réception organisée près d’Olivet mais c’est seulement l’année suivante que les deux jeunes gens commencent à se fréquenter[5].
Issue d'une famille de la noblesse française[7], la jeune fille semble posséder tous les atouts pour séduire le comte de Paris et être acceptée comme sa belle-fille. Mais c’est sans compter avec le passé vichyste de son propre père. Le prétendant orléaniste, soucieux de ne pas lier sa famille au souvenir de la Collaboration, interdit en effet à son fils Michel de fréquenter Béatrice. Amoureux, le jeune homme ne cède pas et décide finalement d’épouser l’élue de son cœur au Maroc, en 1967. Il est alors exclu de la succession au trône par le comte de Paris et aucun des membres de sa famille n’assiste à son mariage, excepté un cousin de son père, le duc de Nemours[8].
La rupture entre le chef des Orléans et son fils est ensuite longue à cicatriser. Il faut attendre 1978 pour que Michel et son épouse soient finalement pardonnés par le comte de Paris et reçoivent, en guise de réconciliation, les titres de comte et comtesse d’Évreux[9]. Mais, même après cela, ils ne sont que partiellement réintégrés à la famille et demeurent exclus de la succession orléaniste[10].
Après leur mariage, Béatrice et Michel vivent au Maroc, où le comte est attaché de direction dans une entreprise de travaux publics, puis en Grande-Bretagne, de 1970 à 1973, et enfin à Madrid, à partir de 1973[11]. En 1986, le comte d’Évreux quitte la société qui l’employait et est engagé par le groupe Accor, dont il dirige la délégation madrilène[9]. De son côté, la comtesse d’Évreux entre chez Christian Dior en 1985 et ne tarde pas à y devenir directrice pour l’Espagne et le Portugal[9]. Cette fonction prestigieuse permet à la comtesse d’être régulièrement placée sous les feux des projecteurs et de devenir ainsi l’une des personnalités incontournables du gotha espagnol.
Mais, alors que la comtesse d’Évreux semble connaître de plus en plus de succès dans sa vie professionnelle, son mari perd son emploi et des dissensions se font jour au sein du couple. Les deux époux décident donc de se séparer (sans divorcer) en février 1994 et Michel d'Orléans regagne la France tandis que sa femme reste vivre à Madrid, où elle publie plusieurs ouvrages. Leur divorce est prononcé en 2012 par la cour d'appel de Paris.
(es) José Miguel Carrillo de Albornoz et Beatriz de Orleans, Entender de arte y Antigüedades: Guía práctica del Coleccionista, Belacqua de Ediciones, Barcelone, 2004. (ISBN84-95894-93-9)
(es) Beatriz de Orleans, El Arte de hacer relaciones públicas (bien), Editorial Aguilar, Madrid, 2005. (ISBN978-84-03-09394-2)
(es) Beatriz de Orleans, El Valor de la imagen, Relaciones públicas y protocolo en la empresa, Wolters Kluwer España, S.A., Madrid, 2008. (ISBN978-84-936028-4-0)
(es) Beatriz de Orleans, Disfruta de una experiencia de lujo. Más de 100 propuestas exclusivas, Ediciones Martínez Roca, Madrid, 2014. (ISBN978-84-270-4086-1)
Bibliographie
(es) « Beatriz de Orleans, Más que una princesa » dans Ella Magazine, (Article en ligne).
(fr) « Le mariage d'amour de Michel de France et Béatrice Pasquier de Franclieu » dans Paris Match no 974 du .
Philippe de Montjouvent, « S.A.R. Le Prince Michel de France, comte d'Evreux », dans Le Comte de Paris et sa descendance, Éditions du Chaney, (ISBN2-913211-00-3), p.307-324.
(fr) Jacques d’Orléans avec la collaboration de Bruno Fouchereau, Les ténébreuses affaires du comte de Paris, Albin Michel, Paris, 1999 (ISBN2-226-11081-X).
(es) Elena Pita, « Tuve que ponerme las pilas porque mi marido estaba en paro y necesitaba ganar dinero » dans El Mundo Magazine du (Article en ligne).
↑L'industriel Michel O'Neill (1916-1999) était le fils du capitaine de corvette français Paul O'Neill et de son épouse Thérèse Rougon, fille de Firmin Rougon, consul général de France à Smyrne, et le cousin germain du compagnon de la LibérationMarc O'Neill (1909-1956).
↑Selon son beau-père, feu le comte de Paris, le mariage du prince Michel n'a pas reçu son accord de chef de la Maison de France, elle ne pouvait donc prétendre porter les titres de son mari. À la suite de la titulature du prince Michel comme comte d'Évreux, feu le comte de Paris lui accorde le droit de prendre le titre de son époux[12].
↑Son beau-frère, le comte de Paris et duc de France, lui accorde le droit de conserver le titre de princesse d'Orléans avec le prédicat d'altesse royale. Elle cesse, en revanche, de porter le titre de comtesse d'Evreux[13].
↑Service de l'état civil du ministère des
Affaires étrangères et du Développement international - Registres
consulaires de Casablanca - Année 1967 - Acte n°131 - Extrait sans
filiation : « Le 17 novembre 1967 à Casablanca (Maroc) a été célébré le mariage de Michel, Joseph, Benoit, Marie d'Orléans, né le 25 juin 1941 à Rabat (Maroc) et de Béatrice, Marie, Guillemine, Huguette Pasquier de Franclieu, née le 24 octobre 1941 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Mentions marginales : Mariage dissous. Arrêt de divorce de la cour d'appel de Paris rendu le 28 novembre 2012 (ordonnance de non-conciliation du 14 septembre 2006). Nantes, le 19 juin 2014. »
↑Cette information est sujette à caution. Elle est confirmée par un article de Ella Magazine d'octobre 2007 (« Beatriz de Orleans, Más que una princesa ») mais pas par Philippe de Montjouvent
↑La famille Pasquier de Franclieu remonte sa filiation noble en 1561. Montjouvent 1998, p. 313.
↑Arrêté par la Gestapo pendant la Deuxième Guerre mondiale, le duc de Nemours est un ancien résistant et sa présence aux côtés de Béatrice lors du mariage a donc une portée très symbolique. Montjouvent 1998, p. 310.