L'Autriche antérieure comprenait toutes les possessions souabes des Habsbourg à l'ouest du fleuve Lech. Au début, ces pays d'origine de la dynastie comprenaient notamment le château de Habsbourg et l'abbaye d'Ottmarsheim. Néanmoins, au Moyen-Âge tardif déjà, les autres possessions originelles des Habsbourg au sud du Rhin et du lac de Constance furent perdus au profit de la Confédération suisse grandissante lors des batailles de Morgarten (1315), de Sempach (1386) et de Näfels (1388). L'Argovie était perdu en 1415, la ville de Rapperswil s'est désunie en 1458, le landgraviat du Thurgau a été conquis en 1460 et la cité de Winterthour passa aux côtés des confédérés en 1467. Ainsi, ces territoires n'ont jamais été considérés comme faisant partie des pays de l'Autriche antérieure, à l'exception de la région du Fricktal qui resta sous le contrôle de la monarchie de Habsbourg jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
À l'ouest du Rhin, l'Autriche antérieure comprenait le Sundgau (ou landgraviat de Haute-Alsace), et notamment la résidence d'Ensisheim qui fut la capitale de l'Autriche antérieure[1]. C'est le roi Rodolphe Ier de Habsbourg qui le premier s'intéressa à la région en y faisant construire un château, le Koenigsbourg[2],[3]. À la mort d'Ulrich III, comte de Ferrette, sans descendant mâle, sa fille Jeanne épouse le duc Albert II d'Autriche en 1324 et la majeure partie du Sundgau devient ainsi possession des Habsbourg. La Cour s’installe à Ensisheim vers 1429[4]. L'archiduc Maximilien Ier renforcera le pouvoir autrichien en installant à Ensisheim un grand-bailli en 1510[4].
À partir de 1406, le duc Frédéric IV d'Autriche résidant à Innsbruck fut comte du Tyrol et régent de l'Autriche intérieure.
Finalement, en 1490, son fils et successeur Sigismond a dû céder son patrimoine à l'archiduc Maximilien Ier qui était élu roi des Romains aux côtés de son père l'empereur Frédéric III en 1486. Ainsi, tous les territoires des Habsbourg sont à nouveau réunis en une seule main.
Après les guerres ottomanes, les habitants d'Autriche antérieure furent encouragés à émigrer vers la Transylvanie nouvellement acquise. Ces colons furent appelés plus tard les Souabes du Danube.
Lors de la réorganisation du Saint-Empire, une grande partie de l'Autriche antérieure (incluant le Brisgau) fut donnée en compensation à l'ancien duc de Modène, dont l'héritier était l'archiduc Ferdinand, l'oncle de l'empereur François II.
↑Rapport de 1565 cité par Otto STOLZ in Geschichtliche Beschreibung der ober- und vorderösterreichischen Lande, Karlsruhe, 1943: Daselbs zu Ensishaim haben des landsfürsten landtvögt und regierung anstatt aines landesfürsten ire residenz und wonung
↑On ne retrouve pas cette histoire pour le fameux Haut-Königsbourg des Hohenstaufen.
↑"Gouvernés et gouvernants en Haute-Alsace à l’époque autrichienne", Georges Bischoff, 1982, page 156
(de) Otto Stolz, Geschichtliche Beschreibung der ober- und vorderösterreichischen Lande. Karlsruhe, 1943
Georges Bischoff, Gouvernés et gouvernants en Haute-Alsace à l’époque autrichienne. Librairie Istra, Strasbourg, 1982 (ISBN2-219-00301-9).
(de) Irmgard Christa Becker (Hg.), Vorderösterreich, Nur die Schwanzfeder des Kaiseradlers? Die Habsburger im deutschen Südwesten. Süddeutsche Verlagsgesellschaft, Ulm 1999 (ISBN3-88294-277-0)
(de) Christoph Döbeli, Die Habsburger zwischen Rhein und Donau. 2. Auflage, Erziehungsdepartement des Kantons Aargau, Aarau 1996 (ISBN3-9520690-1-9)
(de) Hans Maier, Volker Press (Hg.), Vorderösterreich in der frühen Neuzeit. Thorbecke, Sigmaringen 1989 (ISBN3-7995-7058-6)
(de) Friedrich Metz (Hg.), Vorderösterreich. Eine geschichtliche Landeskunde. 4. überarbeitete und erweiterte Auflage. Rombach, Freiburg i. Br. 2000 (ISBN3-7930-9237-2)
(de) Andreas Zekorn, Bernhard Rüth, Hans-Joachim Schuster und Edwin Ernst Weber (Hg.), Vorderösterreich an oberem Neckar und oberer Donau. UVK Verlagsges.,Konstanz 2002, (ISBN3-89669-966-0) (hrsg. im Auftrag der Landkreise Rottweil, Sigmaringen, Tuttlingen und Zollernalbkreis).
(de) Klaus Rommel (Hg.), Das große goldene Medaillon von 1716. (Donativ des Breisgaus, Schwäbisch-Österreich und Vorarlberg zur Geburt Leopolds), Rommel, Lingen 1996 (ISBN3-9807091-0-8)