L’autoroute 55 (A-55) est une autoroute du Québec desservant les régions de l'Estrie, du Centre-du-Québec et de la Mauricie. Il s'agit de la plus longue autoroute nord-sud de la province. Elle constitue le prolongement de l'I-91 au nord de la frontière des États-Unis à partir de Stanstead jusqu'à Shawinigan, où elle devient la route 155. Sa longueur totale est de 248 kilomètres, en incluant le multiplex qu'elle forme avec l'A-20 et de 210 kilomètres en excluant celui-ci. Elle est la colonne vertébrale du réseau routier du centre du Québec, reliant les villes de Magog, Sherbrooke, Drummondville, Trois-Rivières et Shawinigan. Elle est accompagnée entre la frontière américaine et Drummondville par la route 143 et de Trois-Rivières et Shawinigan par la route 157, des dessertes locales qui peuvent aussi lui servir d'alternative lors de fermeture importante.
Description
L'A-55 est divisée en deux sections séparées de 38 kilomètres; l'autoroute Joseph-Armand-Bombardier au sud de l'A-20 et plus à l'est, l'autoroute de l'Énergie au nord de l'A-20. Entre ces tronçons, l'A-55 forme un multiplex avec l'A-20, entre les kilomètres 173 et 210 de celle-ci. Par contre, les bornes kilométriques et les numéros de sorties ne tiennent pas compte de ce chevauchement.
Autoroute Joseph-Armand-Bombardier
La section entre la frontière américaine et Drummondville (kilomètres 0 à 128) est nommée depuis 2004 l'Autoroute Joseph-Armand-Bombardier en l'honneur de Joseph-Armand Bombardier, l'inventeur de la motoneige, le fondateur de la multinationale Bombardier et un natif de l'Estrie[2]. Elle portait autrefois le nom d'Autoroute Transquébécoise.
L'autoroute Joseph-Armand-Bombardier débute au poste frontalier de Stanstead comme le prolongement de l'I-91 au Vermont. De là, elle s'étire vers le nord sur 34 kilomètres jusqu'à Magog en longeant la rive est du Lac Memphremagog. Au kilomètre 34, au pied du Mont Orford, elle rejoint l'A-10 pour former une multiplex avec celle-ci sur 23 kilomètres, jusqu'au kilomètre 57. Elle bifurque du même coup vers le nord-est en direction de Sherbrooke. Depuis 1988, les bornes kilométriques et les numéros de sorties de cette section sont ceux de l'A-10 (km 128 à 143). Entre l'ouverture de l'autoroute, en 1980, et 1988, elle était signée avec sa propre numérotation (km 34 à 57). Entre les kilomètres 36 (123) et 42 (128), la route 112 agit comme une voie de service de l'autoroute dans les deux directions. Au kilomètre 54 (140), elle croise l'A-410 et au kilomètre 57 (143), où l'A-10 prend fin, elle croise l'A-610. Du kilomètre 57 à son extrémité nord, au kilomètre 128, elle prend une orientation nord-ouest en longeant la rivière Saint-François. Au kilomètre 97, il y a une halte routière en direction sud, la halte du Moulin. Avant l'ajout de la seconde chaussée, la halte desservait les deux directions via une intersection à niveau. Cette halte routière fut remplacée par une aire de service, situé douze kilomètres au sud, à la sortie 85[3]. L'autoroute Joseph-Armand-Bombardier se termine à Drummondville à la jonction avec l'A-20. L'A-55, pour sa part, se poursuit vers le nord-est sur l'A-20. L'autoroute Joseph-Armand-Bombardier est parallèle à route 143 sur toute sa longueur.
La section la plus achalandée de l'autoroute est le tronçon situé entre les autoroutes 410 et 610 à Sherbrooke (km 54 à 57) avec un débit journalier moyen annuel (DJMA) de 55 000 véhicules. D'une autre part, le tronçon entre la frontière et la sortie 2 est le moins achalandé avec un DJMA de 2 700 véhicules[4].
Autoroute de l'Énergie
La section entre l'A-20 à Sainte-Eulalie et Shawinigan (kilomètres 145 à 227) se nomme depuis le 22 juin 2009 l'Autoroute de l'Énergie[5],[6]. L'autoroute de l'Énergie longe un corridor industriel qui inclut sept sites de production ou d'expérimentation d'énergie. Elle est également nommée en l'honneur de Shawinigan, une ville historiquement liée à la production d'électricité. Elle portait anciennement le nom d'Autoroute Transquébécoise.
L'extrémité sud de l'autoroute de l'Énergie est au kilomètre 145 à Sainte-Eulalie. Elle débute à une jonction avec l'A-20 comme la continuité de l'A-955 qui permet d'accéder à Victoriaville. De là, elle s'oriente vers le nord-ouest en direction de Trois-Rivières. Jusqu'au kilomètre 173 à Bécancour, elle comporte une seule chaussée (deux voies) en plus de quelques intersections à niveau. Au kilomètre 176, elle croise une section isolée de l'A-30 avant de traverser le fleuve Saint-Laurent aux kilomètres 178-180 via le pont Laviolette. De là, elle suit un parcours parallèle à la rive ouest de la rivière Saint-Maurice jusqu'à son extrémité nord. Du kilomètre 182 au kilomètre 186, l'autoroute 40 se joint à la 55 pour former un court multiplex. La 55 se termine au kilomètre 227 à Shawinigan tout juste après la traversée de la rivière Saint-Maurice via le Pont des Piles. Au nord, elle devient la route 155 en direction de La Tuque et du Lac Saint-Jean. Sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, l'autoroute de l'Énergie partage le même corridor routier, l'axe Trois-Rivières-Shawinigan, que la route 157. Sur la rive sud du fleuve, elle est parallèle à deux anciens tracés de routes numérotés, à savoir la route 155 et la route 161 de son extrémité sud (jonction avec l'autoroute 20 et l'autoroute 955), jusqu'à Saint-Célestin.
La section la plus achalandée de l'autoroute de l'Énergie est le tronçon formant un multiplex avec l'A-40 à Trois-Rivières (km 182 à 186) avec un débit journalier moyen annuel (DJMA) de 55 000 véhicules. D'un autre part, le tronçon entre l'A-20 et Saint-Célestin est le moins achalandé avec un DJMA de 10 000 véhicules[4].
L'échangeur 55/40-ouest au kilomètre 186 était souvent le théâtre de congestions majeures, particulièrement les fins de semaine et les jours fériés. L'échangeur ne permettait pas de faire circuler adéquatement l'importante circulation empruntant l'A-40 ouest en provenance de Québec et se dirigeant vers Montréal. Pour pallier ce problème, des travaux ont eu lieu en 2009 pour reconfigurer l'échangeur [7]. Cette situation est due au fait que l'échangeur a été conçu en prévision d'un éventuel parachèvement de l'A-40, qui éviterait le centre-ville de Trois-Rivières et le chevauchement avec l'A-55.
Futur
Il n'y a présentement aucune annonce officielle concernant l'amélioration ou le prolongement de l'autoroute. Par contre, une entente a été conclue entre le ministère des Transports du Québec et la ville de Bécancour pour le réaménagement de l'intersection de l'autoroute 55 avec le Boulevard des Acadiens (km 173). Cette sortie était jusqu'en 2013 une intersection à niveau avec des feux de circulation et à cet endroit l'autoroute n'avait qu'une seule chaussée. La seconde chaussée débutait à environ 1 kilomètre au nord. Le projet consistait à déplacer la sortie vers le nord, sur la rue Arsenault et construire un viaduc pour faire passer l'autoroute au-dessus du Boulevard des Acadiens. Ce projet a inclus la construction de la seconde chaussée de l'autoroute dans ce secteur[8]. En 2011, le MTQ a commandé une étude concernant le doublement des 27 kilomètres de l'autoroute qui sont présentement à une seule chaussée[9]. Le doublement de cette portion de l’autoroute fait partie de la liste des projets accélérés par la loi 66, adoptée le 10 décembre 2020.
Historique
Le premier tronçon de l'A-55 ouvrit en 1965. Le dernier tronçon fut inauguré plus de 40 ans plus tard, en 2006. La majorité de l'autoroute, 140 des 210 kilomètres, fut construite avec une seule chaussée. Avec les années, l'A-55 fut doublée à plusieurs endroits. À ce jour, il ne reste que 30 kilomètres à une seule chaussée. L'ouverture de la seconde chaussée entre Sherbrooke et Drummondville s'échelonna entre 2001 et 2006, soit environ 25 ans après la mise en service de l'autoroute. Ce doublement était devenu nécessaire, le volume de trafic étant trop important, il y avait fréquemment des accidents. L'autoroute était d'ailleurs surnommée l'autoroute de la mort[10].
Initialement, il n'était pas prévu que l'A-55 passe à Drummondville. Selon les plans originaux, l'A-55 devait se diviser en deux autoroutes aux environs du kilomètre 83, l'A-51 vers Drummondville et l'A-55 vers Trois-Rivières. L'A-55 aurait quitté son corridor actuel, bifurqué vers l'est, traversé la rivière Saint-François, et probablement passé dans les environs de Val-des-Sources et de Warwick avant de rejoindre l'actuelle A-955. Ainsi, l'A-55 n'aurait pas été divisée en deux sections, le multiplex avec l'A-20 aurait été évité et l'autoroute serait plus courte d'environ 20 kilomètres. Le corridor actuel de l'A-55 entre Richmond et Drummondville était réservé pour l'A-51, cette portion a d'ailleurs déjà été numérotée ainsi. Ce projet a été abandonné par manque de budget et parce qu'il n'était pas nécessaire, l'A-55 actuelle suffisant amplement à accommoder le trafic actuel.
Route 139 à Autoroute 20 Notes: La chaussée nord n'a pas été construite entre les kilomètres 127 et 128 pour ne pas devoir modifier l'échangeur avec l'autoroute 20 et construire un viaduc supplémentaire. Il y a un seul viaduc enjambant la 20 au lieu de 2 comme c'est généralement le cas pour ce type d'échangeur.
Terminus sud du multiplex avec l'A-10; indiqué sortie 34-E (est) et 34-O (ouest) en direction nord et sortie 121 en direction sud; les numéros de sortie sont ceux de l'A-10
Terminus sud du multiplex avec l'A-20; terminus nord de l'Autoroute Joseph-Armand-Bombardier; indiqué sortie 128 en direction nord et sortie 173 en direction sud; les numéro de sortie sont ceux de l'A-20
↑BAPE: Autoroute 55: doublement de la chaussée entre Bromptonville et l’intersection avec le chemin de la Rivière, consulté le 20 septembre 2009 Doublement de la chaussée