Augustin Édouard Michel du Faing d'Aigremont
Le baron Augustin Michel du Faing d'Aigremont (Charleroi, - Fays-Famenne, ), plus connu comme le « général Michel », est un officier de l'armée belge qui a participé à la Première Guerre mondiale. En récompense de ses éminents services durant la guerre 14-18, le général Michel est créé baron par le roi Albert Ier et autorisé à joindre à son nom les mots « du Faing d'Aigremont ». BiographieAugustin Michel, né à Charleroi, le , est le fils de Maximilien Michel, négociant et ingénieur des mines, et de Cécile Denys. Il est le frère de Clémence Michel, artiste peintre. Le , il épouse à Malines Désirée Ernestine Louise Deisser[1], également originaire de Charleroi, avec qui il a une fille et un fils, décédé du paludisme à Élisabethville peu avant la Première Guerre mondiale. Il fait ses études secondaires à l'Athénée royal de Charleroi. Il est admis le à l’École Militaire[2], section de l'artillerie et est promu sous-lieutenant en 1873. En 1881, il est breveté adjoint d'état-major de l'École de guerre[2]. En 1884, il est lieutenant au 2e régiment d'artillerie en garnison à Malines. Il se spécialise sur l'étude délicate des pièces d'artillerie de gros calibre et occupe brillamment les fonctions de directeur général de l'artillerie en 1910 sous le ministère de la Guerre du général Alexandre Cousebandt d'Alkemade, puis de son homonyme le général Victor Michel. En 1912, Il prend le commandement du 3e régiment d'artillerie[2]. Le , il est nommé général-major[3]. En , il reçoit le commandement de la 4e division d'armée (en) et est désigné gouverneur militaire de la position fortifiée de Namur[4]. Le , il est nommé lieutenant-général[3]. Première Guerre mondialeLors du siège de Namur par le détachement d'armée allemand du général Max von Gallwitz du au , il répartit les réserves disponibles (dont un régiment français de la 5e armée) dans les secteurs menacés et organise des contre-attaques. Les Allemands, forts de leur supériorité numérique et de leur puissante artillerie, viennent à bout de la résistance des forts de Namur et entrent dans la ville. Doué d'un grand réalisme, le lieutenant-général Michel ordonne à temps la retraite et évite ainsi l'encerclement de sa division et de la garnison de Namur. Via Bioul et Sosoye, dans l'Entre-Sambre-et-Meuse, une grande partie de la 4e division d'armée et des troupes de forteresse réussit à échapper aux Allemands et parvient en France. Ils rejoignent Anvers par voie maritime via Le Havre et Ostende. La 4e division y reçoit l'ordre de défendre la boucle de Termonde pour protéger les lignes de retraite belges. Par la suite, le lieutenant-général Michel prend part à la bataille de l'Yser et fait occuper le front entre Tervate et Kaaskerke avec la 4e division d'armée jusqu'à son repli le derrière le talus de la ligne de chemin de fer de Nieuport à Dixmude. Le , il est blessé à Ramskapelle[5]. De à 1918, la 4e division d'armée combat à Merckem, Woumen, Clercken, Handzame, Kortemark et Zarren. Lors de la deuxième bataille de Belgique, la 4e division se porte d'abord à l'attaque dans le secteur de Dixmude, en , puis à Thourout-Tielt en . Cette bataille amène les Allemands à lâcher prise à partir du entre la mer et la Lys[6]. Leur retraite leur fera traverser l'Escaut le et atteindre la ville de Gand. Entre-deux-guerresDe au [7], il commande les troupes belges d'occupation de la Rhénanie dans la zone belge (4e zone) et établit son quartier général à Aix-la-Chapelle puis à Mönchengladbach. Atteint par la limite d'âge, il laisse le commandement en Allemagne au lieutenant-général Ruquoy le . Il est admis à la retraite le . En 1923, il est président-fondateur du cercle « La Fourragère » qui regroupe tous les amis s'intéressant à la valorisation des précieuses collections du musée royal de l'armée[2] . Il décède le dans sa maison de campagne à Fays-Famenne. À la suite de son décès, il reçoit des funérailles nationales le à Bruxelles. Il a été inhumé au cimetière d'Ixelles. DistinctionsIl a reçu huit décorations belges et neuf étrangères[8] dont[9]:
Il est anobli, et reçoit, le , le titre de baron transmissible par primogéniture masculine, par le roi Albert Ier pour son brillant comportement lors du conflit mondial. Le , il reçoit l'autorisation d'adjoindre à son nom celui de : du Faing d'Aigremont, nom de sa bisaïeule maternelle, dernière de son nom. Armes :
HommagesLa caserne Baron Michel à Malines tient de lui son nom. Après la Seconde Guerre mondiale, elle formait les opérateurs (radio, radiotélégraphiste, etc.) de Transmission (militaire) (TTR). Abandonnée en 1975, elle a été démolie en 1992-1993 [10],[11]. Deux rues portent son nom à Neder-Over-Heembeek, Namur et une avenue à Charleroi[12]. Deux plaques commémoratives en bronze, représentant le général Michel, ont été apposées sur la Grand-Place de Furnes, l'une du sculpteur Honoré Ruyssen (nl) en 1915 et l'autre de Louis Dupont en 1961. Furnes qui était à la portée de l'artillerie lourde allemande a, en effet, échappé à la destruction, grâce à la décision du général Michel de neutraliser le centre ville en y interdisant le passage de troupes alliées[13]. Il a été fait citoyen d'honneur de Namur. En 1933, un monument commémoratif en pierre, orné d'un médaillon du défenseur de Namur, œuvre du sculpteur Victor Demanet, a également été érigé dans un square en bord de Meuse (en bas de la Citadelle de Namur) avec l'inscription : « Au lieutenant-général Baron Michel du Faing d'Aigremont, né à Charleroi, défenseur de Namur, Commandant de la 4e division d'armée ».
Bibliographie
Notes et références
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