Les Asilidae (les asilidés, asilides ou les mouches à toison), sont une famille d'insectesdiptèresprédateurs. Ils constituent un groupe homogène de prédateurs à l’état adulte, comptant environ 7 400 espèces dans le monde[1].
Morphologie
Prédateurs stricts spécialisés dans la capture d'invertébrés, les Asilides ont des adaptations morphologiques en lien avec cette spécialisation[2] : corps souvent massif à pilosité dense ; vertex enfoncé entre les yeux composés développés ; pattes longues et épineuses servant au maintien des proies ; appareil buccal robuste avec un « rostre » surmonté d'un mystax, « moustache[3] » destinée à protéger les yeux de l'insecte des mouvements défensifs de la proie[4].
Ils sont souvent parés de livrées aposématiques évoquant les motifs rayés des Hyménoptères[5].
Leur taille est très variable, entre 4 et 40 mm. La femelle est habituellement plus grande et plus robuste que le mâle[6].
Biologie
Les Asilides sont munis d'un « rostre » pointu dans lequel coulisse un hypopharynx robuste à apex vulnérant capable de percer les cuticules les plus dures de leurs proies capturées en vol lorsqu'il s'agit d'insectes volant[7]. Elles les ramènent généralement sur leur poste de guet et y injectent leur salive à enzymes neurotoxiques et protéolytique pour en aspirer le contenu prédigéré. Les différentes espèces possèdent également de longues pattes ravisseuses, munies d'épines et formant une cage pour enfermer les insectes capturés[8].
Ces insectes sont des prédateurs carnassiers aussi bien à l’état larvaire qu’adulte. Spécialisées dans la capture d’invertébrés, ces mouches voraces ont un régime alimentaire varié, composé d’autres mouches, de guêpes, de sauterelles, de libellules, de papillons dont des piérides, des mites, des punaises, des pucerons. Ils s’attaquent à des proies généralement plus petites qu’eux et parmi les espèces les plus abondantes, ce qui en fait des auxiliaires généralistes efficaces pour maintenir l’équilibre dans les jardins potagers et les vergers.
Les prédateurs des asilidés sont les oiseaux, les grenouilles et les araignées[6].
« Asile » ou « Mouche à toison » mâle (Dasypogon diadema), diptère prédateur
↑(en) Vincent H. Resh et Ring T. Cardé, Encyclopedia of Insects, Academic Press, , p. 292
↑Eugène Séguy, Diptères (Brachycères) (Asilidae), Lechevalier, , p. 1
↑Le suffixe pogon (barbe en grec) sert à qualifier la moustache de nombreux genres d’Asilides en fonction de leur développement pileux : Dasypogon (« à barbe épaisse »), Lasiopogon (« à barbe hérissée »), etc.
↑(en) Peter Kirby, Habitat management for invertebrates : a practical handbook, Royal Society for the Protection of Birds, , p. 128
(en) HF.M. Hull, Robber Flies of the World : The Genera of the Family Asilidae 2 volumes, National Museum Bulletin, 1962, Partie 1 (430 pages, 29 figs.), Partie 2 (907 pages, 2536 figs.) Lire en ligne
(fr) J. J. Musso: Recherches sur le développement, la nutrition et l'écologie des Asilidae (Diptera - Brachycera). Thèse à l'université de droit, d'économie et des sciences. Aix-Marseille 1978. (Lire en ligne)
(en) J.M. Majer, European Asilidae, in Papp L. & Darvas B. (eds.), Contributions to a manual of Palaearctic Diptera, volume 2 Nematocera and Lower Brachycera. Science Herald, Budapest (Hongrie), 1997, pp.549-567
(en) R. van den Broek, A. Schulten, N. Wouwen (traducteur), Field Guide to the Robberflies of the Netherlands and Belgium, Éditions Jeugdbondsuitgeverij, 2017, 136 pages, (ISBN9789051070545)