H302 : Nocif en cas d'ingestion H312 : Nocif par contact cutané H332 : Nocif par inhalation P280 : Porter des gants de protection/des vêtements de protection/un équipement de protection des yeux/du visage.
L'artésunate s'est montré plus efficace que la quinine pour limiter les décès dus au paludisme lors de deux vastes essais cliniques aléatoires multicentres conduits en Asie[4] et en Afrique[5]. Ce résultat est conforme à la tendance relevée par une revue systématique de sept autres essais cliniques aléatoires[6]. En cas de paludisme sévère pendant la grossesse, il y a moins de certitude quant à l'innocuité de l'artésunate pendant le premier trimestre, mais il reste indiqué comme traitement de première intention au cours des deuxième et troisième trimestres[7].
L'artésunate est également utilisé pour traiter des formes de paludisme moins sévères lorsqu'il peut être administré par voie orale, mais il devrait alors être toujours associé à un deuxième antipaludéen tel que la méfloquine ou l'amodiaquine afin d'éviter le développement de pharmacorésistances ; le développement de telles résistances ont été observées dans l'ouest du Cambodge, où le recours aux monothérapies contre le paludisme est fréquent[8].
Bien que l'artésunate soit avant tout utilisé comme traitement contre le paludisme, il pourrait également avoir certains effets bénéfiques contre les infections à Schistosoma haematobium[9], mais ceci mérite encore d'être confirmé par des essais de plus grande envergure.
Un essai clinique a été envisagé en Arabie Saoudite versus placebo[10] pour évaluer l'efficacité de l'artésunate chez les adultes présentant des symptômes légers de COVID-19. Néanmoins, il n'a pas eu lieu par faute de recrutement.
L'association artésunate-amiodaquine semble également diminuer la mortalité de la maladie à virus Ebola[12].
Effets secondaires
L'artésunate est généralement sûr et bien toléré. L'effet secondaire le mieux documenté est la réduction du nombre de réticulocytes[13], à des niveaux qui ne sont toutefois généralement pas significatifs.
Une hémolyse retardée, survenant environ deux semaines après le traitement, a été observée chez des patients traités à l'artésunate pour un paludisme sévère[14]. On ignore cependant si cette hémolyse est due à l'artésunate ou au paludisme[15].
L'innocuité de l'artésunate pendant la grossesse reste incertaine. Il montre une certaine toxicité chez l'embryon de modèles animaux, tels que des défauts dans les os longs et dans le septum interventriculaire chez la souris et chez le singe, mais un essai mené sur 123 femmes en premier trimestre de grosses n'a pas montré d'effet néfaste sur le fœtus[16].
Un de ses effets secondaires est positif pour contrôler l'asthme : l’artésunate prévient le stress oxydatif et les lésions pulmonaires oxydatives, ainsi que l’inflammation des voies respiratoires dans l'asthme expérimental. Son action est comparable à celle des corticoïdes[17]
↑(en) Groupe du South East Asian Quinine Artesunate Malaria Trial (SEAQUAMAT), « Artesunate versus quinine for treatment of severe falciparum malaria: a randomised trial », The Lancet, vol. 366, no 9487, , p. 717-725 (PMID16125588, DOI10.1016/S0140-6736(05)67176-0, lire en ligne)
↑(en) Arjen M. Dondorp, Caterina I. Fanello, Ilse C. E. Hendriksen, Ermelinda Gomes, Nicholas J. White et al. pour le groupe African Quinine Artesunate Malaria Trial (AQUAMAT), « Artesunate versus quinine in the treatment of severe falciparum malaria in African children (AQUAMAT): an open-label, randomised trial », The Lancet, vol. 376, no 9753, , p. 1647-57. (PMID21062666, PMCIDPMC3033534, DOI10.1016/S0140-6736(10)61924-1, lire en ligne)
↑(en) Katharine L. Jones, Sarah Donegan et David G. Lalloo, « Artesunate versus quinine for treating severe malaria », The Cochrane Database of Systematic Reviews, vol. 4, , CD005967. (PMID17943870, DOI10.1002/14651858.CD005967.pub2, lire en ligne)
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↑(en) Robert L. Clark, « Effects of artemisinins on reticulocyte count and relationship to possible embryotoxicity in confirmed and unconfirmed malarial patients », Birth Defects Research Part A: Clinical and Molecular Teratology, vol. 94, no 2, , p. 61-75 (DOI10.1002/bdra.22868, lire en ligne)
↑(en) Thierry Rolling, Tsiri Agbenyega, Saadou Issifou, Ayola Akim Adegnika, Justice Sylverken, Dorothee Spahlinger, Daniel Ansong, Sascha J. Z. Löhr, Gerd D. Burchard, Jürgen May, Benjamin Mordmüller, Sanjeev Krishna, Peter G. Kremsner et Jakob P. Cramer, « Delayed Hemolysis After Treatment With Parenteral Artesunate in African Children With Severe Malaria—A Double-center Prospective Study », Journal of Infectious Diseases, (PMID24376273, DOI10.1093/infdis/jit841, lire en ligne)
↑(en) Robert L. Clark, « Embryotoxicity of the artemisinin antimalarials and potential consequences for use in women in the first trimester », Reproductive Toxicology, vol. 28, no 3, , p. 285-296 (PMID19447170, DOI10.1016/j.reprotox.2009.05.002, lire en ligne)
↑(en) Wanxing Eugene Ho, Yong-Jiang Xu, Fengguo Xu, Chang Cheng, Hong Yong Peh, Shao-Min Huang, Steven R. Tannenbaum, Choon Nam Ong, W. S. Fred Wong, « Anti-malarial drug artesunate restores metabolic changes in experimental allergic asthmaAnti-malarial drug artesunate restores metabolic changes in experimental allergic asthma », Metabolomics, (DOI10.1007/s11306-014-0699-x, résumé).