Arnt van der DussenArnt van der Dussen
Monogramme de Rinaldo Boteram.
Arnt van der Dussen, dit « Rinaldo Boteram », né en 1417 ou 1418 à Bruxelles, où il est mort entre 1484 et 1502, est un tapissier et marchand du duché de Brabant, une des provinces des Pays-Bas détenues par les ducs de Bourgogne de la maison de Valois, puis par les Habsbourg à partir de 1482. Arnt van der Dussen joue un rôle central dans l'introduction et la diffusion des tapisseries flamandes dans l'Italie du XVe siècle. Pendant un demi-siècle, il voyage entre l'Italie et les Pays-Bas bourguignons en établissant un réseau de contacts et de clients et en correspondant personnellement avec des membres importants des cours italiennes, comme celle de la marquise de Mantoue Barbara de Gonzague[1]. Rinaldo Boteram (dont l'identification avec Arndt van der Dussen est probable) est un personnage mineur de l'histoire de l'art et de la Première Renaissance et comme pour la plupart des personnes de son époque et de son rang, on ne dispose que de traces fragmentaires de son itinéraire. Malgré la rareté de la documentation, l'étude de sa vie permet de mieux comprendre l'histoire de la tapisserie, mais aussi les échanges commerciaux et culturels entre le nord et le sud de l'Europe au XVe siècle ainsi que l'évolution des mœurs et des idées en Occident au moment de la Première Renaissance. La disparité et la rareté des documents consacrés à des personnages tels qu'Arnt van der Dussen donnent l'impression d'une vie décousue. Ces documents permettent de retracer le parcours professionnel de Boteram, mais sans apporter de profondeur : sans nouvelle découverte de documents, toute analyse biographique est donc condamnée à paraître morcelée et lacunaire. Contexte historiqueLe XVe siècle est une période de transition pour les Pays-Bas, dont la plus grande partie est possession bourguignonne sous le règne de Charles le Téméraire, comme pour tout l'Occident chrétien. Sur le plan politique d'abord, on assiste à l'union des provinces belges sous la domination bourguignonne[2] tandis que les grandes Cités-États du nord de l'Italie sont dirigées par des familles influentes (les Sforza à Milan, les Este de Modène à Ferrare, les Gonzague à Mantoue, les Médicis à Florence). On assiste également au déclin de l'Empire byzantin et l'arrivée de réfugiés en Italie suscite une redécouverte des philosophies antiques qui donne naissance à la Renaissance[3]. Sur le plan économique ensuite, on voit un déplacement de la puissance économique du Comté de Flandre au Duché de Brabant. Même si elle reste le centre de l'activité financière grâce à des banquiers italiens très actifs (la filiale Médicis notamment), Bruges perd le contrôle du commerce international au profit d'Anvers à cause de l'ensablement du Zwin et d'une réglementation néfaste[2]. D'une manière générale, on assiste à une croissance économique : d'abord en Italie et dans le reste de l'Europe ensuite[4]. Cette prospérité va dynamiser les échanges commerciaux et provoquer un essor artistique et philosophique grâce au mécénat : c'est la Première Renaissance et l'origine de l'humanisme. C'est dans ce cadre que s'inscrivent la vie et la carrière d'Arnt van der Dussen dit Rinaldo Boteram. Onomastique : ses prénom, nom et surnomL'orthographe n'étant pas standardisée au XVe siècle, la graphie des nom et prénom d'Arnt van der Dussen varie énormément. Le prénom Arnt s'écrit également Aernt, Arent, Aert ou encore Arnd et il signifie Arnaud, Arnould ou Renaud en français. De la même manière, la graphie italienne du prénom varie d'un document à l'autre : Arnaldo, Rinaldo, Rainaldo, Rainaldus, Renaldi ou encore Renaldo. À son arrivée en Italie, Arnt van der Dussen adapte le prénom de son père pour l'utiliser comme patronyme : Wouter/Walter (Gauthier en français) devient Gualtieri ou Gualdire. L'origine du surnom boteram, qui signifie « tartine beurrée » en néerlandais, n'a pas encore été trouvée mais il était déjà utilisé par son père et repris plus tard par ses enfants et petits-enfants. Une variation boterman indique la possibilité que sa famille produisait ou vendait du beurre[1]. BiographieOrigines familiales, mariage et descendanceIl est le fils unique de Wouter (ou Walter, « Gauthier » en français) van der Dussen[5], issu d'une famille distinguée originaire de Dussen et dont la branche aînée résidait au château de Dussen. Sa mère, mal connue, serait issue d'une famille de tapissiers bruxellois[1]. Arnt épouse[Quand ?] Lysbeth Mostincx, fille de Jan Mostincx, qui lui donne cinq enfants : Jan ; Steven, qui succède à son père comme tapissier ; Wouter, qui devient médecin (pourvu d'un doctorat) ; Margaretha ; Maria. Il a également deux enfants naturels de Cathelyne Van de Bossche : Aert et Cathelyne. ApprentissageIl est cité pour la première fois comme apprenti tapissier dans le « Registre des inscriptions au Grand Métier de la laine de Bruxelles » en 1431-1432[6]. N'étant pas cité comme « apprenti franc », il ne serait donc pas issu d'une famille de tapissiers[7]. C'est ce document qui permet d'évaluer sa date de naissance aux environs de 1417-1418 car l'âge des apprentis tapissiers varie entre 8 et 13 ans. Il obtient sa maîtrise entre 1432 et 1438 et soit se serait expatrié en Italie immédiatement après[7], soit aurait vécu en tant que maître tapissier à Bruxelles le long du Zavelbeek (un rieu de Bruxelles) avant de partir pour Sienne[1]. CarrièreLissier à SienneIl apparaît en 1438 dans les documents de la ville de Sienne en tant que « Rinaldo di Gualtieri, fiammingo, maestro di panni d'arrazo » et « Renaldo di Gualtieri de la Magna Basa, maestro di panni di Razo »[8], c'est-à-dire « Renaud fils de Gauthier, flamand de la Basse Allemagne, maître tapissier à la façon d'Arras (tapisseries historiées) ». Selon ses dires, il aurait quitté son pays à cause des « malheurs du temps » (mali temporali). Le , il obtient donc des Siennois une subvention annuelle de 20 florins d'or pendant deux ans durant lesquels il s'engage à enseigner son métier à deux élèves siennois tout en exerçant son activité en ville, notamment par la confection de tapisseries pour décorer le Palazzo Publicco[1]. Le [8], il demande la prolongation du contrat sur dix ans en invoquant les raisons suivantes : d'abord, il est le seul à Sienne à pratiquer l'art de la tapisserie ; ensuite, il lui est impossible d'enseigner la tapisserie dans des délais si courts ; enfin, il a déjà réalisé plusieurs œuvres dont l'une est sur le point d'être terminée et il a reçu plusieurs commandes de particuliers. Il reçoit une nouvelle subvention pour six ans avec l'obligation de prendre deux nouveaux apprentis. Le paiement de la subvention cesse cependant dès le 13 janvier 1442[7] et il est remplacé par Jacquet d'Arras qui obtient directement une subvention annuelle de 45 florins d'or pour une durée de dix ans[8]. Lissier à MantoueOn retrouve sa trace en février 1449 comme « maître tapissier » attaché au service de la Maison Gonzague à la cour de Mantoue[7]. On sait qu'il est installé dans la ville depuis quelque temps, probablement depuis la fin de son contrat à Sienne en 1442. Il reste au service de la Maison Gonzague jusqu'en 1457, au moment où le marquis Louis III le Turc le recommande à Ferrare auprès du duc de Modène Borso d'Este. Les historiens, comme Viviane Baesens, soupçonnent qu'il s'est essentiellement consacré à l'enseignement de son art durant son séjour à Mantoue et invoquent comme preuve la présence de lissiers italiens à l'atelier mantouan dans les années qui suivent[7]. Hillie Smit explique néanmoins qu'il était particulièrement impliqué dans l'acquisition de tapisseries de Flandre basées sur des dessins d'artistes de la Cour de Mantoue tels que le miniaturiste Giacomo Bellanti[1]. Des documents indiquent que Boteram est également actif à Florence durant cette période puisqu'en 1452 un certain Rainaldus Gualtieri est capitaine de la confrérie de Sainte-Barbe qui compte en son sein plusieurs tapissiers et artisans flamands[1]. Marchand à VeniseLorsqu'il quitte le service des Mantouans, Boteram semble se reconvertir exclusivement dans le commerce des tapisseries qui est plus rémunérateur que l'activité de lissier[7]. Hillie Smit sous-entend que Boteram a pu commencer cette activité dès 1450 en soulignant des visites de celui-ci à la foire d'Anvers où il acquiert des tapisseries qu'il vend ensuite en Italie à des personnes influentes[9]. Cela rejoint l'analyse de Jacques Lavalleye qui affirme que Rinaldo de Gualtieri surnommé Boteram de Bruxelles est présent à Ferrare en 1450 sous le règne de Lionel d'Este[10]. Durant cette période, les principales sources établissent que Rinaldo Boteram s'est installé à Venise : il est payé dans la monnaie vénitienne (le ducato d'oro de Venezia) et ses affaires avec les Gonzague sont traitées par un syer righo couet yn fonticho [a Venezen] qui est probablement un banquier français installé à Venise[1]. Hillie Smit souligne la possibilité (en indiquant qu'aucune preuve concrète ne vient toutefois l'étayer) que Boteram ait possédé une maison à Venise puisque les tapisseries destinées à Ferrare sont transportées depuis Venise[1]. Le duc Borso d'Este acquiert en 1457 en deux achats auprès de Rinaldo di Gualdire plusieurs tapisseries : une série pour garnir les chambres, une « verdure à animaux » (« mille-fleurs ») et six tentures historiées (deux tapisseries de l'Histoire de Notre-Dame de Montferrat, deux de l'Histoire de Judith et Holopherne, une Histoire d'Esther et une Histoire de Joseph)[7]. Outre l'importation de tapisseries des Pays-Bas bourguignons, Boteram aide également à la gestion d'ateliers italiens à Ferrare : notamment sous le règne de Borso où Boteram aide Liévin de Bruges devenu chef d'atelier[10]. Les documents disponibles dénotent que le commerce de tapisseries est très lucratif et que les tapisseries fournies par Rinaldo Boteram sont d'une qualité remarquable. En effet, il est payé plus de 900 ducats lors de certaines transactions et des maîtres lissiers tournaisiens tels que Jehan Myle (Giovanni ou Jean Mille) et Renaud Grue (Rinaldo De Grue) sont invités à fournir des tapisseries d'une qualité équivalente à celles de Boteram[7]. Entre 1462 et 1470, il livre au duc à de nombreuses reprises des chambres, des tentures armoriées et historiées (notamment, une tapisserie sur un Épisode de vie d'Achab d'un atelier de Ferrare[11]), des banquiers de tapisserie (tapisserie destinée à recouvrir un banc) et des tapis de sommiers tout en vendant plusieurs tapisseries à des seigneurs de la cour. Le successeur de Borso d'Este, Hercule Ier, continue à se fournir auprès de Boteram jusqu'en 1481[7]. Outre la Maison d'Este de Ferrare, il continue également à fournir la Maison Gonzague de Mantoue en tapisseries durant toute la période 1462-1481 et il entretient même une correspondance avec la marquise Barbara de Gonzague où il apparaît, dans une lettre de 1466, que quelques livraisons de tapisserie ont été réglées par Pigello Portinari et que Boteram demande à la marquise d'écrire à la duchesse Bianca Sforza de Milan qu'il a bien été payé[12]. Il est donc plus que probable que Boteram livre même des tapisseries aux Sforza de Milan dont le paiement est ensuite effectué via la filiale Médicis de Milan[13]. Le marquis de Mantoue Frédéric Gonzague, qui semble peu aimer les tapisseries puisqu'il renvoie les tapissiers au service de la cour[7], accorde à Boteram en mars 1480 une licence d'importation pour cinq à six pièces chaque année. Il doit donc certainement cesser son activité commerciale aux alentours de 1481 puisque l'on perd sa trace cette année-là dans les archives italiennes pour le retrouver l'année suivante installé à Bruxelles. Conseiller communal à BruxellesLes lettres de Arnt Van der Dussen à la marquise de Ferrare indiquent que celui-ci a laissé sa famille au pays et un texte des « Comptes du Domaine de Bruxelles » atteste qu'il y possède toujours une maison en 1480-1481[14]. On ne connaît pas la date exacte de son retour définitif à Bruxelles mais Viviane Baesens l'estime à 1481 en mettant en évidence son rôle de conseiller communal en 1482 et 1484[7]. Hillie Smit souligne quant à elle qu'il était conseiller communal de la magistrature de Bruxelles en 1474-1475 et en 1483-1484 où il est alors enregistré sous le nom Arnoul Van der Dussen dit Boteram[1]. La date de sa mort est incertaine. Viviane Baesens[7] cite la date de 1484 sur base des documents du fonds Houwaert[5]. Hillie Smit précise que selon les documents disponibles Boteram est encore vivant en 1491 et qu'à ce moment c'est son épouse, Lysbeth Mostincx, qui s'occupe de ses affaires. Toujours selon Hillie Smit, il serait mort vers 1501-1502[1]. HistoriographiePrincipales études sur Arnt van der DussenSeules deux historiennes ont publié un article entièrement consacré à Arnt van der Dussen et toutes deux se sont principalement cantonnées à l'énumération des données disponibles sur la vie de celui-ci sans faire d'analyses étendues sur l'environnement de Boteram. La première, la Belge Viviane Baesens, s'est focalisée sur la vie professionnelle de Boteram et sur les documents récemment découverts à Bruxelles sur celui-ci tout en tentant de démontrer les thèses de Sophie Schneebalg-Perelman consacrées à une réévaluation positive de l'importance des ateliers bruxellois de tapisserie durant le XVe siècle. La seconde, la Néerlandaise Hillie Smit, a axé principalement son article sur ce qu'il reste des tapisseries de Boteram et sur ses origines familiales. Toutes deux se sont attachées à démontrer qu'Arnt van der Dussen et Rinaldo Boteram étaient une seule et même personne. À noter que leurs études sont contradictoires sur quelques points :
Controverse sur l'identité de BoteramDans son ouvrage Deux siècles de l'histoire de la tapisserie, 1300-1500. Paris, Arras, Lille, Tournai, Bruxelles[15], Jean Lestocquoy remet en cause l'hypothèse traditionnelle qui identifie « Rinaldo di Gualtieri »/« Renaldo di Gualtieri de la Magna Basa » avec le tapissier Arnt Van der Dussen, dit Rinaldo Boteram. Cette théorie est cependant écartée par les recoupements de documents parlant d'une même œuvre (L'Histoire de Joseph acquise par le duc Borso d'Este en 1457 auprès de « Rinaldo di Gualdire »/« Renaud Boteram de Bruxelles »), par la rareté du prénom Gauthier (Walter/Wouter) dans les Pays-Bas bourguignons de l'époque et par l'utilisation du terme « Magna Basa » (« Basse Allemagne ») pour désigner les Pays-Bas du XVe au XVIIe en Italie[7]. Hillie Smit défend également l'hypothèse traditionnelle dans son article biographique en soulignant qu'Arnt van der Dussen signe ses lettres par « Arnaldo ditto Boteram » ou « Arnaldo dit Boetram » alors qu'il est plus connu sous le nom de Rinaldo Boteram[1]. HéritageAucune tapisserie n'est actuellement attribuée à Arnt Van der Dussen[16]. Il existe cependant une tapisserie liée aux activités commerciales de Boteram : Judith taking Holoferne's head (Judith prenant la tête d'Holopherne). Cette tapisserie qui se trouve actuellement dans la collection du Metropolitan Museum of Art de New York a été fabriquée dans les Pays-Bas bourguignons aux alentours de 1455-1465 et aurait été livrée par Boteram à la cour d'Este. En effet, la description d'une portière dans l'inventaire des tapisseries de la Maison d'Este et livrée par Boteram est étonnamment similaire à la section centrale de la tapisserie de New York :
Soit en français :
La tapisserie brabançonnePlace et réputation des tapissiers bruxellois dans l'Italie du XVe siècleLe succès professionnel de Boteram démontre, selon Viviane Baesens[7], que la réputation des tapissiers bruxellois est établie à l'étranger (et notamment en Italie) au même titre que celle des tapissiers de Tournai et d'Arras. Ce point de vue renforce les hypothèses de Sophie Schneebalg-Perelman concernant une certaine importance des ateliers bruxellois au XVe[17]. On sait également que Boteram n'est pas le seul lissier bruxellois à Mantoue : trois lissiers travaillant à la cour sont dits « de Bruxelles » : Pietro, Enrico et Giovanni. Pour Viviane Baesens, il est vraisemblable que ce Pietro de Bruxelles présent à Mantoue depuis 1450 soit le « cousin Piero » dont parle Boteram dans une lettre de 1474 et que celui-ci ait fait venir des ouvriers et d'autres membres de sa famille ou de sa connaissance. Dans cette lettre, il est aussi fait mention d'un « Rigo » dont Viviane Baessens suppose qu'il s'agit également d'un parent de Boteram et qu'il s'agit du Rigo que l'on retrouve comme tapissier à Ferrare en 1479[7]. Les échanges commerciaux et culturels entre les Pays-Bas bourguignons et l'ItalieArnt Van der Dussen dit Rinaldo Boteram fait partie de ces maîtres tapissiers qui ont voyagé à travers toute l'Europe en combinant la mise en place d'ateliers de tissage dans la péninsule italienne et la supervision de la commande et de la production de tapisseries des Pays-Bas bourguignons à destination de mécènes italiens. Durant la Renaissance, l'art revêt de plus en plus une fonction politique et sert notamment en Italie à souligner la puissance des familles ou des Cités-États. Les tapisseries sont alors à la mode mais certains aspects techniques de leur conception échappent aux artisans italiens qui manquent alors de maîtrise et d'inventivité — en particulier pour la peinture sur tissu qui sert à exécuter les patrons à l'échelle. Cela est dommageable car ces patrons sont des objets de valeur dont la création nécessite parfois plusieurs mois. Le problème majeur est que les peintres italiens exécutant ces patrons devant être envoyés dans les Pays-Bas bourguignons appliquent de trop grosses épaisseurs de couleurs qui se détachent ensuite dans le transport : la réutilisation du patron nécessite alors une restauration. Dans cette situation, l'avantage de posséder des artistes rompus aux techniques étrangères devient évident et renforce la domination artistique des commanditaires les plus puissants. Sans compter que le fait d'avoir de tels artisans sous la main au lieu de passer commande dans un pays assez éloigné présente l'avantage de pouvoir les diriger et de surveiller leur travail[18]. Si Arnt van der Dussen est l'un des exemples les plus représentatifs puisqu'il fut engagé successivement par diverses Cités-États comme artisan, professeur, intermédiaire ou importateur, l'histoire regorge d'autres exemples comme :
Certains historiens, tels que Lorne Campbell[19], ont mis en évidence le rôle potentiel des tapissiers tels qu'Arnt van der Dussen dans le rayonnement de certains courants et motifs artistiques entre le nord et le sud de l'Europe. En effet, divers artistes gravitent autour des marchands de tapisserie. Pour Élisabeth Dhanens, il n'est pas exclu que le tournaisien Rogier van der Weyden (qui travaillait à Bruxelles) ait accompagné Boteram lors de son voyage en Italie en 1450[20]. Wauters estime même que van der Weyden a pu participer au commerce des tapisseries[21]. Les idées et aspirations philosophiques sont également portées par le commerce : l'humanisme — qui provient de la redécouverte de l'héritage philosophique antique — naît en Italie pour atteindre tout d'abord les Pays-Bas bourguignons dans la seconde moitié du XVe siècle et rayonner ensuite dans toute l'Europe. L'importance des Pays-Bas bourguignons comme nœud central dans le commerce international de l'époque se manifeste en effet par la pénétration des idées humanistes dans la région : ce sont les commerçants italiens (dont Boteram puisqu'il traite au nom des puissants de l'Italie) qui diffusent l'humanisme tandis qu'ils arrivent à Bruges et Anvers[22]. Notes et références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
BibliographiePrincipaux ouvrages ayant servi à la rédaction de l'article
Pour aller plus loinSur la tapisserie en général
Sur les manufactures de tapisserie du nord de l'Italie
Sur la tapisserie au sein des échanges commerciaux et culturels entre les Pays-Bas bourguignons et l'Italie
Sur les tapissiers bruxellois
ArchivesSur base de l'article de Viviane Baesens :
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