Armoiries de la TransylvanieLes armoiries de la Transylvanie se blasonnent ainsi : Au un, d'azur, à l'aigle de sable becquée et languée de gueules, flanquée à dext d'un soleil d'or et à senestre d'un croissant de lune d'argent ; au deux d'or, marqué par une divise de gueules, sept tours de gueules placées quatre et trois[1]. HistoireCes armoiries tirent leurs origines de l’édit de Torda, émis en 1366 par le roi Louis Ier de Hongrie, qui redéfinit l’accessibilité à la congregatio generalis (société transylvaine) et à la Diète (assemblée transylvaine), désormais conditionnée par l’appartenance à l’Église catholique. Bien que l’édit de Torda ne le mentionne pas ouvertement, cela en exclut les orthodoxes, obligeant la noblesse roumaine à se convertir et se magyariser, ou à s’exiler en Moldavie ou Valachie. La fin des franchises valaques et de la plupart des duchés autonomes valaques (țări ou vlachfölds) abandonnés par cette noblesse, place les Valaques orthodoxes en situation de servage : en 1437 ils se joignent à la jacquerie de Bobâlna. La répression exercée par les privilégiés aboutit l’année suivante à l’« Union des trois nations » qui fige la société transylvaine dans un ordre social foncièrement inégalitaire que la jacquerie de Gheorghe Doja/Dózsa György en 1514 ne parvient pas à ébranler, et qui perdurera jusqu’à la révolution transylvaine de 1784[2]. Dans cet ordre social, seuls les catholiques (magyars, sicules et saxons) sont reconnus comme « nations », tandis que les orthodoxes (roumanophones dits « oláhok » ou slavophones dits « skélyok ») sont asservis[3]. Les armoiries de la principauté de Transylvanie sont publiées en 1596 par Levinus Hulsius dans sa « Chronologie » à Nuremberg. En 1597, Sigismond Ier Báthory, prince de Transylvanie y apporte quelques modifications : l’aigle sera désormais flanqué d’un soleil et d’un croissant de lune, et les sept tours ne sont plus placées sur des collines. InterprétationsInitialement les armoiries transylvaines combinent les symboles des trois « nations » qui y étaient privilégiées au Moyen Âge :
Bien que l’histoire de ces armoiries soit considérée comme tragique par les Roumains transylvains, la Roumanie ne les a pas modifiées lorsqu’elle a intégré la Transylvanie dans sa propre héraldique, mais y a seulement ajouté son interprétation[4] :
Les couleurs bleue, rouge et jaune des armoiries transylvaines étant les mêmes que celles du drapeau de la Roumanie, leur interprétation roumaine est la même que pour ce dernier.
Notes et références
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