Aristide d'AthènesAristide d'Athènes
Aristide d'Athènes ou saint Aristide (mort vers 134) est un apologiste chrétien du IIe siècle. Philosophe athénien, il se convertit au christianisme et fut l'un des premiers à répondre par la plume aux attaques que subit au début du IIe siècle la religion chrétienne. Précédant d'autres apologistes (comme saint Justin ou Tertullien) qui développèrent et approfondirent la défense et l'illustration du christianisme, Aristide témoigne par sa fraîcheur et sa sincérité de l'esprit de fraternité qui régnait au sein des premières communautés chrétiennes[1]. Il est fêté le 31 août. L′ApologieAlors qu'Aristide enseigne la philosophie à Athènes, l'empereur Hadrien visite cette ville en 125. Aristide lui présente une Apologie de la religion qui fut bien accueillie. Dans un discours prononcé devant l'empereur, il soutient le principe de la divinité de Jésus-Christ. Dans son exposé, Aristide commence par diviser l'humanité en quatre catégories [2]:
Au terme de ces constatations, Aristide invite les « calomniateurs » à faire silence et l'empereur à découvrir la doctrine chrétienne. Il est probable que cette Apologie et ce discours eurent une influence sur l'édit que rendit peu après l'empereur, interdisant d'exécuter les suspects sans mise en examen et jugement préalables, ce qui permit aux chrétiens de pratiquer leur religion dans un relatif calme. Citations« Voici donc démontré, Prince que tous ces cultes polythéistes sont les produits de l’erreur et de la perdition. Car il ne faut pas appeler dieux des êtres visibles et qui ne voient pas ; mais c’est l’être invisible, qui voit tout et qui a tout créé, qu’il faut vénérer comme Dieu », Apologie (version grecque), XIII, 7, in Apologie, introduction, textes critiques, traductions et commentaire par B. Pouderon et M.-J. Pierre avec la collaboration de B. Outtier et M. Guiorgadzé, Paris, Le Cerf, 2003, p. 283-285. « Donc les Juifs disent qu’il n’y a qu’un seul Dieu, créateur de tout et tout-puissant, et qu’il ne convient pas d’adorer quoi que ce soit d’autre que ce seul Dieu. Et l’on voit en cela qu’ils sont plus proches de la vérité que tous les peuples, puisqu’ils préfèrent adorer Dieu plutôt que ses œuvres. Et ils imitent Dieu, au moyen de cette philanthropie qui est la leur, pratiquant la miséricorde envers les pauvres, rachetant les captifs, ensevelissant les morts, et accomplis- sant d’autres [œuvres] du même genre, agréées de Dieu et belles aussi pour les hommes, qu’ils ont reçues de leurs pères d’autrefois. Or donc, ils se sont eux aussi écartés de la connaissance exacte, pensant en conscience rendre un culte à Dieu. Car dans leur genre de pratiques, c’est aux anges et non à Dieu qu’ils rendent culte, observant les sabbats et les néoménies, les azymes et le grand jeûne, le jeûne, la circoncision et la pureté des aliments – toutes choses que d’ailleurs ils n’observent pas parfaitement. », Apologie (version syriaque), XIV, 3-4, op. cit., p. 233-235. Dans Serge Margel : « Religio/Superstitio : La crise des institutions de Cicéron à Augustin », notes 36 et 37, p. 25 Commentaires anciens sur l′ApologieEusèbe de Césarée dans son Histoire ecclésiastique, après un développement sur l'Apologie présentée par Quadrat d'Athènes à Hadrien, évoque ainsi celle rédigée par Aristide :
Selon saint Jérôme, l'Apologie était un monument d'esprit et d'éloquence, rempli de passages choisis de philosophes. La redécouverte de l′ApologieLa dernière mention ancienne de l'apologie date du IXe siècle, dans le Martyrologe publié par Adon de Vienne en 858[3]. BibliographieÉditions et traductionsCPG 1062-1067
Études
Notes et référencesLiens externes
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