Ariane Lavrilleux est une journaliste d'investigationfrançaise née le à Nantes. En 2023, la justice française saisit son matériel lié à l'enquête sur l'opération Sirli, dans le but d'identifier les sources ayant renseigné les journalistes.
Biographie
Née à Nantes le [1], elle commence sa carrière de journaliste en 2011, pour Europe 1[2]. À partir de 2017, elle est correspondante au Caire, en Égypte, où elle travaille pendant cinq ans[3] pour plusieurs médias[4],[5] avant de revenir en France[2]. Elle couvre notamment, dans des enquêtes et reportages d'investigation sur l’Égypte et le Moyen-Orient[6], des sujets liés tels que les ventes d'armes, les violations des droits humains et les questions environnementales[3]. Elle est cofondatrice du collectif de femmes journalistes Prenons la Une, dont elle est secrétaire générale[7].
En 2020, elle révèle que certains partenaires syriens de SOS Chrétiens d'Orient, à la tête de milices pro-Assad, étaient accusés par des ONG syriennes d'avoir pillé des villages et bombardé des civils. En 2021, elle est entendue comme témoin à ce sujet, avec son collègue Élie Guckert, par l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre[8]. Selon Arrêt sur images, deux journalistes (Stéphane Kenech et un second (qui a demandé l'anonymat ) leur reprochent alors un vol d'informations pour un article paru dans Mediapart[9], Médiapart démentant tout vol — Mediapart affirme avoir mis fin à la collaboration avec Kenech et le journaliste anonyme, en raison d'informations inutilisables, de manquements professionnels de ces deux journalistes —[10],[11].
En 2021, avec plusieurs confrères, elle dévoile pour Disclose les ressorts de l'opération Sirli, se fondant sur des documents— fournis à Disclose par un lanceur d'alerte anonyme ayant décidé, faute de réponse aux préoccupations des personnes de terrain sur de possibles dérives de l'opération, de briser le secret — qui indiquent comment l'État français aurait fourni à l'Égypte des informations utilisées pour commettre des crimes[12],[13]. Plusieurs documents étant protégés par le secret défense, elle indique pour France Inter que « le secret défense est une énorme bannière qui permet de dissimuler tout un tas d'infractions aux engagements européens, internationaux »[14]. L'enquête, qui selon Télérama révèle « les compromissions de la France avec la dictature égyptienne »[15], est pré-sélectionnée par le prix Albert-Londres de la presse écrite en 2022[16].
Le , elle est convoquée au tribunal judiciaire de Paris devant un juge des libertés et de la détention, qui doit statuer sur la validité des pièces saisies lors de la perquisition chez la journaliste pour savoir si elles peuvent être versées à une procédure engagée contre la journaliste accusée de divulgation d’un secret de défense nationale[18]. La décision est rendue le 27 septembre : 7 des 10 scellés sont versés au dossier. Pour la journaliste, qui n'est pas mise en examen et n'a pas accès au dossier, il s'agit d'une atteinte inédite et gravissime au secret des sources. La décision est justifiée par un « impératif prépondérant d’intérêt public », non précisé[33].
Cette affaire est comparée à celle d'Alex Jordanov à la même époque[34].
Signature d'une tribune pour la liberté d'informer et appel au meurtre
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Ariane Lavrilleux risque d'être mise en examen à la suite de sa convocation au tribunal pour un entretien qui se tiendra le [38].
↑Julie Connan, « L’association SOS Chrétiens d’Orient visée par une enquête pour complicité de crimes de guerre », La Croix, (ISSN0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
↑Benjamin Barthe, « La journaliste du site « Disclose », à l’origine du scandale « Sirli » sur la coopération militaire franco-égyptienne, placée en garde à vue », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en-GB) Kim Willsher, « France accused of attack on press freedom after journalist arrest », The Guardian, (ISSN0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
↑« Ariane Lavrilleux appelle « à défendre la liberté de la presse et la protection des sources », après une décision judiciaire « scandaleuse » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Olivier Tesquet, « Les autorités françaises s'acharnent contre la journaliste Ariane Lavrilleux et le droit d'informer », Télérama, (lire en ligne, consulté le ).