En 1910, François Dorvault écrivait : « L'arécoline est un alcaloïde très toxique. Elle présente certaine des propriétés de la pelletiérine[Note 1] et de la pilocarpine. Comme saliagogue, elle est 10 fois plus active que la pilocarpine ; on l'emploie comme tel à la dose de 1/2 à 1 milligr. en injection hypodermique : la salivation commence 5 min après l'injection et devient maxima au bout d'une demi-heure. A la dose de 1 milligramme, elle pourrait agir comme tœnifuge[Note 2] à la façon de la pelletiérine. Instillée dans l’œil (solution à 1 ou 2 p. cent de bromhydrate d'arécoline) elle provoque du myosis et abaisse la pression intra-oculaire plus énergiquement que la pilocarpine ; toutefois elle peut déterminer des phénomènes d'irritation. Doses maxima du codex : bromhydrate 1 demi-milligr. en une fois ; un milligr. et demi par 24 heures. »[3]
Action biologique
Dans de nombreuses cultures asiatiques, la noix d'arec est mâchée avec la feuille de bétel pour obtenir un effet stimulant[4]. L'arécoline est la principale substance psychoactive responsable des effets de la noix d'arec sur le système nerveux central.
Grâce à ses propriétés agonistes muscariniques et nicotiniques, l'arécoline a amélioré les capacités d'apprentissage de volontaires sains[7]. Dans la mesure où l'une des caractéristiques de la maladie d'Alzheimer est un déclin cognitif, l'arécoline a été proposée comme traitement pour ralentir ce processus : administrée par voie intraveineuse, l'arécoline a permis une légère amélioration de la mémoire auditive et spatiale chez les patients atteints d'Alzheimer[8].
Cependant, en raison de possibles propriétés cancérogènes[9], elle n'a pas été retenue comme médicament.
L'arécoline a également été utilisée en médecine comme vermifuge[3],[10].
Notes et références
Notes
↑Pelletiérine ou 1-pipéridin-2-ylpropan-2-one, numéro CAS 4396-01-4
↑Désignait des médicaments anti-parasitaires destinés à tuer le ténia
↑ a et bFrançois Dorvault, L'Officine, ou répertoire général de pharmacie pratique, Paris, Asselin et Houzeau, , 15e éd. (lire en ligne), p. 386
↑(en) Gupta Prakash Chandra, Ray Cecily S, « Epidemiology of betel quid usage », Ann. Acad. Med. Singap., vol. 33, no 4 Suppl, , p. 31–6 (PMID15389304, lire en ligne)
↑(en) Yang YR, Chang KC, Chen CL, Chiu TH., « Arecoline excites rat locus coeruleus neurons by activating the M2-muscarinic receptor. », Chin J Physiol., vol. 43, no 1, , p. 23–8 (PMID10857465)
↑(en) Xie DP, Chen LB, Liu CY, Zhang CL, Liu KJ, Wang PS., « Arecoline excites the colonic smooth muscle motility via M3 receptor in rabbits. », Chin J Physiol., vol. 47, no 2, , p. 89–94 (PMID15481791)
↑(en) Christie JE, Shering A, Ferguson J, « Physostigmine and arecoline: effects of intravenous infusions in Alzheimer’s presenile dementia », British Journal of Psychiatry, vol. 138, no 1, , p. 46–50 (PMID7023592, DOI10.1192/bjp.138.1.46)
↑(en) Saikia JR, Schneeweiss FH, Sharan RN., « Arecoline-induced changes of poly-ADP-ribosylation of cellular proteins and its influence on chromatin organization. », Cancer Letters., vol. 139, no 1, , p. 59–65 (PMID10408909, DOI10.1016/S0304-3835(99)00008-7)
↑(en) Yusuf H, Yong SL, « Oral submucous fibrosis in a 12-year-old Bangladeshi boy: a case report and review of literature », International journal of paediatric dentistry / the British Paedodontic Society [and] the International Association of Dentistry for Children, vol. 12, no 4, , p. 271–6 (PMID12121538)