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En mathématiques et plus précisément en algèbre linéaire , l'application transposée d'une application linéaire u : E → F entre deux espaces vectoriels est l'application t u : F * → E * entre leurs duals définie par :
∀
ℓ
∈
F
∗
,
t
u
(
ℓ
)
=
ℓ
∘
u
{\displaystyle \forall \ell \in F^{*},\qquad ^{\operatorname {t} }\!u(\ell )=\ell \circ u}
ou encore, si
⟨
,
⟩
{\displaystyle \langle \;,\ \rangle }
est le crochet de dualité de E :
∀
x
∈
E
,
∀
ℓ
∈
F
∗
,
⟨
t
u
(
ℓ
)
,
x
⟩
=
⟨
ℓ
,
u
(
x
)
⟩
.
{\displaystyle \forall x\in E,\forall \ell \in F^{*},\qquad \langle ^{\operatorname {t} }\!u(\ell ),x\rangle =\langle \ell ,u(x)\rangle .}
La forme linéaire résultante
t
u
(
ℓ
)
∈
E
∗
{\displaystyle ^{\operatorname {t} }\!u(\ell )\in E^{*}}
est nommée application transposée de
ℓ
{\displaystyle \ell }
le long de
u
{\displaystyle u}
.
Cette définition se généralise à des K -modules à droite sur un anneau (non nécessairement commutatif ), en se souvenant que le dual d'un K -module à droite est un K -module à gauche, ou encore[ 1] un module à droite sur l'anneau opposé K op .
Propriétés
L'application t u ainsi associée à u est, comme elle, linéaire.
L'application qui à une application linéaire associe sa transposée est appelée la transposition. C'est elle-même une application linéaire[ 2] , de L (E , F ) dans L (F *, E *).
ker (t u ) = (im u )⊥ (donc t u est injective si et seulement si u est surjective ) et im(t u ) = (ker u )⊥ (donc t u est surjective si et seulement si u est injective)[ 3] .
L'application de transposition est compatible avec la composition : si u est linéaire de E dans F et v linéaire de F dans G ,
t
(
v
∘
u
)
=
t
u
∘
t
v
.
{\displaystyle ^{\operatorname {t} }\!(v\circ u)={}^{\operatorname {t} }\!u\circ ^{\operatorname {t} }\!v.}
(Notamment si u est un isomorphisme, alors l'inverse de la transposée de u est égal à la transposée de l'inverse de u .)
Pour toutes parties A de E et B de F , on a [u (A )]⊥ = (t u )−1 (A ⊥ ), et u (A ) ⊂ B ⇒ t u (B ⊥ ) ⊂ A ⊥ .
Si E et F sont des espaces vectoriels de dimensions finies sur un corps commutatif [ 4] , de bases respectives B et C , alors la matrice de la transposée de u , dans les bases duales C * et B *, est la transposée de la matrice de u dans les bases B et C :
mat
C
∗
,
B
∗
(
t
u
)
=
t
mat
B
,
C
(
u
)
.
{\displaystyle \operatorname {mat} _{C^{*},B^{*}}(^{\operatorname {t} }\!u)={}^{\operatorname {t} }\!\operatorname {mat} _{B,C}(u).}
En effet, si B = (e 1 , …, en ) et C = (f 1 , …, fm ), l'élément d'indices i,k de la matrice matC *,B * (t u ) est 〈t u (fk *), ei 〉 et l'élément d'indices k,i de la matrice matB ,C (u ) est 〈fk *, u (ei )〉.
Compte tenu du fait que la matrice d'une composée est le produit des matrices , on retrouve, à partir des deux points précédents, la formule[ 4] t (AB ) = t B .t A .
Application transposée en général
La notion de transposée intervient de façon beaucoup plus générale. Si l'on dispose d'une application
f
{\displaystyle f}
entre deux ensembles :
f
:
X
→
Y
{\displaystyle f:X\rightarrow Y}
.
On en déduit pour tout ensemble
Z
{\displaystyle Z}
une application
f
∗
{\displaystyle f^{*}}
:
f
∗
:
H
o
m
E
n
s
e
m
b
l
e
(
Y
,
Z
)
→
H
o
m
E
n
s
e
m
b
l
e
(
X
,
Z
)
{\displaystyle f^{*}:\mathrm {Hom} _{Ensemble}(Y,Z)\rightarrow \mathrm {Hom} _{Ensemble}(X,Z)}
définie par
f
∗
(
g
)
=
g
∘
f
{\displaystyle f^{*}(g)=g\circ f}
où
H
o
m
E
n
s
e
m
b
l
e
(
A
,
B
)
{\displaystyle \mathrm {Hom} _{Ensemble}(A,B)}
désigne l'ensemble
B
A
{\displaystyle B^{A}}
des applications de
A
{\displaystyle A}
dans
B
{\displaystyle B}
.
Si
X
{\displaystyle X}
,
Y
{\displaystyle Y}
et
Z
{\displaystyle Z}
sont des groupes , on peut utiliser exactement la même définition pour construire
f
∗
:
H
o
m
G
r
o
u
p
e
(
Y
,
Z
)
→
H
o
m
G
r
o
u
p
e
(
X
,
Z
)
{\displaystyle f^{*}:\mathrm {Hom} _{Groupe}(Y,Z)\rightarrow \mathrm {Hom} _{Groupe}(X,Z)}
où cette fois
H
o
m
G
r
o
u
p
e
(
A
,
B
)
{\displaystyle \mathrm {Hom} _{Groupe}(A,B)}
désigne l'ensemble des morphismes de groupes de
A
{\displaystyle A}
dans
B
{\displaystyle B}
.
On pourrait de même définir la transposée d'un morphisme d'anneaux , d'espaces topologiques , d'espaces vectoriels topologiques , etc.
Cette construction entre donc dans le cadre général de la théorie des catégories .
Si
C
{\displaystyle {\mathfrak {C}}}
est une catégorie
X
{\displaystyle X}
,
Y
{\displaystyle Y}
sont des objets de
C
{\displaystyle {\mathfrak {C}}}
et
f
{\displaystyle f}
est un élément de
H
o
m
C
(
X
,
Y
)
{\displaystyle \mathrm {Hom} _{\mathfrak {C}}(X,Y)}
. Alors pour tout objet
Z
{\displaystyle Z}
de
C
{\displaystyle {\mathfrak {C}}}
, il existe une application
f
∗
{\displaystyle f^{*}}
appelée transposée de
f
{\displaystyle f}
:
f
∗
:
H
o
m
C
(
Y
,
Z
)
→
H
o
m
C
(
X
,
Z
)
{\displaystyle f^{*}:\mathrm {Hom} _{\mathfrak {C}}(Y,Z)\rightarrow \mathrm {Hom} _{\mathfrak {C}}(X,Z)}
.
C'est l'image
H
o
m
C
(
f
,
Z
)
{\displaystyle \mathrm {Hom} _{\mathfrak {C}}(f,Z)}
de
f
{\displaystyle f}
par le foncteur Hom contravariant
H
o
m
C
(
⋅
,
Z
)
{\displaystyle \mathrm {Hom} _{\mathfrak {C}}(\cdot ,Z)}
de
C
{\displaystyle {\mathfrak {C}}}
dans la catégorie
E
n
s
{\displaystyle \mathrm {Ens} }
des ensembles .
Notes
↑ En posant (λμ)y * = y *.(μ.λ) où (μ, y *) ↦ μy * est l'action de K sur F *, (μ, y *) ↦ y *.μ est l'action de K op sur F *, (λ, μ) ↦ λμ est le produit dans K , (λ, μ) ↦ μ.λ est le produit dans K op , etc.
↑ À prendre au sens « ℤ-linéaire », i.e. morphisme de groupes abéliens , si l'anneau n'est pas commutatif.
↑ Voir par exemple cet exercice corrigé de la leçon « Dualité » sur Wikiversité .
↑ a et b Ceci reste vrai pour des K -modules à droite libres de type fini sur un anneau K non nécessairement commutatif, la transposée d'une matrice à coefficients dans K étant alors une matrice à coefficients dans K op .
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