L’apetissement (aussi orthographié appetissement dans certaines sources) est un impôt indirect français d'Ancien Régime portant sur le vin[1] et « autres breuvages »[2].
Il tire son nom, qui signifie « diminution », du fait que l'impôt entraîne une réduction de la quantité vendue à un prix fixe, la différence permettant aux vendeurs de payer l'impôt[3]. Ce sont des fermiers qui prélèvent entre le huitième et le douzième des recettes liées à la vente de vin[4], le taux de perception dépend des périodes et des lieux concernés. Ils acquièrent ce droit lors d'enchères organisées annuellement par les villes[2]. Il est octroyé au cours du XIVe siècle par les rois Valois aux différentes villes afin de financer les fortifications dans le cadre de la guerre de Cent Ans[5]. Il est par exemple octroyé par Jean II à la ville de Tours en 1363[6]. Cette taxe est aussi prélevée, au taux de 10 %, dans la seconde moitié du XIVe siècle dans la province du Poitou pour l'entretien des murailles[7]. L'impôt est aussi appelé « petit godet » ou « courte pinte », rappelant là aussi la diminution de la quantité vendue[8].
Notes
↑Bernard Chevalier, « Fiscalité municipale et fiscalité d'État en France du XIVe à la fin du XVIe siècle, deux systèmes liés et concurrents », Genèse de l'État moderne : Prélèvement et redistribution : actes du colloque de Fontevraud, 1984, Paris, Éditions du CNRS, 1987, (ISBN2-222-03828-6), p. 145.
↑ a et bCC Registre, in Chapitre « Autres fermes et rentes muables », Archives municipales de Tours, Fonds anciens.
↑Bernard Chevalier, La Ville de Tours et la Société tourangelle, Lille, Université de Lille III, , p. 97.
↑Robert Favreau, « De la guerre à une société nouvelle », in Jean Combes (directeur), Histoire du Poitou et des pays charentais : Deux-Sèvres - Vienne - Charente - Charente-Maritime, Clermont-Ferrand, de Borée, 2001, collection « Histoire des régions françaises », (ISBN2-84494-084-6), p. 202.
↑Albert Rigaudière, « Le financement des fortifications urbaines en France du
milieu du XIVe siècle à la fin du XVe siècle. », Revue historique, , p. 53.