Antoine Arnaud (canut)Antoine Arnaud
Le commandant Antoine Arnaud (né à La Croix-Rousse le , mort fusillé à Lyon le ) est un canut, chef d'atelier, républicain, commandant élu d'un bataillon de la garde nationale. Son logement, qui était également son atelier de tisseur, était situé au 2 rue Dumont-d'Urville à la Croix-Rousse, à Lyon. BiographieFils cadet d'une famille de neuf enfants il est né à La Croix-Rousse le , année de la première révolte des canuts. Son père était chef d'atelier et sa mère canuse. Il travaille dans l'atelier de ses parents et, quand il a 18 ans, son père décède. Il devient alors membre de la « Société du Devoir mutuel » et membre des compagnons ferrandiniers sous le nom de : Lyonnais de loyauté[1]. Ayant fait un "mauvais" tirage au sort il est engagé en Algérie dont il revient en 1856. Il se marie alors avec Antoinette Matra avec laquelle ils font trois enfant. En 1866, il est chef d'un atelier comprenant quatre métiers pour tisser de la ferrandine (tissus en fils de soie sur sur une trame en fils de coton ou de lin). Il est alors en plus de membre du Devoir mutuel et des compagnons ferrandiniers, administrateur de la Société des tisseurs, Franc-maçon dans la loge "Bienfaisance et amitié" et membre de la Garde nationale dont il deviendra commandant du 12ème bataillon et républicain convaincu[1]. En , au cours de la guerre franco-allemande, l'annonce de la défaite des légions du Rhône à la bataille de Nuits () fait craindre aux Lyonnais l'arrivée imminente des Prussiens. Dans un contexte déjà tendu (on se situe quelques semaines après la première Commune de Lyon), un mouvement insurrectionnel souhaite alors s'emparer du pouvoir pour préparer la défense de la ville. Le 16 septembre , Bakounine arrive à l'invitation de ses partisans (la Section lyonnaise de l'Internationale) en souhaitant profiter de la situation pour lancer la révolution sociale internationale. Un appel est lancé pour mener une grande manifestation le 28 septembre place des Terreaux afin de réagir contre la baisse des salaires votée par le conseil municipal et prendre des mesures de défense nationale. Le maire de Lyon, Jacques-Louis Hénon, républicain modéré, en appelle à la garde nationale sous la pression de près de 8000 manifestants. Sous le commandement de Chavant et Antoine Arnaud, les gardes républicains viennent chasser les révolutionnaires de l'Hôtel de ville sous les cris « Vive le conseil municipal ! », « A bas l'internationale ! »[1]. Le 20 décembre, les émeutiers, parmi lesquels se trouvent des gardes nationaux, souhaitent que les commandants élus de la garde nationale prennent part à leur mouvement. Arnaud venant secourir son collègue Chavant maltraité par la foule et ayant refusé, il est bousculé à son tour par les émeutiers. Alors qu'il cherche à se défendre, des coups de feu sont échangés. Traîné jusqu'à la salle Valentino, un tribunal improvisé le condamne à mort hâtivement pour avoir voulu tirer sur la foule. Il est fusillé sur la place d'armes du Clos Jouve et tombe en criant : « Vive la république ! Vive Garibaldi ! » Deux jours plus tard, le 22 décembre Léon Gambetta (ministre de l'Intérieur et ministre de la Guerre) vient à Lyon, accompagné d'Eugène Spuller, pour assister aux funérailles et rendre un dernier hommage au commandant Arnaud, devenu un symbole de la Troisième République. La ville adopte ses enfants, décide de verser une pension à sa veuve. Un monument est édifié en son honneur au cimetière de la Croix-Rousse. En 1886 est inaugurée « l'école Commandant-Arnaud », l'une des deux premières écoles du 4e arrondissement de Lyon. L'ancienne place le Tisseur à La Croix-Rousse est renommée place du Commandant-Arnaud en 1890. Une médaille déposée aux Musées de la ville de Paris a été gravée en son honneur[2]. AnnexesArticles
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Références
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