Anthelme ColletAnthelme Collet
Anthelme Collet
Anthelme Collet, né le , à Belley, mort le à l'hôpital de la Marine à Rochefort, était un escroc qui fut un des modèles d’Honoré de Balzac[1] pour son personnage de Vautrin[2] (Collin de son vrai nom), et peut-être d’Honoré Daumier pour ses dessins de Robert Macaire[3]. EnfanceAnthelme Collet est le fils de Claudine Bertin, tailleuse en robes et de Jean-Baptiste, menuisier-ébéniste[4]. Anthelme Collet a 9 ans quand son père, engagé volontaire en tant que capitaine dans le 1er bataillon de l'Ain, trouve la mort dans le Piémont. Un oncle maternel, curé réfractaire, l’emmène alors en Italie où, trop occupé par la politique, il néglige l'éducation de son neveu. Quand les émigrés peuvent enfin revenir en France, Anthelme est confié à Étienne Collet, un oncle du côté paternel, un ancien capitaine du génie de la campagne d’Égypte devenu chef de bataillon à son retour en France. Celui-ci fait entrer son neveu, alors âgé de 15 ans et demi, au lycée de Fontainebleau. À 16 ans et demi, Anthelme Collet est reçu sous-lieutenant et intègre le 101e régiment d'infanterie de ligne, stationné à Brescia[4]. Désertion et première escroquerieEn 1806, à l'âge de 21 ans, Anthelme Collet participe au siège de Gaète, où il est blessé. Dégoûté de l'armée, il déserte à sa sortie de l'hôpital grâce à un aumônier qui l'aide à se procurer un costume de bourgeois. L'aumônier le conduit chez les missionnaires du couvent de Saint-Pierre à Cardinal où Anthelme Collet recommence ses études en tant que novice. Il restera deux ans au couvent. Chargé par le père supérieur d'une mission auprès d'un banquier à Naples, il escroque ce dernier de 22 000 francs et ne revient pas au couvent[4]. Le brigand gentilhommeDéguisé tour à tour en officier, moine, curé, évêque, commissaire des guerres, général, inspecteur des armées, il parcourt alors pendant quatorze ans la France et l'Italie en profitant de ses divers déguisements pour tromper et escroquer ses nombreuses victimes, majoritairement des militaires, des ecclésiastiques et des banquiers. En Provence, il inspecte toutes les garnisons et s'en fait remettre les caisses ; à Nice, il ordonne soixante prêtres, récite en chaire un sermon de Louis Bourdaloue et convertit même des pécheurs[1]. Il sera finalement arrêté en 1820 et condamné par les assises du Mans à vingt ans de travaux forcés pour crime de faux en écriture. Il passe ses cinq premières années au bagne de Brest avant d'être transféré au bagne de Rochefort[2]. En 1836, il fait paraître ses mémoires dans lesquelles il se vante de ses exploits[5]. En 1840, Anthelme Collet meurt à l'hôpital de la Marine de Rochefort, seize jours avant d'être libéré.
Le pédophileLes archives judiciaires révèlent que si Collet fut un bandit « sympathique, aimable et de bonnes manières » qui ne commit aucun meurtre, c’était également un pédophile cherchant ses proies parmi les jeunes garçons de 13 à 17 ans qu'il prenait à son service, afin de les forcer à avoir une liaison avec lui[3]. Ces faits, à l'époque, n'intéressaient guère la justice[6]. PostéritéAnthelme Collet a fait l'objet en 1981 d'un feuilleton édulcoré (il y est présenté comme un Casanova) en 6 épisodes de 52 minutes diffusés sur TF1 de Jean-Paul Carrère : Anthelme Collet ou Le brigand gentilhomme. Son crâne et un moulage de sa tête sont visibles au musée national de l'Ancienne École de médecine navale de Rochefort[3]. Références
Voir aussiŒuvres
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