L'Avant-garde pour la Protection des Musulmans en Afrique noire (Jama’atu Ansaril Muslimina fi Biladis Sudan), plus connu sous le nom d'Ansaru, est un groupe armé salafiste djihadiste né en 2012 d'une scission de Boko Haram et basé dans le nord-ouest du Nigeria. En 2020, le groupe prête allégeance à Al-Qaïda au Maghreb islamique.
Allégeances et objectifs
Ansaru naît en 2012 après avoir fait scission de Boko Haram, qu'il juge trop extrémiste[2]. Il se réclame initialement du Califat de Sokoto et de son fondateur Ousman dan Fodio, un roi peul. Dans une vidéo sur Internet publiée en , le groupe al-Ansaru proclame qu'il ne tuera pas des non-musulmans innocents ou des officiers de sécurité, sauf en cas de légitime défense et que le groupe défendra les intérêts de l'Islam et des musulmans non seulement au Nigeria mais dans toute l'Afrique. Ils se réclameraient du panislamisme.
Dans le premier communiqué sur Internet en , le leader du groupe, Abu Usmatul al-Ansari, décrivit les actions de Boko Haram comme « inhumaines envers l'Oummah musulmane »[3].
Le premier chef du groupe, Abubakar Adam Kambar, est tué en 2012. Khalid al-Barnawi lui succède. Il est arrêté le à Lokoja, dans l'État de Kogi[6]. Le , Khalid al-Barnaoui est libéré par l'Etat islamique lors de l'attaque de la prison d'Abuja avec de nombreux commandants.
Depuis son installation, Ansaru a revendiqué sa responsabilité dans un certain nombre d'attaques dont celle d'une prison au siège de l'Escadron spécial Anti-délinquance d'Abuja en [9] et l'attaque en d'un convoi de troupes nigérianes en route pour participer au conflit armé contre les groupes djihadistes du nord-Mali[10].
Le , l'ingénieur français Francis Collomp a été enlevé dans le nord du Nigeria, un rapt revendiqué quelques jours plus tard par le groupe Ansaru[11].
Le , soit près de 11 mois après son enlèvement, Francis Collomp, alors séquestré dans la commune de Zaria (État de Kaduna au Nigéria), a réussi à échapper à la vigilance de ses ravisseurs et s'est réfugié dans un commissariat de la ville avant d'être pris en charge par la diplomatie française. Il est rapatrié en France le , amaigri mais vivant.
Ansaru a aussi revendiqué le l'enlèvement de sept employés étrangers de la société de construction libanaise Setraco, la plus importante prise d'otages jamais réalisée dans le nord du Nigeria[12].