Anne Bisang
Anne Bisang , née le 22 novembre 1961 à Genève , est une metteur en scène [ n 1] et comédienne suisse .
Elle est la première femme à diriger la Comédie de Genève , de 1999 à 2011. Elle dirige ensuite le Théâtre populaire romand à La Chaux-de-Fonds à partir de 2014.
Biographie
Origines, enfance et études
Anne Bisang naît le 22 novembre 1961 à Genève [ 2] . L'animatrice radio Laurence Bisang est sa sœur aînée. Leur père, un horloger vaudois , est un représentant de marques pour la Fédération horlogère suisse [ 3] ; leur mère est ouvrière[ 4] .
Elle grandit à Yokohama (Japon ) de 1962 à 1967, où elle est scolarisée dans une école américaine[ 5] , puis à Beyrouth (Liban ) avant de revenir à Genève en 1971, au Grand-Lancy [ 2] , [ 3] , [ 6] .
Elle étudie au Conservatoire de musique de Genève dès l'âge de 15 ans[ 7] . Après avoir obtenu sa maturité gymnasiale [ 8] , elle étudie à partir de 1983 à l'École supérieure d'art dramatique de Genève , dont elle sort diplômée en 1986[ 2] .
Parcours artistique et professionnel
Anne Bisang joue d’abord, en 1986, sous la direction de Bernard Meister , le rôle de Lisiska dans Le Diable et la Mort (La Danse macabre ) de Frank Wedekind au Casino-Théâtre de Genève[ 2] .
Elle est l'une des quatre cocréatrices en 1986 de la Compagnie du revoir, aux côtés de Franziska Kahl , Valérie Poirier et Sophie Bonhôte. Le collectif pratique « un théâtre visuel et militant, sensible à la représentation de la femme » [ 2] . Après avoir réalisé WC dames , dénonciation du politiquement correct imposé aux femmes[ 9] , à la Maison de quartier de La Jonction à Genève en 1987[ 10] , puis Rumeur au La Bâtie-Festival de Genève , il se dissout en 1988, avant de se reformer en 1993. Anne Bisang met alors en scène Les Femmes et les enfants d’abord , issu d'une écriture collective[ 2] .
Elle travaille comme comédienne, notamment en 1991 dans Les Crapauds de Gilbert Pingeon , mis en scène par François Rochaix à Cernier , dans le canton de Neuchâtel , et dans Cendrillon de Robert Walser , mis en scène par Martine Paschoud au Nouveau Théâtre de Poche [ 2] . Elle reçoit une résidence au Théâtre Saint-Gervais de 1995 à 1998[ 6] .
Elle est la première femme à diriger la Comédie de Genève [ 11] , de juillet 1999 [ 12] à juin 2011 [ 6] . Préférée notamment à Jean-Luc Bideau et Dominique Bluzet du fait de son projet de Centre dramatique populaire, elle succède à Claude Stratz à la tête de l'institution[ 12] . Elle y crée 14 spectacles[ 3] . Elle n'est pas reconduite pour un cinquième mandat en 2011. Durant sa période à la tête du théâtre, le nombre d'abonnements chute, mais la fréquentation reste stable grâce à un nouveau public, notamment plus jeune[ 13] .
Elle est candidate en 2012 à la direction du Théâtre de Vidy [ 13] , mais se voit préférer Vincent Baudriller [ 14] .
Elle dirige le Théâtre populaire romand à La Chaux-de-Fonds à partir de 2014[ 15] .
Militantisme
Féministe engagée[ 4] dès les débuts de sa formation à l'École supérieure d'art dramatique de Genève , elle fait partie du comité d'organisation genevois de la Grève des femmes du 14 juin 1991 (Collectif du 14 juin Genève[ 16] )[ 17] .
Vie privée
Elle vit en couple avec une femme[ 18] , [ 19] , [ 20] .
Mises en scène
2022 : L'art de la comédie d'Eduardo De Filippo , au Théâtre populaire romand [ 21]
2021 : Qui a peur de Virginia Woolf ? d'Edward Albee au Théâtre de Poche de Genève[ 22] , [ 23]
2020 : Small g : une idylle d’été (en) de Patricia Highsmith , adapté par Mathieu Bertholet, à la Comédie de Genève [ 24] , [ 25]
2017 : Elle est là de Nathalie Sarraute , au Théâtre de l'Orangerie à Genève[ 26] , [ 27]
2012 : Desperate Alkestis d'après Alceste d'Euripide , au Théâtre du Grütli à Genève[ 9] , [ 28]
2011 : Katharina de Jérôme Richer (adaptation de L'Honneur perdu de Katharina Blum d'Heinrich Böll ), à la Comédie de Genève [ 29]
2010 : Barbelo, à propos de chiens et d’enfants de Biljana Srbljanović au Nouveau Théâtre de Montreuil [ 30]
2008 : Salomé d'Oscar Wilde à la Comédie de Genève , avec Lolita Chammah [ 31]
2008 : Les Corbeaux d'Henry Becque , à la Comédie de Genève , avec Yvette Théraulaz [ 32]
2006 : Mephisto de Mathieu Bertholet, d'après Klaus Mann , à la Comédie de Genève , avec Christophe Grégoire[ 33]
2003 : Sainte Jeanne de George Bernard Shaw , à la Comédie de Genève [ 34]
2002 : Roméo et Juliette de Shakespeare , à la Comédie de Genève [ 35] , [ 36]
2002 : La Griffe d'Howard Barker , à la Comédie de Genève [ 37]
2001 : Les Larmes amères de Petra von Kant de Fassbinder , à la Comédie de Genève [ 2]
1999 : Sorcières de Joël Pasquier, à la Comédie de Genève [ 38]
1997 : Annemarie Schwarzenbach d'Hélène Bezençon , au Théâtre Saint-Gervais de Genève puis tournée en Suisse en 1998 et 1999[ 2]
1996 : Tableau d'une exécution d'Howard Barker , au Théâtre Saint-Gervais de Genève[ 2]
1994 : Gouttes dans l’océan de Fassbinder , au Théâtre du Grütli à Genève[ 2]
Distinction
Notes et références
Notes
↑ Elle déclare en 2023 préférer « metteure en scène » ou « mettrice en scène » à « metteuse en scène »[ 1] .
Références
↑ Anthony Picard, « Anne Bisang fête ses 10 ans au TPR ! », Journal le Ô (hebdomadaire gratuit de La Chaux-de-Fonds ) , 7 juillet 2023 (lire en ligne , consulté le 20 juillet 2024 )
↑ a b c d e f g h i j et k François Marin, « Anne Bisang », dans le Dictionnaire du théâtre en Suisse en ligne .
↑ a b et c Marie-Pierre Genecand, « Laurence et Anne Bisang, dans le bain de l’étranger », Le Temps , 9 août 2010 (ISSN 1423-3967 , lire en ligne , consulté le 19 juillet 2024 )
↑ a et b Anne-Sylvie Sprenger, « Anne Bisang. L'adieu à la Comédie », L'Hebdo , 13 janvier 2011 , p. 62 à 65 (lire en ligne )
↑ Pierre-Louis Chantre, « L'espoir d'une génération », L'Hebdo , 24 septembre 1998 , p. 90 (lire en ligne )
↑ a b et c « Anne Bisang », Le Temps , 29 décembre 2014 (ISSN 1423-3967 , lire en ligne , consulté le 19 juillet 2024 )
↑ Henry Plouïdy, « De l'étrange à la microscopie du vivant », L'Hebdo , 2 octobre 2003 , p. 106 (lire en ligne )
↑ Florence Hervé et Brigitte Mantilleri, Histoires et visages de femmes , Yens-sur-Morges , Cabédita , coll. « Archives vivantes », 2004 , 162 p. (ISBN 2-88295-411-5 ) , « Anne Bisang - Nous faisons un métier formidable », p. 19 à 23
↑ a et b Marie-Pierre Genecand, « Anne Bisang, la liberté retrouvée », Le Temps , 31 octobre 2012 (ISSN 1423-3967 , lire en ligne , consulté le 20 juillet 2024 )
↑ Jean-Michel Meyer, « Des comédiennes font leur toilette sur scène », Journal de Genève , 8 janvier 1987 , p. 16 (lire en ligne )
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↑ a et b Céline Rochat, « La candidature d'Anne Bisang excite les passions », 24 heures , 3 octobre 2012 , p. 27 (lire en ligne )
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↑ Anne-Sylvie Sprenger, « Chevalière de la liberté », L'Hebdo , 2 octobre 2008 , p. 68 et 69 (lire en ligne )
↑ Patrick Nordmann , « Bisang de bonheur ! », Vigousse , no 48, 4 février 2011 , p. 16 (lire en ligne )
↑ Chantal Savioz, « Prête à diriger un nouveau théâtre », Le Temps , 24 janvier 2010 , p. 18 (lire en ligne )
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↑ Alexandre Demidoff, « À la Comédie, Anne Bisang brûle sa sorcière faute d'amour », Le Temps , 30 septembre 1999 (ISSN 1423-3967 , lire en ligne , consulté le 19 juillet 2024 )
↑ Nicolas Heiniger, « La directrice du TPR Anne Bisang reçoit un Prix du théâtre », sur Arcinfo , 26 avril 2018 (consulté le 19 juillet 2024 )
Liens externes