Elle est née en 1962[1]. Après avoir vécu jusqu’à ses quatorze ans à Dakar au Sénégal[2], elle déménage en 1975 avec sa famille dans la région du Pays basque en France[3].
À partir des années 2000, l’artiste déploie sa carrière à l’international, elle expose au Drawing Center à New York[5],[6], au Landes Museum de Linz[7], ainsi qu'à Fotohof en Autriche. À l’occasion d’une résidence à la Fondation Leube en Autriche en 2009, l’artiste réalise sa première œuvre pérenne intitulée Come back tomorrow[8],[9],[10]. Il s'agit d'une sculpture avec pour socle un escalier qui lévite en pleine forêt[3].
Lauréate de la bourse Collection Monographie de l'ADAGP en 2017, Alix Delmas publie sa monographie Captures aux Éditions Loco en 2019[20],[21].
Postures artistiques
Alix Delmas pratique alternativement le dessin, la sculpture, l'installation, la photographie et la vidéo[3].
Dès ses débuts, à la fin des années 1990, l’œuvre plastique d’Alix Delmas se distingue par ce qui va devenir une topique majeure, un aspect récurrent, comme obsessionnel, déplacer les corps humains, son propre corps, ceux de ses modèles, puis les nôtres, spectateurs en les positionnant de façon inattendue[3]. Cette inflexion se retrouve dans le mobilier ou les sculptures que conçoit l'artiste pour l'espace public : toujours appelées à accueillir nos corps, ces propositions plastiques n'en signalent pas moins une volonté de nous y accueillir différemment de l'usage[3].
À l’évidence, le corps n’est pas pour une opération narcissique, mais bien pour une opération de mesure. Il est même l’instrument le plus absolu des poids et mesures, car il permet d’établir une relation avec les choses du monde[22]. Et dans une attention au monde, une conscience de l'autre dont naissent deux séries photographiques, Jetlag Paradiso et Bloody Sea (2017), offrant une réponse double, aiguë, au bruit du temps. Il y a là l'affirmation d'une position plastique, politique, esthétique[3].
L’humour n’interdit pas la gravité, c’est simplement une autre perspective sur l’événement. Si l’artiste multiplie les points de vue, c’est qu’ils sont autant de perceptions du monde qu’elle souhaite condenser. Elle développe une esthétique de l’entre-deux où il s’agit moins d’approfondir l’espace séparant les objets que d’appréhender l’épaisseur des connexions possibles[23].
La force de l'œuvre d'Alix Delmas repose en large part dans son caractère inattendu. Pas d'obsession mais un, des parcours. Des itinéraires, des traversées de la forme, du sens... Un des maîtres mots, pour Alix Delmas, serait la capture. Capture d'un effet. Capture d'un moment. Capture d'un affect. Capture d'un paysage, d'un territoire. L'art comme une forme de prédation détournée, en douceur[3]?
Prix
Lauréate de la Bourse Collection Monographique adagp, 2018[24]
Arte Laguna Prize, Winner of special prize, Jury international, 2016[25]
Celeste Prize, 2nd Winner Video curator Ami Barak, 2013[26]
Prix Altadis, Finalist, curator Paul Ardenne, 2003