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Petit-fils de l'avocat Jean-Baptiste Vulpian (dernier bailli de Meudon), fils de l'avocat/auteur dramatique, Alphonse Vulpian, Alfred Vulpian est l'élève de Pierre Flourens. En 1856, il met en évidence une substance produite par l'extrait de glandes surrénales nommée plus tard adrénaline[2] (isolée en 1901 par Takamine Jōkichi et purifiée par Thomas Aldrich) et publie ses « Recherches expérimentales sur la physiologie et la pathologie des capsules surrénales » dans le Compte Rendu de l'Académie des sciences.
En 1859, il a le premier l'idée de cultiver des tissus animaux[3] ; il isole des fragments de queue de têtard et essaye de les cultiver dans l'eau. Bien qu'il obtienne la survie des cellules, elles ne se multiplient pas, et cette tentative n'apporte guère d'informations, si ce n'est de démontrer la capacité de survie des cellules en dehors de l'organisme.
En 1864, il remarque que les patients atteints d'un ictusapoplectique ont la tête et les yeux tournés du côté opposé à leur hémiplégie, c’est-à-dire du côté de leur lésion cérébrale : ce sera le sujet de la thèse de son élève Jean-Louis Prévost[4]. Ce signe classique est connu depuis lors sous le nom de loi de Prévost-Vulpian.
Avec son ami Charcot, il décrit la sclérose en plaques. Leurs travaux sur cette maladie sont publiés en 1868 dans la Gazette des Hôpitaux. « Appelé à prendre possession de la chaire de pathologie expérimentale et comparée, lorsqu'elle est devenue vacante par la suite de la démission de M. Brown-Séquard, j'ai choisi, pour sujet de mon premier cours (mars-juillet 1873), la physiologie et la pathologie de l'appareil nerveux vaso-moteur » écrit Vulpian dans sa préface.
Toujours avec Charcot à la Salpêtrière, il se consacre à l'étude de la physiologie et de la pathologie du système nerveux. Il étudie la dégénérescence et la régénération du système nerveux ainsi que l'effet des drogues sur celui-ci. Il apporte un nouvel éclairage sur la neuropathologie. Élu membre de l'Académie des sciences en 1876, il ouvre de nombreux laboratoires.
Essai sur l'origine de plusieurs paires des nerfs crâniens (3e, 4e, 5e, 6e, 7e, 8e, 9e et 10e), [Thèse pour le Doctorat de médecine de Paris, présentée et soutenue le , n° 170], Paris, Rignoux, 1853,Texte intégral.
« Note sur quelques réactions propres à la substance des capsules surrénales » Comptes rendus de l'Académie des Sciences, Paris, 1856, no 43, p. 663-665.
Des pneumonies secondaires, [Thèse de Doctorat présentée et soutenue à la Faculté de médecine le ], Adrien Delahaye (Paris), 1860.
Leçons sur la physiologie générale et comparée du système nerveux, faites en 1864 au Muséum d'histoire naturelle, [rédigées par M. le Dr Ernest Brémond, revues par le professeur Vulpian], Paris, Baillière, 1866, lire en ligne sur Gallica.
Notice sur les travaux scientifiques de M. A. Vulpian, candidat à l'Académie de médecine (section d'anatomie et de physiologie) [réimpression avec quelques additions, de la notice imprimée en 1866, à l'occasion de ma candidature à la chaire d'anatomie pathologique de la Faculté], Paris, E. Martinet, 1869, Texte intégral.
« Études sur l'appareil vaso-moteur » La Revue scientifique de la France et de l'étranger : revue des cours scientifiques, Paris, G. Baillière, 1871-1883, p. 132-186, lire en ligne sur Gallica.
Notice sur les travaux scientifiques, Paris, E. Martinet, 1872, Texte intégral.
« Moelle épinière. Physiologie » Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, deuxième série, L-P. t. 8, MIL-MOE / publ. sous la dir. A. Dechambre [puis de] L. Lereboullet ; L. Hahn secrétaire de la dir. [puis] directeur-adjoint, Paris, Masson, P. Asselin puis Paris, Asselin et Houzeau, 1874-1889, p. 343-605,lire en ligne sur Gallica.
Leçons sur l'appareil vaso-moteur (physiologie et pathologie) faites à la Faculté de Médecine de Paris en 1873, [rédigées par le Dr Henri Camille Carville], Paris, G. Baillière puis G. Baillière et Cie, 1875 :
Notice sur les travaux scientifiques de M. A. Vulpian, Paris, Martinet, 1876, Texte intégral.
Leçons sur la pathologie expérimentale de l'appareil digestif.
« Leçons sur l'action physiologique des poisons et médicaments, faites à la Faculté de médecine de Paris en 1875 » Journal de l'École de Médecine.
Du Mode d'action du salicylate de soude dans le traitement du rhumatisme articulaire aigu, Paris, O. Doin, 1881, lire en ligne sur Gallica.
Leçons sur l'action physiologique des substances toxiques et médicamenteuses, Paris, Germer Baillière, 1882, Texte intégral en ligne.
Maladies du système nerveux : leçons professées à la Faculté de médecine. Maladies de la moëlle [recueillies et publiées par M. le Dr Paul Bourceret, revues par le professeur'], Paris, Doin, 1879 et 1886:
« Discours aux funérailles de M. Claude Bernard » Leçons sur les phénomènes de la vie, communs aux animaux et aux végétaux par Claude Bernard, [publié par A. Dastre], Paris, J.-B. Baillière et fils, 1885, p. vii-xxiv, lire en ligne sur Gallica.
« Un nouvel anesthésique : la cocaïne », d'après MM. Vulpian et Panas, Gazette médicale de l'Algérie, rééd. A. Bertherand, [s.n.] (Alger), Paris, J. B. Baillière, 1884 (A29), p. 173-4, lire en ligne sur Gallica.
paralysie de Vulpian, correspondant au stade de la curarisation où la motricité volontaire est abolie, mais la contraction par stimulation électrique du nerf est toujours possible.
Titres, prix et distinctions
Agrégé de l'École de médecine.
Médecin à la Salpêtrière puis à la Pitié.
Académie de médecine, élu membre de la section d'anatomie et physiologie (1860).
Officier de la Légion d'honneur (1878).
Professeur de pathologie comparée et expérimentale (1875).
Doyen de la Faculté de médecine de Paris (1875-1881).
Société d'anthropologie de Paris (1883).
Académie des sciences, élu membre le (section de médecine et chirurgie), secrétaire perpétuel (1886-1887).
Galerie
Edmé Felix Alfred Vulpian, gravure dans Popular Science Monthly Volume 34.
↑Son acte de décès (n°1533) dans les registres de décès du 5e arrondissement de Paris pour l'année 1887
↑Eugène Lambling:Précis de biochimie, Masson et Cie (Paris), 1925, p. 512, lire en ligne sur Gallica
↑Didier Pol : « Ce fut Alfred Vulpian (1826-1887), médecin célèbre pour différents travaux cliniques, qui eut l'idée, le premier, de cultiver des tissus animaux. En 1859, il isole des fragments de queue de têtard et essaye de les cultiver dans l'eau. Bien qu'il obtienne la survie des cellules, elles ne se multiplient pas et cette tentative n'apporte guère d'informations si ce n'est de démontrer la capacité de survie des cellules en dehors de l'organisme »Texte intégral
↑Jean-Louis Prévost, De la déviation conjuguée des yeux et de la rotation de la tête dans certains cas d'hémiplégie, Paris, 1868.
Jean-Baptiste Rousseau (chirurgien en chef de l'hôpital d'Épernay, Dr), Examen de quelques-unes des opinions physiologiques de M. le professeur Vulpian, [s.n.], 1882, lire en ligne sur Gallica.
Institut de France. Académie des Sciences. Funérailles de M. Vulpian le samedi (discours de MM. J. Bertrand, Charcot, Brown-Séquard), Paris, 1887, Texte intégral et Discours de M. Alfred Lacroix, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, Texte intégral.
Georges Hayem : Le Professeur Vulpian, A. Colin (Paris), 1887.
« Le docteur Vulpian » [nécrologie], Le Monde illustré 1887; no 60, p. 346-347, lire en ligne sur Gallica.
« Centenaire de la naissance de Vulpian (1826-1887) » Revue neurologique, Masson (Paris), 1927, Texte intégral.
Jean Camus « Vulpian. Chronique » Paris médical : la semaine du clinicien 1913;12:733-47. Texte intégral.
Marc Chevillot, Le Phénomène de Philippeaux-Vulpian et la théorie de la commande nerveuse par médiateur chimique, étude expérimentale et critique, C. Vollot, 1933.
(en) Julien Bogousslavsky, Olivier Walusinski, Thierry Moulin « Alfred Vulpian and Jean-Martin Charcot in Each Other’s Shadow ? From Castor and Pollux at La Salpêtrière to Neurology Forever » Eur Neurol. 2011;65:215-22. DOI10.1159/000325733Texte intégral.
(en) Evan S. Dellon, A. Lee Dellon « The first nerve graft, Vulpian, and the nineteenth century neural regeneration controversy » The Journal of Hand Surgery 1993;18(2):369-72.
(en) Marie-Thérèse Cousin « Vulpian and Not Claude Bernard first Proposed the Hypothesis of the Motor End-Plate as the Site of Action of Curare » Anesthesiology 2002;97(2):527-8. Texte intégral