Alfred RolandAlfred Roland
Alfred Hector Roland, né le à Paris et mort le à Grenoble[1], est un compositeur et poète français, est le créateur du conservatoire de musique de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) et de l'orphéon des Chanteurs montagnards. Il est l’auteur d’un grand nombre de chansons considérées comme des classiques du chant montagnard pyrénéen. BiographieIl a reçu une solide formation musicale au Conservatoire de Paris : premier prix d’harmonie, accessit de violon. Néanmoins, il fait une carrière dans l’administration, comme fonctionnaire des impôts. C’est par le hasard d’une nomination administrative qu’il se retrouve, en octobre 1832, à Bagnères-de-Bigorre. Selon certains, il y serait venu en cure. En parcourant son nouveau domaine, il ne manque pas d’entendre les chants qui rythment le travail dans les ateliers de la ville, où l’on travaille la laine, ou encore le marbre. Il s’enthousiasme pour la qualité de ces voix, et décide de fonder un conservatoire de musique, sur ses propres deniers. Il réunit en un temps record près de 200 choristes. Il écrit et compose lui-même les chansons qu’il fait interpréter à ses élèves, poésies et mélodies dans l’air romantique du temps. Il chante la beauté des montagnes, des sources, des lacs, les bergers, les chasseurs d'isards, les contrebandiers, il chante la Patrie, le tout en français, langue qu'aucun de ses chanteurs, en ce temps, ne doit pratiquer couramment. Mais le succès est immédiat. Alfred Roland, nouveau venu, et qui passe peu de temps dans les Pyrénées réussit le tour de force de créer de toutes pièces un folklore pyrénéen dont la vivacité ne se démentira pas, malgré les modes. Un an après leur formation, les Chanteurs montagnards, dans leur costume « traditionnel » (béret rouge, veste…), donnent des concerts dans la région, puis de plus en plus loin : Bagnères, Pau, Bayonne… En 1835, plus de cent exécutants se produisent au Capitole de Toulouse, salle des Illustres. Parmi l’assistance, un visiteur apprécie modérément la prestation : il s’agit de Stendhal, qui écrit dans son journal () des commentaires peu flatteurs[2].
Le public, lui, applaudit sans restriction, et les opinions de Stendhal seront cependant démenties par les parterres parisiens. « L’Odyssée romanesque »En 1838, Alfred Roland a en effet décidé d'engager ses meilleurs éléments dans une tournée d'ampleur nationale. Dans leur nouveau costume, béret bleu, blouse bleue serrée à la taille par une ceinture noire, pantalon blanc, les chanteurs s’entassent dans une diligence tirée par six chevaux, en direction de Paris. En route, ils chantent la messe le matin et donnent un concert le soir. Dans une lettre adressée à un monsieur Gilhard, le célèbre chansonnier Béranger[3] donne des détails sur Alfred Roland, qu'il semble bien connaître :
En 1839, aux Champs-Élysées, ils reçoivent 8000 auditeurs, dont le roi Louis-Philippe. À Londres, ils donnent 21 représentations. Puis leur tournée les mène en Belgique, à Anvers, à Bruxelles (quatorze concerts). En 1840, ils sont aux Pays-Bas, au Danemark, en Suède. En 1841, en Allemagne, en Prusse, en Russie : Saint-Pétersbourg et Moscou. Puis Varsovie et l’Autriche, la Hongrie, les champs de bataille des guerres napoléoniennes. Le , ils chantent devant le pape, dans la basilique Sainte-Marie-des-Anges, la Messe montagnarde de Rome d’Alfred Roland. De 1842 à 1844, le groupe reprend une nouvelle tournée en France. En 1845, ils sont à Marseille et s’embarquent pour l’Égypte. En 1846, en Palestine, ils chantent au Saint-Sépulcre la Messe de Rome et la Messe royale de Jérusalem. De là, ils vont à Athènes, puis à Constantinople où le sultan les reçoit. Enfin cette fabuleuse expédition artistique s’achève en France et à Londres en 1855. Pendant ces longues années d’errance, de succès en triomphe, les Chanteurs d’Alfred Roland ont connu la gloire et bien des avanies. Six d’entre eux sont morts pendant le voyage, huit ont abandonné le groupe. Alfred Roland lui-même, qui a tant célébré en vers emphatiques la beauté des Pyrénées, au point d’en être devenu le chantre quasi-officiel, n’y reviendra pas. Pendant cet exode de dix-sept ans, des millions sont recueillis par les chanteurs. Ce sont les malheureux et les hospices qui en bénéficient. L'odyssée de la troupe se termine par un déficit de plus de 100 000 francs, qui est comblé par le patrimoine d'Alfred Rolland et par ses droits d'auteur sur la propriété des nombreuses œuvres littéraires et musicales qu'il a produites et qui ont connu plus de deux cents éditions[4]. Œuvres d'Alfred Roland
Ces paroles de la Tyrolienne des Pyrénées sont les plus connues et les plus souvent chantées. Elles ne représentent qu'une petite partie des chansons écrites et composées par Alfred Roland. Notes et références
Sources
Bibliographie
Liens externes
|
Portal di Ensiklopedia Dunia