Alexis DidierAlexis Didier
Alexis Didier, né le à Paris et mort le à Paris 9e, est un médium français du XIXe siècle qui fut très célèbre en son temps[1]. ContexteLe cas Alexis Didier (1826-1886) est un cas particulièrement important du conflit entre les thèses de Mesmer relatives au magnétisme animal et l'institution médicale du XIXe siècle. En 1842 l'Académie de médecine décide de ne plus étudier les phénomènes somnambuliques. Cette décision met fin à vingt ans de débats. En 1831, une première commission officielle avait conclu à la réalité des phénomènes magnétiques. Une nouvelle commission dirigée par Dubois d'Amiens, était revenu sur cette conclusion[2]. Ce rejet pousse le magnétisme à une semi clandestinité. Le magnétisme passionne les gens cultivés, pour les problèmes philosophiques qu'il pose, pour le demi-jour qu'il apporte sur la physiologie et la psychologie. Ce sont des écrivains, des philosophes, des juristes, des artistes, qui s'intéressent au phénomène. BiographieC'est dans ce contexte qu'un jeune homme de seize ans Alexis Didier fait son apparition. Il est le fils de Nicolas Didier et de Barbe Germain, époux en premières noces de Rose Coralie Parmigiani, artiste dramatique, le à Paris, puis en deuxièmes noces, de Victorine Couturier. Il est inhumé au cimetière Montmartre, 29e division. Né dans une famille d’ouvriers, il acquit une réputation qui passa les frontières. Ouvrier graveur, puis acteur dramatique, Alexis se consacra à la démonstration de ses dons, car il voulait prouver de manière incontestable l’existence et la spiritualité de l’âme[1]. Alexis lirait dans les consciences comme on lit dans un livre. Il se porte à distance, sur une cible qu'on lui indique, pour en ramener des informations précises. Grâce à un objet ayant appartenu à une personne, il raconte la biographie de cette personne. Il pratique le diagnostic médical à partir de quelque cheveux. Le scepticisme est grand cependant si bien qu'on le confronte deux fois avec Robert-Houdin, le célèbre prestidigitateur. Robert-Houdin vit deux fois Alexis. Venu à l'origine pour épingler un escroc, il fut pantois et attesta par écrit que les phénomènes produits par Alexis ne relevaient pas de la prestidigitation. Quelques expériences importantesAlexis se rend en Angleterre à plusieurs reprises pour des séries de démonstrations données, la haute société de l'époque manifestant un intérêt très vif pour les phénomènes paranormaux. A titre d'exemple, on peut citer longuement un cas rapporté par un aristocrate anglais, le révérend Chauncy Hare Townshend (en)[1]. C'est ainsi que Townshend raconte sa rencontre avec Alexis Didier :
Relations avec le monde littéraireLes relations entre Alexandre Dumas et Alexis Didier étaient telles que c'est de ce dernier dont l'écrivain s'inspira pour décrire l'attitude, les gestes et les répliques de Cagliostro, le héros de son roman Joseph Balsamo. On peut aussi trouver des similitudes troublantes entre Didier et certains héros des romans de Balzac : Louis Lambert et Séraphîta. Leurs facultés sont semblables, mais les ouvrages ayant été écrits respectivement en 1832 et 1834, soit avant que Didier ne se fasse connaitre, c'est auprès d'autres somnambules tels que Léonide Pigeaire ou Melle Fontanarosa que l'auteur a trouvé son inspiration. Par contre, il semble que ce soit Didier qui s'est inspiré des personnages après avoir lu les deux ouvrages. Quant à Victor Hugo, sa rencontre avec le médium eut lieu le . À cette occasion, Didier devina le mot « Politique » que le célèbre auteur avait écrit et caché dans une boite scellée[4]. Similitudes avec les miracles christiquesSelon l'historien catholique Fabrice Bouthillon, certains miracles attribués à Jésus-Christ s'apparentent aux exploits d'Alexis Didier : « La ressemblance saute aux yeux non seulement pour les réussites (Jésus devinant l’identité (Jn, IV 17-18) ou les activités (Jn, I 47-50) de tel ou tel de ses interlocuteurs), mais aussi, pour les échecs. ». En effet, le médium était parfois dans l’impossibilité d'exercer ses talents du fait de la présence dans l'assemblée de « sceptiques inhibiteurs », et c'est le même type de mésaventure qui est arrivé à Jésus lorsque, revenant dans son village natal de Nazareth, confronté aux doutes de ceux qui l'avaient connu enfant, « il ne put faire là aucun miracle » (Mc, VI 5)[5]. Notes et références
AnnexesBibliographieOuvrages
Articles
Articles connexesLiens externes
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