Alexandre Elisabeth Michel Digeon

Alexandre Elisabeth Michel Digeon
Alexandre Elisabeth Michel Digeon
Le général Alexandre Élisabeth Michel Digeon.

Naissance
Paris
Décès (à 55 ans)
Bullion, Yvelines
Origine Drapeau de la France France
Arme Cavalerie
Grade Général de division
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Distinctions Vicomte
Baron de l'Empire
Grand-croix de la Légion d'honneur
Chevalier de Saint-Louis
Hommages Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile, 22e colonne

Alexandre Elisabeth Michel Digeon, né le à Paris et mort le à Bullion en Yvelines, est un général français de la Révolution et de l’Empire.

Biographie

Sous la Révolution et le Consulat

Alexandre Elisabeth Michel Digeon est le fils de Elisabeth Henriette Le Gendre (1750-1785) et de Jacques-Marie Digeon (1734-1815), directeur dès 1778 de la manufacture des toiles de Melun puis des fermes du roi[1].

Il entre au service comme sous-lieutenant dans le 104e régiment d'infanterie, d'où il passe quelques mois après avec le même grade dans le 9e régiment de chasseurs à cheval. Nommé chef d'escadron au 19e de dragons, Digeon est blessé d'un coup de baïonnette à l'attaque du pont de Kehl, et il l'est plus tard à la bataille de la Trebbia sans vouloir abandonner le commandement de son régiment dont il se trouve investi par la mort de son colonel. À la fin de cette bataille, le cheval de Digeon est tué sous lui et il est fait prisonnier. À la bataille de Marengo, un frère puîné de Digeon, Armand Joseph Henri Digeon qui devient aussi lieutenant-général, s'étant distingué dans l'artillerie de la Garde consulaire, le Premier Consul, à son retour à Paris, envoie le général Bessières chez Digeon pour le complimenter et le rassurer sur une blessure qu'il a reçue. Digeon n'hésite pas à demander pour la récompense de son jeune fils l'échange et le rappel sous les drapeaux de son fils aîné. Le vainqueur de Marengo fait aussitôt de Digeon l'objet d'une attention particulière. Ce dernier, une fois rentré en France, est nommé colonel du 26e régiment de chasseurs à cheval.

Au service de l'Empire

Dragons du 25e régiment. Le régiment participe aux batailles d'Heilsberg et de Friedland sous le commandement de Digeon (par Carle Vernet).

Ce régiment prend part aux grandes affaires de 1805, notamment de Lensberg et d'Austerlitz où il prend trois étendards. Digeon reçoit la décoration de commandeur de la Légion d'honneur le lendemain cette bataille au cours de laquelle il a été blessé. Il est de nouveau touché près de Stralsund en 1807. Élevé au grade de général de brigade le , il commande avec distinction les 20e et 25e régiment de dragons aux batailles d'Heilsberg et de Friedland. Appelé en Espagne l'année suivante, il s'y fait remarquer le lors de la bataille de Tudela contre Castaños.

Devenu en 1812 gouverneur civil et militaire des provinces de Cordoue et de Jaën, le général Digeon parvient par une administration sage à gagner la confiance des habitants que les ravages de la guerre avaient irrités et réduits à la misère. Pendant six mois entiers, plus de 7 000 individus sont sauvés de la famine. La conduite de Digeon pendant la retraite périlleuse de l'Andalousie lui mérite le grade de général de division le . Il se trouve en cette qualité à la bataille de Vitoria où il est blessé pour la cinquième fois. À la fin de cette même année, il passe à l'armée de Catalogne sous le maréchal Suchet et est chargé du commandement de toute la cavalerie et de la 1re division d'infanterie.

Détaché en 1814 à l'armée de Lyon commandée par le maréchal Augereau, il accomplit un nouveau fait d'armes sous les murs de la ville. Le , alors que les Autrichiens se sont avancés jusqu'au faubourg de Saint-Just, le général Digeon, attaqué avec vigueur, lance une contre-attaque, s'empare d'une batterie, taille en pièces le régiment de Hiller et ramène près de 400 prisonniers. Cette charge arrête la progression autrichienne et l'occupation de Lyon n'a lieu que le lendemain, en vertu d'une capitulation.

Ralliement à Louis XVIII

Après la Restauration, Digeon est employé comme inspecteur général de cavalerie et il se trouve en cette qualité à Nevers lors du débarquement de l'Empereur. Le ministre de la Guerre l'ayant désigné pour commander une division de cavalerie, il s'empresse de venir joindre Monsieur à Lyon où il arrive le , après avoir vainement essayé de maintenir les soldats fidèles à la cause du roi. Il part de cette ville avec le duc de Tarente après que toutes les troupes se soient ralliées à Napoléon Ier. Le roi nomme Digeon aide de camp de Monsieur et le général ne joue aucun rôle pendant les Cent-Jours. Au retour du roi, il est nommé commandant de la division de cavalerie de la Garde royale et est nommé pair de France avec le titre de vicomte. Dans la Chambre haute, il appuie la politique du côté droit et le système ministériel qui s'ensuit et dans les procès politiques, il vote pour les partis les plus rigoureux. Au mois de mars 1823, en l'absence du maréchal Claude Victor-Perrin, il est chargé par intérim du portefeuille de la Guerre et est nommé trois mois après ministre d'État et membre du Conseil privé, puis commandant en chef de l'armée d'occupation en Espagne. Le général Digeon meurt le dans son domaine du château de Ronqueux, près de Paris.

Mariage et descendance

Il épouse en 1825 Charlotte-Clémentine de Saulx-Tavannes, fille de Charles-Casimir de Saulx, duc de Saulx-Tavannes, pair de France, et d'Aglaé Marie Louise de Choiseul Gouffier. Elle lui donne un fils et se remarie en 1830 avec le général Eugène Lheureux, avec lequel elle aura une fille, Charlotte Bérangère Lheureux, épouse d'Edouard de Barthélemy. De son premier mariage est issu :

  • Armand Sidoine Charles Alexandre, vicomte Digeon, pair de France, secrétaire d'ambassade, chevalier de la Légion d'honneur, né à Paris le , mort à Paris 7e le , sans alliance[2].

Distinctions

  • Légion d'honneur, dossier LH/776/74.
    • Chevalier le (19 frimaire an XII).
    • Officier le (25 Prairial an XII).
    • Commandeur le (4 nivôse an XIV).
    • Grand-officier .
    • Grand-croix le [3].
  • Chevalier de Saint-Louis en 1814.

Notes et références

  1. Le Champ du repos, ou le Cimetière Mont-Louis, dit du Père Delachaise..., Paris, Roger père et fils, 1816, p. 372, en ligne.
  2. Vicomte Albert Reverend, Titres, Anoblissements et Pairies de la Restauration 1814-1830, tome deuxième, Paris, Librairie Honoré Champion, rééd. 1974, p. 388
  3. « Archives Leonore », sur Ministère de la culture (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes