Alexandre Brongniart

Alexandre Brongniart
Charles-Émile Wattier : Portrait d'Alexandre Brongniart (1847), huile sur toile, Sèvres - Manufacture et Musée nationaux.
Fonctions
Président de la Société géologique de France
Président de la Société géologique de France
Augustin-Henri de Bonnard (d)
Président de l'Académie des sciences
-
Professeur
Faculté des sciences de Paris
-
Professeur
Muséum national d'histoire naturelle
-
Ingénieur en chef des mines (d)
à partir de
Directeur
Manufacture nationale de Sèvres
-
Professeur
Collège des Quatre-Nations
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Père
Fratrie
Louise Brongniart (d)
Alexandrine-Émilie Brongniart (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Cécile Coquebert de Montbret (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Adolphe Brongniart
Herminie-Caroline Brongniart (d)
Mathilde-Émilie Brongniart (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Statut
Marié (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Distinctions
Abréviation en botanique
Al.Brongn.Voir et modifier les données sur Wikidata
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Vue de la sépulture.

Alexandre Brongniart (1770-1847) est un scientifique français connu principalement pour ses travaux de minéralogie. Avec Cuvier, il établit un principe de base de la cartographie géologique moderne.

Directeur de la manufacture de Sèvres, il est un des fondateurs de la céramique moderne et a donné une classification des objets céramiques.

Famille

Alexandre Brongniart est né le à Paris[2],[3],[4], rue Greneta (paroisse Saint-Sauveur)[5].

Il est le fils d'Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813)[4], l'architecte qui a réalisé entre autres le palais de la Bourse à Paris[6] et réagencé le Père Lachaise ; et de son épouse Anne-Louise Degremont. Il a pour parrain Jean-François Le Tellier, « entrepreneur de batimens du Roy » ; et pour marraine Marie-Catherine Desavigny[3].

Portrait de Cécile Coquebert de Montbret, épouse d'Alexandre Brongniart, peint par Jeanne-Élisabeth Chaudet

Il a pour fratrie :

  • Louise Théodore Brongniart (1772-1845), qui épouse 1) le 11 mai 1790 Naval de Saint Aubin (c. 1760-?) ; 2) Charles Louis Picot, marquis de Dampierre (?1752 ?-?).
  • Émilie Louise Alexandrine Brongniart (1780-1847), qui épouse Louis André, baron Pichon (1771-1854).

Il est aussi le neveu d'Antoine-Louis Brongniart (1742-1804), pharmacien de Louis XVI[7], professeur au collège de pharmacie[8] et chimiste au Muséum national d'histoire naturelle de Paris.

Il épouse le Cécile Coquebert de Montbret[9], fille de Charles Coquebert de Montbret[10]. Ils ont pour enfants :

Biographie

Il s'intéresse très tôt aux sciences naturelles.

Passionné par la nouvelle chimie de Lavoisier — ce dernier fréquentant la famille Brongniart —, à 16 ans[14] Alexandre organise une salle de cours dans une dépendance de l'appartement que son père occupe à l'hôtel des Invalides dont il est l'architecte[15].

Il entre à l'école des Mines en 1788[15]. Cette même année, il s'associe avec Augustin-François de Silvestre (1762-1851), dont il est très proche et qui, franc-maçon de la loge « La Patriotisme » jusqu'à avant 1788[n 1], est à l'origine de l'initiative ; Claude Antoine Gaspard Riche (1762-1797, médecin de Montpellier) ; Joseph Audirac (médecin de Montpellier, probablement mort en 1790) ; Charles de Broval (parent de Nicolas-François de Broval, secrétaire des commandements du futur Philippe Égalité) ; et un certain Petit ; ensemble, les six jeunes gens fondent la Société philomathique de Paris. L'autorité scientifique de cette société est reconnue dès 1791, quand — en l'absence de toutes les autres sociétés savantes provisoirement dissoutes à la suite de la Révolution — le ministre de l'Intérieur demande à la Société philomatique, le 14 octobre, de désigner un ou plusieurs de ses membres pour siéger au Bureau de consultation des arts et métiers ; Vauquelin et Silvestre sont alors désignés pour cette tâche[16].

Il fait en 1790 un premier voyage scientifique, en Angleterre où il visite entre autres les mines du Derbyshire[17] et les houillères, et est reçu par le naturaliste Joseph Banks[15] qui a participé au premier voyage de James Cook autour du monde (1768-1771). Brongniart rapporte de ce voyage les éléments d'un mémoire sur l'émaillage.
La même année[18], son oncle, chimiste au jardin des Plantes, le prend comme préparateur et l'initie à la chimie.
Il s'inscrit aussi à des cours de médecine, mais une première réquisition nationale pour la défense du pays l'amène à être attaché comme pharmacien à l'armée des Pyrénées[19]. Ce séjour de quinze mois dans le sud lui donne l'occasion d'étudier la zoologie, la botanique et la géologie de la région[20]. À Bagnères, il rencontre le naturaliste et politique Pierre Marie Auguste Broussonet, de l'école de Montpellier, lui aussi attaché comme pharmacien à l'hôpital de Bagnères[21] ; ensemble, ils font de nombreuses excursions dans les Pyrénées françaises — jusqu'au où Broussonet, qui risque sa vie en plein régime de la Terreur (il a participé au mouvement fédéraliste, a été arrêté le 9 octobre 1793, mis en liberté sous caution le 31 octobre et s'est engagé pour éviter une nouvelle arrestation[21]), s'échappe de France par la brèche de Roland au cirque de Gavarnie, partant à pied lors d'une excursion. Suspecté de complicité dans cette évasion, Alexandre Brongniart, militaire en exercice, est arrêté et emprisonné à Pau[22] le 6 thermidor[21] (24 juillet). Il échappe de justesse à la guillotine grâce au coup de force du (9 thermidor de l'an II)[20] qui entraîne la chute des robespierristes, mais aussi aux chaleureuses attestations de patriotisme que lui délivrent la société populaire et le comité de surveillance de Bagnères-de-Bigorre ; et est libéré le 26 thermidor (13 août)[23].

De retour à Paris cette année 1794, sur les recommandations de Fourcroy et de Coquebert de Monbret qui s'occupent alors de statistique minéralogique, il est engagé cette même année 1794 comme ingénieur à l'agence des mines[18],[20]. En 1797[18] il est nommé professeur à l'école centrale des Quatre-Nations[20], collaborant aux recueils scientifiques de l'époque[24]. Il continue aussi ses excursions et augmente ses collections dans les montagnes de Provence, les Alpes du Dauphiné, de Savoie et de Suisse[25].

En 1797, il accepte de suppléer à Haüy à l'École des Mines, puis en 1806 à l'Université[26]. Aux Mines, il a comme élève Claude Gay[27] (1800-1873), grand explorateur du Chili entre autres endroits ; et Ignacy Domeyko (1802-1889), minéralogiste et géologue chilien d'origine polonaise, fondateur de l'enseignement universitaire moderne au Chili, à l'origine de l'industrie extractive de ce pays[28].

Il est ingénieur en chef des mines en 1819, et professeur de minéralogie au musée d'histoire naturelle de 1822 à 1847[29]. En 1832 et 1840 il est président de la Société géologique de France[30],[31].

Céramique et la manufacture de Sèvres

En 1800, après la publication de son Mémoire sur l'art de l'émailleur, Claude Berthollet le fait nommer directeur de la manufacture de porcelaine de Sèvres[32], poste qu'il conserve jusqu'à sa mort en 1847. À ce poste il renouvelle et perfectionne l'industrie de la peinture sur verre et crée le musée de Céramique de Sèvres, dont il publie la Description[33] avec Denis Désiré Riocreux (1791-1872). Il fait notamment venir Jean-Charles Develly à la manufacture, et dès 1820[n 2] l'envoie sur les routes de France — une démarche tout à fait inhabituelle[34] mais qui correspond bien au souci d'exactitude de Brongniart[35] — pour préparer les tableaux devant illustrer le Service des arts industriels, « vitrine artistique de l'histoire sociale »[36] et encyclopédie[n 3] du savoir-faire français achevée en 1835.

En 1844 paraît son Traité des arts céramiques[37], avec atlas, œuvre capitale qui résume les recherches de toute sa vie. Il détermine deux grandes catégories en fonction de la nature de la pâte cuite, tendre (poreuse) ou dure (imperméable)[38].

Géologie et paléontologie

En 1807, il fait paraître un Traité élémentaire de minéralogie[39]. Avec Georges Cuvier, il publie en 1811 un Essai sur la géographie minéralogique des environs de Paris[40], que Brongniart complète en 1822 avec la description d'un grand nombre de lieux de l'Allemagne, de la Suisse, de l'Italie, etc, qui présentent des terrains analogues à ceux du bassin de Paris. Cuvier et Brongniart ont déterminé que les formations successives du bassin de Paris diffèrent principalement par le genre des fossiles quelles renferment. Ils établissent là les bases de la cartographie géologique moderne[41].

En 1812, toujours avec Cuvier, il publie une Description géologique des environs de Paris, rééditée en 1822[42] et en 1835 ; cette troisième édition de 1835 est additionnée d'un atlas de 3 cartes et 15 planches détaillant les fossiles trouvés dans différentes roches[43].
Avec ces travaux dans le bassin parisien, Brongniart fonde la paléontologie stratigraphique française : désormais les fossiles jouent un rôle de repère dans la chronologie relative des terrains sédimentaires. Il précise cette chronologie, et en particulier la subdivision des terrains tertiaires, dans un ouvrage publié en 1829 : Tableau des terrains qui composent l'écorce du globe. Essai sur la structure de la partie connue de la Terre[44].


Il décrit de nouvelles espèces minérales, dont la bustamite, dufrénite, glaubérite, nacrite[26]. Le nom d'Alexandre Brongniart est également resté associé au terme d'ophiolite (du grec ophis, serpent), qu'il emploie en 1813 pour désigner une roche « à base de serpentine » dont l'aspect évoque celui d'une peau de serpent[45], et d'ophicalce[46]. Aujourd'hui, ce terme d'ophiolite ne désigne plus seulement la roche elle-même mais un complexe de roches caractéristique d'une lithosphère océanique charriée sur le continent, et composé en partie de serpentines. Il donne également le nom de variolite à une roche ou galet qui présente dans sa structure de petites pustules blanches qui rappellent la variole[47].

Voir aussi plus bas la section « Espèces minéralogiques décrites ».

Le lien avec la paléontologie

Il est le premier à démontrer que les fossiles définissent l'ordre de superposition des couches géologiques et leur âge relatif[48],[n 5].

En 1822 il publie l'Histoire naturelle des crustacés fossiles… Les Trilobites, suivie (dans le même volume) de Les Crustacés Proprement Dits par Anselme Gaëtan Desmarest[49]. Ce travail pose les premiers fondements de la classification des trilobites. Il y établit dix genres, représentés par vingt-deux espèces. Parmi celles-ci, dix sont nouvelles et neuf ont été nommées en 1821 (l'année précédente) par Wahlenberg en Suède. Les trois autres sont plus anciennement connues[50].

Essai d'une classification naturelle des reptiles (1800)[52]

Zoologie

Avec son Essai d'une classification naturelle des reptiles (1800)[52], il crée le mot « saurien »[53] et il introduit une nouvelle classification des reptiles, avec quatre ordres : chéloniens ou tortues, sauriens ou lézards, ophidiens ou serpents, et batraciens (devenus les amphibiens. Tous ces noms sont encore en usage[54] et ils sont très vite adoptés ; par exemple, lorsque Millet écrit ses deux tomes de la Faune de Maine et Loire en 1828, la classification qu'il choisit pour les reptiles est celle des ouvrages de Brongniart et Cuvier[55].

Encouragement des sciences et industrie

Il fut membre de la société d'encouragement pour l'industrie nationale[56]. Il est élu membre de l'Académie des sciences en 1815[57]. En 1819 il fait partie du jury de l'exposition des produits de l'industrie française[58].

Espèces minéralogiques décrites

Académies et sociétés savantes

Distinctions et honneurs

Jean-Antoine Houdon a réalisé de lui, alors âgé de 7 ans, un buste en terre cuite[62].

Plusieurs rues portent son nom : à Limoges (Haute-Vienne)[63] et La Rochelle (Charente-Maritime)[64].
À Sèvres (Hauts-de-Seine), une voie interne (privée) dans la manufacture porte son nom[65],[66].

Œuvres et publications

  • [1791] « Notes extraites d'un voyage en Angleterre », Bulletin de la société philomatique, t. 1,‎ , p. 3'-4' (lire en ligne [sur archive.org], consulté en ).
  • [1791] « Extrait d'un Mémoire manuscrit de M. Hauy, intitulé : Observations sur différentes variétés du sulfate Baritique (Spath pesant) », Bulletin de la société philomatique, t. 1,‎ , p. 4'-5' (lire en ligne [sur archive.org], consulté en ).
  • [Lefebvre & Brongniart 1797] Sylvestre Lefebvre et Alexandre Brongniart (commissaires de la Conférence des Mines), Considérations sur les avantages que le gouvernement pourrait assurer tant au commerce qu'aux diverses parties du service public par l'exploitation de quelques mines dont la République se trouve en possession, Paris, impr. de la République, , 12 p., sur gallica (lire en ligne).
  • avant 1800 : Mémoire sur l'art de l'émailleur
  • [1800] « Essai d'une classification naturelle des reptiles », Bulletin de la Société Philomathique de Paris, vol. 7, série 2, no 36,‎ , p. 89-91 (lire en ligne [sur zoobank.org]).
  • [1807] Traité élémentaire de minéralogie, avec des applications aux arts : ouvrage destiné à l'enseignement dans les lycées nationaux (2 tomes : t. 1, 564 p. ; t. 2, 443 p.), Paris, impr. Crapelet, libr. Deterville, , sur books.google.fr.
  • [Cuvier & Brongniart 1811] George Cuvier et Alexandre Brongniart, Essai sur la géographie minéralogique des environs de Paris, avec une carte géognostique et des coupes de terrain (réédité en 1822 : nouvelle édition dans laquelle on a ajouté la description d'un grand nombre de lieux de l'Allemagne, de la Suisse, de l'Italie, etc, qui présentent des terrains analogues à ceux du bassin de Paris, par Alexandre Brongniart), Paris, impr. Baudoin, , sur books.google.fr (lire en ligne).
  • [Cuvier & Brongniart 1812] George Cuvier et Alexandre Brongniart, Description géologique des environs de Paris, Paris / Amsterdam, libr. Dufour et E. d'Ocagne, (réimpr. 1822, 2e édition), 1re éd., 428 p., sur biodiversitylibrary.org (lire en ligne).
    • [Atlas Cuvier & Brongniart 1835] George Cuvier et Alexandre Brongniart, Description géologique des environs de Paris, Paris, libr. Edmond d'Ocagne, , sur gallica (lire en ligne).
  • [1813] « Essai de classification minéralogique des roches mélangées », Journal des Mines, vol. 34, no 199,‎ , p. 5-48 (présentation en ligne, lire en ligne [sur books.google.fr]).
  • [1821] « Sur les caractères zoologiques des formations, avec l'application de ces caractères à la détermination de quelques terrains de craie », Annales des Mines, t. 6,‎ , p. 543-578 + 2 pl. (lire en ligne [sur books.google.fr]).
  • [1822] Histoire naturelle des crustacés fossiles, sous les rapports zoologiques et géologiques. Savoir : Les Trilobites (suivi de Les Crustacés Proprement Dits par Anselme-Gaëtan Desmarest), Paris / Strasbourg, libr. F.-G. Levrault, , sur biodiversitylibrary.org (lire en ligne).
  • [1828] « Notice sur des blocs de roches des terrains de transport en Suède » (lu le 12 avril 1828 à la Société philomatique), Bulletin universel des sciences et de l'industrie, t. 18, 2e section,‎ (lire en ligne [PDF] sur paleoarchive.com).
  • [Lefebvre & Brongniart 1797/98] Silvestre Lefebvre et Alexandre Brongniart, « Considérations sur les avantages que le Gouvernement français pourrait assurer au commerce et aux diverses parties du service public, par l'exploitation de quelques mines dont la République est en possession tant dans les pays conquis et réunis, que dans son ancien territoire », Journal des Mines, vol. 2, no 6,‎ prairial de l'an v (1797/98), p. 723-734 (présentation en ligne, lire en ligne [PDF] sur annales.org, consulté en ).
  • [1829] Tableau des terrains qui composent l'écorce du globe ou Essai sur la structure de la partie connue de la terre, Paris, F. G. Levrault, , 435 p., sur gallica (lire en ligne).
  • [1844] Traité des arts céramiques ou Des poteries considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie (2 tomes et atlas : t. 1, XXVIII-592 p. ; t. 2, 706 p. ; Atlas, 60 pl. + 80 p.), Paris, Béchet jeune, A. Mathias, (réimpr. 1877), sur gallica (BNF 36023945).
  • [Brongniart & Riocreux 1845] Alexandre Brongniart et Denis Désiré Riocreux, Description méthodique du musée céramique de la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres, Paris, A. Leleux, , 60 pl. + 456 (BNF 31219226, lire en ligne sur Gallica).

Notes et références

Notes

  1. Un passage de Tuillier éclaire la positions respectives des loges maçonniques et des sociétés savantes qui ont pris leur relai :

    « Fondées au cours du XVIIIe siècle pour combattre l'intolérance religieuse et l'absolutisme royal et pontifical hostile aux libertés publiques, les loges maçonniques avaient regroupé pêle-mêle tous les opposants au régime, qu'ils soient croyants ou incroyants. D'une manière générale, tous ceux qui voulaient une libre expression de l'esprit critique dans les sciences, dans les lettres, dans les arts, comme dans la réflexion philosophique, y avaient adhéré. Mais en 1787-1788, cette mission est pratiquement accomplie. En dépit des apparences et des mesures répressives diverses, l'absolutisme est ouvertement combattu sur tous les plans et il cède sur tous les terrains. Les loges qui ont conduit le combat sont à leur tour dépassées sur le plan idéologique par l'essor des découvertes scientifiques, qui posent d'une manière radicalement différente le problème de la liberté de pensée en exigeant une information libre, en dehors de toute contrainte spiritualiste ou dogmatique. Même si la tolérance n'a pas encore obtenu droit de cité sur des points essentiels, elle est virtuellement acquise dans les mentalités et dans l'opinion publique. Ce que veut maintenant cette dernière, c'est que les citoyens disposent du droit de s'informer librement entre eux des problèmes posés par le développement des sciences et des techniques, conformément aux pratiques de la méthode expérimentale qui se situent dans le prolongement de la tradition encyclopédique. Convaincue que l'émancipation politique et sociale est indissolublement unie au progrès scientifique, l'élite éclairée entend dominer la matière par l'expérimentation et vérifier elle-même la véracité de cette dernière. »

    — Tuilier Les débuts de la Société Philomathique de Paris

  2. Les allocations de travaux de la manufacture de Sèvres pour le 24 février 1820 incluent cette note : « Monsieur de Vely sera rémunéré pour les tirages en fonction du temps passé sur eux, à raison de 10 francs par jour avec un supplément pour les frais de transport » ; et mentionne que Develly a visité plusieurs usines et ateliers dans Paris et alentour pour observer et dessiner ses sujets (voir « Le Service des Arts Industriels de Sèvres », sur proantic.com).
    De plus certaines pièces, comme l'assiette Distillateur, liquoriste, portent la marque de cette année-là gravée dans leur céramique (voir « Assiette Distillateur, liquoriste », sur britishmuseum.org (consulté en )).
  3. Brongniart aurait élaboré le projet du service des arts industriels en feuilletant l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert (voir Lecoq & Lederlé 2010, p. 98). En réalité il connait déjà très bien le sujet puisque la manufacture a créé dans les années 1800 le service encyclopédique qui reproduit des illustrations de l'Encyclopédie. Avec le Service des arts industriels, la démarche va un pas plus loin : le service n'est plus seulement une illustration d'un ouvrage iconique de son époque ; il devient lui-même une encyclopédie par l'illustration des techniques et de travail de l'artisanat et de l'industrie, et sa nature même illustre cette alliance recherchée entre arts et industrie, le grand débat du XIXe siècle.
    • [Lecoq & Lederlé 2010] Tristan Lecoq et Annick Lederlé, Le Centre international d'études pédagogiques à Sèvres. Une histoire plurielle d'un lieu singulier, Sèvres, Centre international d'études pédagogiques, , 112 p. (ISBN 978-2-85420-585-5, lire en ligne [PDF] sur france-education-international.fr).
  4. Les fossiles d'Oeninghen, près du lac de Constance, font débat. Charles Lyell en discute dans Geological evidences of the antiquity of Man with remarks on theories of the origin of species by variation (1863), p. 431-434.
  5. Adolphe Brongniart s'attache à déterminer les règles selon lesquelles les fossiles végétaux signalent l'ordre et l'âge des couches géologiques (voir Dumas 1877, p. xxxviii).

Références

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-42h5ytfbo-7jlnzi0i68ep »
  2. a et b « Académie des sciences : Les membres du passé dont le nom commence par B », (liste des membres depuis la création de l'Académie des sciences), sur academie-sciences.fr (consulté en ).
  3. a et b Base Léonore, document 2 : extrait de naissance.
  4. a et b Drohojowska 1882, p. 22.
  5. Launay 1940.
  6. Drohojowska 1882, p. 14.
  7. Drohojowska 1882, p. 20.
  8. Drohojowska 1882, p. 21.
  9. « Cécile Coquebert de Montbret », sur data.bnf.fr (consulté en ).
  10. a b et c « Marie Alfred Silvestre, baron de Sacy », dans Dictionnaire historique, généalogique et biographique (1807-1947), sur ccomptes.fr, comité d'histoire de la Cour des comptes (consulté en ).
  11. Alain Garric, « Alexandre Brongniart », sur gw.geneanet.org (consulté en ).
  12. Alain Garric, « Cécile Audouin », sur gw.geneanet.org (consulté en ).
  13. Alain Garric, « Charles de la Poix de Fréminville », sur gw.geneanet.org (consulté en ).
  14. Dumas 1877, p. xxxix.
  15. a b et c Dumas 1877, p. xl.
  16. a et b André Tuilier, « Les débuts de la Société Philomathique de Paris et le contexte idéologique », sur philomathique.paris (consulté en ).
  17. Drohojowska 1882, p. 25.
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  21. a b et c Godechot 1980, p. 631.
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  37. Brongniart 1844, Traité des arts céramiques.
  38. « Classification des produits céramiques », d'après Brongniart 1844, Traité des arts céramiques, sur universalis.fr.
  39. a et b Brongniart 1807, 2 tomes.
  40. Cuvier & Brongniart 1811.
  41. [Retif 2017] Pascal Retif, De la cartographie dans l’histoire de la géologie des granites (thèse de doctorat en Histoire de la géologie, dir. Stéphane Tirard et Pierre Savaton), Université de Nanres, , 699 p. (lire en ligne [PDF] sur theses.fr), p. 16.
  42. Cuvier & Brongniart 1812 (1822).
  43. Atlas Cuvier & Brongniart 1835.
  44. Brongniart 1829.
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  46. Brongniart 1813, p. 38. Voir aussi p. 24.
  47. Brongniart 1813, p. 39. Voir aussi p. 25.
  48. Dumas 1877, p. xxxviii.
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Annexes

Bibliographie

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  • [Dumas 1877] Jean-Baptiste Dumas, « Éloge de MM. Alexandre Brongniart et Adolphe Brongniart » (lu dans la séance publique de l'Académie des sciences du 23 avril 1877), Mémoires de l'Académie des sciences de l'institut de France, Paris, vol. 39,‎ , xxxvii-cxx (OCLC 876401701, lire en ligne, consulté en ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Godechot 1980] Jacques Godechot, « Bernard Druène. L'aventure pyrénéenne d'Alexandre Brongniart (1793-1794), 1980 » (revue d'ouvrage), Annales historiques de la Révolution française, no 242 « Cent cinquantième anniversaire de la Révolution de 1830 »,‎ , p. 631-632 (lire en ligne [sur persee]).
  • [Grandchamp 1999] Philippe Grandchamp, « Un essai inédit de classification des terrains : le cours de Géognosie professé en 1813 par Alexandre Brongniart à la faculté des sciences de Paris » (séance du 24 novembre 1999), Travaux du Comité français d'histoire de la géologie, t. 13, 3e série,‎ (lire en ligne [sur annales.org], consulté en ).
  • [Launay 1940] Louis de Launay, Une grande famille de savants : Les Brongniart, libr. G. Rapilly et fils, , 209 p., sur annales.org (lire en ligne), chap. 3 (« Le géologue Alexandre Brongniart. la jeunesse et les aventures révolutionnaires »).
  • [Préaud & Dawson 2018] Tamara Préaud et Aileen Dawson, « Alexandre Brongniart and the Expositions des Produits de l'industrie française, 1819–44 », The French Porcelain Society Journal, no 7,‎ , p. 109-132 (présentation en ligne).

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