Il participe très tôt à la Résistance en Afrique occidentale française, et organise un réseau pour transmettre aux Britanniques des renseignements sur l'activité ennemie. Son réseau favorise également l'action locale des agents de la France libre et des agents britanniques.
Lorsqu'un agent qu'il a aidé est arrêté, son réseau est démantelé. Arrêté à son tour, il est condamné à mort pour complicité d'espionnage au profit des Alliés, et fusillé avec ses camarades par les vichystes.
Il travaille à la Compagnie française des chemins de fer du Dahomey de 1924 à 1935, année où il en démissionne pour devenir employé de commerce. Il exerce cette fonction commerciale pendant deux ans à Savè, se marie et a deux enfants. Il est ensuite employé de l'entreprise John Holt, à Cotonou, et l'est encore en 1940[1],[2].
Le réseau que monte Albert Idohou se charge également de l'accueil et de l'assistance aux agents de la France Libre[3],[2]. Idohou semble aussi chargé de recruter des Dahoméens pour accueillir les Nigérians[4].
Albert Idohou fournit à un garde-frontière de nationalité britannique, Aloysius Odervole, les renseignements dont celui-ci a besoin pour sa mission d'observation des activités de l'aviation allemande[1],[5]. Avec Wabi, ils facilitent ses déplacements et lui fournissent ce dont il a besoin[1], acceptant les risques de ces actions illégales[2].
Arrestation, exécution
Le , l'agent Odervole qu'il a aidé est arrêté ; son réseau est alors démantelé, et Idohou lui-même est arrêté[1]. Traduit devant le tribunal militaire permanent de l'AOF, siégeant à Dakar, Albert Idohou est condamné à mort le , pour complicité d'espionnage[1].
Si la plupart des Français libres condamnés à mort à cette époque ne sont pas exécutés, en revanche les Africains comme Idohou et ses camarades seront exécutés[6],[7].
Idohou est exécuté le , en même temps que ses compagnons Agoussi Wabi et Aloysius Odervole, tous les trois fusillés sur le champ de tir de Fann. Il est enterré à Dakar[1].
Plusieurs ouvrages ont parlé de la condamnation et de l'exécution d'Albert Idohou et de ses camarades comme étant liée à l'opération de Dakar, mais il est désormais établi que c'est pour leur activité de résistance postérieure à cette opération qu'ils ont été condamnés[8]. Patrick Girard en parle comme de « héros bien oubliés »[8].