Aimery est le fils de Boson II de Châtellerault et de son épouse Adénor de Thouars[5]. Ses grands-parents paternels étaient Hugues I de Châtellerault et son épouse, Gerberge. Ses grands-parents maternels étaient Aimery IV, vicomte de Thouars et Arengarde de Mauléon[6],[7].
Vie
Mariage
Aimery était marié à Amalberge ou Dangereuse de l'Isle Bouchard, dite la Maubergeonne, fille de Barthélémy de l'Isle Bouchard et de son épouse Gerberge de Blaison[8]. Leur mariage a donné au moins quatre enfants :
Hugues II (1110-1172), succède à son père comme vicomte de Châtellerault[8] ;
Raoul, devenu seigneur de Faye-la-Vineuse par son mariage avec Elisabeth de Faye[8] ;
En 1115, après sept ans de mariage, Amauberge est " enlevée " de sa chambre par Guillaume IX, duc d'Aquitaine. Elle a été emmenée dans une tour du palais comtal[11] de Poitiers, la tour Maubergeon[12]. En conséquence, Amalberge ou Amauberge ou Dangereuse a été surnommée " la Maubergeonne ". Des enlèvements comme ceux-ci étaient assez courants chez les nobles au Moyen Âge. Cependant, dans ce cas particulier, elle semble avoir contribué volontiers à l'affaire[13]. Le duc d'Aquitaine, le plus ancien des troubadours connus dont l'œuvre nous soit parvenue[14], était très populaire auprès des femmes de son temps et était connu pour avoir eu de nombreuses liaisons amoureuses. Cependant, la vicomtesse allait devenir sa maîtresse pour le reste de sa vie. Il n'y a aucune trace de plainte d'Aimery. On pense que c'est parce que le vicomte craignait la colère de son puissant suzerain. Ce serait l'épouse du duc, Philippie de Toulouse, qui aurait pris des mesures contre " l'enlèvement " et le scandale. Ses actions conduisirent à la fois Guillaume et Dangereuse à être excommuniés par le pape. Guillaume a utilisé sa richesse et son pouvoir pour finalement se réconcilier avec le Pape et a été relevé de son excommunication en 1117, après avoir accepté de pourvoir aux vacances des évêchés et particulièrement celui de Poitiers[15]. En 1121, la fille d'Aimery et de Dangereuse, Aénor, épousa le fils et l'héritier de Guillaume IX, qui deviendra le duc Guillaume X d'Aquitaine. On pense que cette union a vu le jour à la demande de Dangereuse. Les historiens ne voient pas d'autre raison à l'union d'un homme aussi puissant avec la fille d'un vassal mineur. Le mariage donna naissance à trois enfants dont Aliénor d'Aquitaine[16].
↑graphie retenue par Jean-Charles Payen, Jacques Duguet et Anaïs Lancelot, ainsi que dans la liste des vicomtes de Châtellerault.
↑Michel Dillange, Guillaume IX d'Aquitaine, le duc troubadour, La Crèche, Geste éditions / histoire, , 189 p. (ISBN2-84561-059-9), p. 116.
↑Martin Aurell, Aliénor d'Aquitaine Souveraine femme, Paris, Flammarion, , 503 p. (ISBN978-2-0804-6324-1), p. 27
↑Christian Settipani, op.cit. et charte de 1082, St Jean d'Angely, T. 1 CCLVII, p. 314 : "Bosonis vicecomitis, Aimerici filius eius, Adenordis vicecomitissae".
↑Jacques Duguet, Notes sur quelques vicomtes de Châtellerault, XIe – XIIIe siècle, Société des Antiquaires de l'Ouest, 4e trimestre, T. XVI, 1981, p. 261-270, mise à jour en 1999.
↑Jacques Duguet, La question de la succession dans la famille de Thouars aux XIe et XIIe siècles, Bulletin de la Société Historique et Scientifique des Deux-Sèvres, 3e série, vol. II, 1er semestre 1994, p. 11-20.
↑Jean Flori: Aliénor d'Aquitaine. La reine insoumise, biographie Payot, Payot, Paris, 2004, 544p., (ISBN2-228-89829-5), p. 32-39.
Bibliographie
Painter, « The Houses of Lusignan and Chatellerault 1150-1250 », Speculum, vol. 30, no 3, , p. 374–384 (DOI10.2307/2848076, JSTOR2848076).
Paden, Bardin, Hall et Kelly, « The Troubadour's Lady: Her Marital Status and Social Rank », Studies in Philology, vol. 72, no 1, , p. 28–50 (JSTOR4173861).
Jean Flori: Aliénor d'Aquitaine. La reine insoumise. Biographie Payot, Payot, Paris, 2004, 544 p. (ISBN2-228-89829-5)