Affaire des sonnetsL’Affaire des sonnets désigne un échange de sonnets qui eut lieu, au XVIIe siècle entre les ennemis et les amis de Racine durant la cabale contre Phèdre et Hippolyte en 1677[1]. On attribua la paternité du sonnet qui déclencha les hostilités au duc de Nevers. C’était une maligne et spirituelle analyse, aussi exacte que peut l’être une parodie. Le premier tercet, à propos duquel la lutte prit le plus de vivacité, n’était pas seulement une plaisanterie assez peu délicate contre une actrice petite, grosse et blonde, Anne d'Ennebaut, l’arrière-petite-fille de Montfleury et femme de Nicolas Desmares. C’était surtout une allusion au reproche adressé à Racine d’avoir fait Hippolyte amoureux sans raison ni vraisemblance. Les sonnetsPremier sonnet[2]
Que le duc de Nevers ait ou non été l’auteur de cette méchanceté versifiée, c’est contre lui que les amis de Boileau et de Racine, sinon, comme on le crut, Boileau et Racine eux-mêmes, dirigèrent leur réponse, sous la forme d’un sonnet reprenant les mêmes rimes. Nevers, sous le nom de Damon, n’y était pas seulement raillé de ses prétentions ou de son mauvais goût littéraire ; il était attaqué dans sa vie aventureuse et galante et accusé de mœurs incestueuses. Second sonnet[3]
Cette réponse violente et injurieuse fut désavouée par Racine et Boileau qui en nommèrent plus tard les auteurs : le comte de Fiesque (Jean-Louis-Marie, né vers 1647-† 1708, fils de Charles-Léon), le marquis d’Effiat (Antoine Coëffier-Ruzé d'Effiat, 1639-1719, proche de Monsieur, fils de Martin et petit-fils d'autre Antoine), Guilleragues, de Manicamp (Bernard de Longueval marquis de Manicamp, vers 1620-1684) ; elle leur attira néanmoins, de la part du duc de Nevers, une vive et hautaine réplique sous la forme d’un troisième sonnet, toujours sur les mêmes rimes, dont il est facile d’excuser les conclusions menaçantes. Troisième sonnet
SuitesOn dit que, des menaces, on passa aux faits, et la mésaventure de l’ami de Racine fut racontée toujours sur les mêmes rimes, par P. Louis de Sanlecque pour faire sa cour au duc de Nevers :
Épilogue« L’affaire des sonnets », qui devenait une affaire de bouts-rimés, prit fin par l’intervention du grand Condé[3], qui déclara hautement mettre les deux poètes menacés sous sa protection. Notes et références
Bibliographie
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