L'affaire des écoutes téléphoniques Djibrill Bassolé-Guillaume Soro[1] est une affaire politique ivoiro-burkinabé.
Après le coup d'État de 2015 au Burkina Faso, une écoute téléphonique entre deux voix attribuées à Guillaume Soro et Djibrill Bassolé est diffusée sur les réseaux sociaux et laisse penser que ces derniers seraient impliqués dans le coup d'état[2]. L'authenticité en est toujours discuté.
Personnalités concernés
Yacouba Isaac Zida, Premier ministre du gouvernement de transition burkinabè,
Deux mois après un coup d’État au Burkina Faso en , un enregistrement audio de deux voix semblant soutenir le putsch manqué est publié sur les réseaux sociaux[5]. Les deux voix y développent différentes actions à mener pour faire réussir la tentative de coup d’État et se disent être à l'origine des exécutions des hommes politiques ivoiriens tels que Désiré Tagro et Ibrahim Coulibaly[6].
Les deux voix sont attribuées à Djibrill Bassolé et Guillaume Soro. Ces derniers nient toutefois l'authenticité de cette écoute.
Débats sur l'authenticité
Isaac Zida[7] affirme que ces enregistrements sont authentiques[8].
En parallèle, selon le site web de Guillaume Soro, le gouvernement du Burkina réfute l’authenticité de cet enregistrement[9]. Le , Guillaume Soro publie sur son blog[10], un livre pour se défendre dans l’affaire des écoutes[11].
En , une expertise réalisée par Norbert Pheulpin, membre du collège national des experts judiciaires en acoustique, et commandée par un avocat français, William Bourdon, vient corroborer la thèse du montage[12].
On peut lire dans les conclusions de l'analyse rédigées par l'expert que « la pièce audio concernée ne peut être présentée comme étant l'enregistrement intègre d'une interception téléphonique classique (...) l'hypothèse d'une intervention de type montage peut être objectivement retenue »[12]. La justice militaire burkinabè renonce le à son mandat d'arrêt contre Guillaume Soro[13], demandant à la Côte d'Ivoire elle-même de poursuivre Guillaume Soro[14].
Le président de la Côte d'Ivoire a refusé de se prononcer[15]. Un ministre du gouvernement burkinabé s'exprime et annonce qu'une bande son est en cours d'authentification[16]. Le , l'assemblée nationale de Côte d'Ivoire se prononce et soutient Guillaume Soro[17].
L'enregistrement initial est rendu disponible sur un compte Soundcloud[19].
Cet enregistrement est rendu public par l'intermédiaire de Théophile Kouamouo[20], journaliste réputé proche du régime de l'ex-chef de l'État ivoirien Laurent Gbagbo. L'affaire prend de l'ampleur dans les médias[21]. Médiapart diffuse des fragments de l'enregistrement[22].
RFI divulgue d'autres enregistrements attribués à d'autres hauts responsables[23] tels le général Soumaïla Bakayoko, chef d'état-major de l'armée ivoirienne[24], le lieutenant-colonel ivoirien Zacharia Koné, ancien commandant de zone du temps de la rébellion ivoirienne[25],[26].
Des morceaux sont transcrits et repris dans les journaux, tels RFI, Le Monde[27]...
Conséquences judiciaires
En visite à Paris lors de la COP21, Guillaume Soro fait l'objet d'un mandat d'amener[28] émis par une juge française. La Côte d'Ivoire proteste officiellement contre ce mandat[29]. Mandat qui est ensuite levé par la justice française[30] du fait du caractère officiel de la visite du président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire.
↑ a et bChristophe Châtelot, « Doutes sur l’authenticité de l’enregistrement qui trouble les relations entre Burkina Faso et Côte d’Ivoire », Le Monde.fr, (ISSN1950-6244, lire en ligne, consulté le )
↑ a et b« Putsch manqué : le Burkina Faso demande à la Côte d’Ivoire de poursuivre Guillaume Soro », Le Monde.fr, (ISSN1950-6244, lire en ligne, consulté le )