AdstratLe terme adstrat (du latin adstratus « placé à côté »[1]) a été introduit dans la linguistique par le chercheur italien Matteo Giulio Bartoli (en)[2]. Il a au moins deux acceptions. En linguistique historiqueEn linguistique historique, le terme « adstrat » désigne premièrement l’ensemble des éléments étrangers entrés par diverses voies dans une langue après la constitution de celle-ci en tant qu’idiome distinct. Ces éléments sont, concrètement, les emprunts de divers types faits par la langue en cause, surtout lexicaux (mots, affixes de dérivation), ainsi que des calques. La présence de l’adstrat s’explique soit par le voisinage géographique de populations parlant des langues différentes, soit par des circonstances d’ordre historique et politique, soit par des contacts culturels[3]. En linguistique historique et en sociolinguistiqueDans une autre acception, adoptée par la sociolinguistique également, on trouve l’adstrat défini avec des genres prochains différents mais des contenus semblables. Pour certains auteurs, c’est un type d’interférence entre deux langues qui entrent en contact ou se mélangent[4]. Selon d’autres, l’adstrat est une langue ou un dialecte qui influence un autre idiome pris comme référence[5]. Pour d’autres encore, c’est l’ensemble des faits de langue qui résultent de l’influence d’une langue sur une autre[6],[7]. L’élément commun dans ces définitions est que, dans une perspective historique, les langues en contact sont parlées par des communautés linguistiques qui cohabitent[6] ou qui sont voisines[7] pendant une longue période. En raison du développement des moyens de communication, la notion d’adstrat n’implique pas seulement la contiguïté géographique, mais aussi la contiguïté politique, culturelle et économique de pays parfois éloignés[5]. Avec la notion d’adstrat, on a introduit en linguistique celles de substrat et de superstrat aussi. Ceux-ci peuvent impliquer, dans l’histoire des langues, l’assimilation d’une langue par celle de référence[8],[9], alors que l’adstrat suppose une interaction neutre, dans laquelle il n’y a ni assimilation ethnique ni dissolution d’une langue dans l’autre, mais celles-ci continuent à exister en tant que telles[6]. Il s’agit d’influences réciproques[4], même si les poids des deux influences ne sont pas égaux. Dans un pays où il y a une langue majoritaire, l’influence de celle-ci sur la langue d’une minorité qui ne renonce pas à son idiome est plus importante que l’inverse[1]. Les interférences du type adstrat peuvent mener à ce qu’on appelle une « aire linguistique »[10] ou, traditionnellement, « union linguistique », en allemand Sprachbund. Ces termes désignent un groupe de langues non apparentées ou marginalement apparentées, par exemple l’union linguistique balkanique[11]. Exemples d’adstratsLes interférences du type adstrat sont nombreuses dans le monde. Quelques exemples en sont celles entre :
Notes et références
Sources bibliographiques
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