Adrienne Shaw, née en , est une chercheuse américaine en sciences du jeu et une professeure associée à l'université Temple. Elle est connue pour son travail sur la théorie queer et les représentations LGBTQ dans les jeux vidéo. Elle est l'auteure de Gaming at the Edge: Sexuality and Gender at the Margins of Gamer Culture, co-éditrice de Queer Game Studies et fondatrice de la LGBTQ Video Games Archive.
Les travaux universitaires d'Adrienne Shaw portent sur l'identité des joueurs, la représentation des populations marginalisées dans les jeux vidéo et la façon dont les membres des communautés marginalisées perçoivent leur relation aux jeux vidéo. Son travail s'étend également à l'homosexualité et à la technologie plus largement.
Son premier livre, Gaming at the Edge: Sexuality and Gender at the Margins of Gamer Culture reçoit le prix du Video Game Librarian de Warp Zone's en 2015[2], en 2016, le prix de l'International Communication Association’s Popular Communications Division’s Book[3]. Il figure sur la liste arc-en-ciel 2016 de l'American Library Association[4]. La spécialiste des médias Adrienne Massanari décrit le livre comme une intervention « contre une grande partie de la rhétorique de la culture du jeu qui suggère que la diversité est bonne mais qui ne fait pas grand-chose pour interroger pourquoi, pour qui ou de quelle manière la diversité est souhaitable[5] ». Dans ce livre, Adrienne Shaw explique que l'augmentation du nombre de joueuses entraîne plutôt un retour de bâton à leur égard qu'une meilleure acceptation de la communauté vidéoludique[6].
Adrienne Shaw coédite, avec Bonnie Ruberg, Queer Game Studies en 2017, une anthologie d'essais d'universitaires, de journalistes et de concepteurs de jeux sur la représentation queer et la théorie queer dans les jeux vidéo. La collection est évaluée favorablement par la Los Angeles Review of Books et Lambda Literary[7],[8].
Autres travaux
Adrienne Shaw est la fondatrice de la LGBTQ Video Game Archive, une archive en ligne accessible au public, qui répertorie les représentations LGBTQ dans les jeux vidéo[9]. Dans le cadre de son travail avec LGBTQ Video Game Archive, Adrienne Shaw travaille avec Internet Archive, avec qui elle réussit notamment à ressusciter le plus ancien exemple connu de jeu vidéo LGBTQ, Caper in the Castro, développé par CM Ralph[10].
En 2018, Adrienne Shaw est l'une des conservatrices de l'exposition Rainbow Arcade au Schwules Museum de Berlin, la première exposition à couvrir l'histoire des personnes LGBTQ dans les jeux vidéo[11]. USA Today inclut Rainbow Arcade sur sa liste des meilleures expositions en Europe pour l'hiver 2019[12].
Controverse
En 2014, Adrienne Shaw est l'une des chercheuses de la Digital Games Research Association pointée du doigt pour ses travaux sur le féminisme et les jeux vidéo lors de la controverse du Gamergate[13]. À la suite, Adrienne Shaw et Shira Chess écrivent des analyses sur leurs expériences dans le Journal of Broadcasting & Electronic Media et dans le Transactions of the Digital Games Research Association[14],[15].
(en) avec D. Travers Scott (éd.), International Communication Association, Interventions: communication research and practice (actes de congrès), New York, Peter Lang, coll. « ICA annual conference theme book / 5 » (no 5), , 289 p. (ISBN978-1-4331-4815-6, 978-1-4331-4816-3 et 1433148153, OCLC1014007133, lire en ligne).
(en) avec Shira Chess, « A Conspiracy of Fishes, or, How We Learned to Stop Worrying About #GamerGate and Embrace Hegemonic Masculinity », Journal of Broadcasting & Electronic Media, vol. 59, no 1, , p. 208–220 (ISSN0883-8151, DOI10.1080/08838151.2014.999917, lire en ligne, consulté le ).
↑Massanari, « Gaming at the Edge: Sexuality and Gender at the Margins of Gamer Culture », American Journal of Play, fall 2015, p. 139–141 (lire en ligne)
↑(en) Chess et Shaw, « A Conspiracy of Fishes, or, How We Learned to Stop Worrying About #GamerGate and Embrace Hegemonic Masculinity », Journal of Broadcasting & Electronic Media, vol. 59, no 1, , p. 208–220 (ISSN0883-8151, DOI10.1080/08838151.2014.999917, S2CID145128552)
↑(en) Shaw et Chess, « We Are All Fishes Now: DiGRA, Feminism, and GamerGate », Transactions of the Digital Games Research Association, vol. 2, no 2, (ISSN2328-9422, DOI10.26503/todigra.v2i2.39)