Commerçant juif, né au sein d'une famille modeste et élevé par les soins du Consistoire, Adolphe Carcassonne est marié, sans enfant mais avec une nièce à charge[2].
Il est élu conseiller municipal de Marseille le (où il propose de taxer les riches pour financer la Ligue du Midi) et adhère à la Ligue du Midi. Il entre à son Comité central et devient commissaire général des Bouches-du-Rhône[2],[4].
En septembre 1870, il devient membre du comité provisoire de la Défense Nationale[5]. Lors du soulèvement de Marseille le , il est élu président de la Commune révolutionnaire proclamée à Marseille[2],[4], plutôt dirigée en réalité par Gustave Paul Cluseret[2]. Dès le lendemain, le nouveau commissaire du gouvernement, Alphonse Gent, envoyé par Gambetta, commence à rétablir l'ordre[6]. Le , Gent dissout la Commune de Marseille[7].
Le rôle d'Adolphe Carcassonne dans l'insurrection de mars 1871 à Marseille n'est pas clair, mais il semble y avoir participé. Il s'exile ensuite en Suisse où ses affaires commerciales prospèrent[2]. Il revient à Marseille en 1873[5].
En 1878, il présente une candidature infructueuse aux élections législatives[2],[5]. Ensuite, il cesse toute activité politique[5].
Dramaturge et poète
Adolphe Carcassonne est aussi poète et auteur dramatique, pour enfants et jeunes essentiellement[2],[8].
Gravures montrant des scènes de La Fille du franc-juge, représentée à Marseille en 1860
Son drame en vers La Fille du franc-juge est, selon le Journal de Toulouse, favorablement accueilli par Victor Hugo, qui écrit à l'auteur pour le féliciter[9]. Un autre périodique méridional, l'hebdomadaire montpelliérain Le Furet, salue également le succès de cette pièce[10]. Au contraire, selon le journal Le Fantaisiste, la pièce d'Adolphe Carcassonne intitulée Le Siège de Marseille est « un four ». Le journaliste critique sévèrement le style et l'intrigue[11]. En 1879, Le journal La France qualifie Adolphe Carcassonne de « poëte distingué, dont l'œuvre est considérable et digne d'attention »[12].
Dans sa pièce intitulée En Chine (1887), parue dans le recueil Théâtre de jeunes filles, Carcassonne fait référence à ce que le public français croit connaître de la Chine, par exemple en mentionnant dans les disdascalies le « geste chinois », à savoir « l’index debout à la hauteur de leurs têtes ». Cette pièce est uniquement pédagogique et ne donne pas lieu à une représentation commerciale[13].
De 1881 à 1886, il est secrétaire particulier auprès du directeur du journal La Petite République française. Ensuite, ses revenus se réduisent considérablement[2].
Le Jugement de Dieu (livret d'opéra en quatre actes), (lire en ligne)[8].
La Fille du franc-juge : Drame en quatre actes et cinq tableaux, en vers (drame en quatre actes en vers), , 120 p. (lire en ligne)[8] joué au Grand Théâtre en 1860[2].
Le Siège de Marseille (drame en cinq actes), [8] présenté au Théâtre du Gymnase en avril 1862[2].
La Fête de Molière (comédie en un acte), [8] également jouée au Théâtre du Gymnase en 1863[2].
Les Gouttes d'eau, rimes, Marseille, Barlatier-Fessat, , 166 p. (lire en ligne)[2],[8].
La Leçon de géographie, légende alsacienne de 1871, Paris, impr. de Collombon et Brûlé, , 3 p. (lire en ligne)[8].
Théâtre d'enfants comédies (petites comédies en vers), [8].
Le Pacte : Légende en un acte en vers, Genève, Cherbuliez, , 74 p. (lire en ligne).
Théâtre de jeunes filles, pièces à jouer dans les familles et dans les pensionnats, Paris, Paul Ollendorf, , 252 p. (lire en ligne)[8]
Nouveau théâtre d'enfants : dix pièces en prose à jouer dans les familles et dans les pensionnats, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, , 285 p. (lire en ligne)
↑David Cohen, « Une page de l'histoire des Juifs de Marseille au XIXe siècle. La construction du Temple de la rue Breteuil (1864) », Revue des études juives, vol. 135, no 1, , p. 67–86 (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et cBernard Noël, Dictionnaire de la Commune, t. 1, Paris, Flammarion, coll. « Champs » (no 35 et 54), , 327+291 p., p. 107.
↑ abc et dFlorence Berceot, « Les élites juives du Sud-Est de la France au début de la Troisième République 1870-1905) : une affaire de familles », dans Bruno Dumons et Gilles Pollet (dir.), Élites et pouvoirs locaux : La France du Sud-Est sous la Troisième République, Lyon, Presses universitaires de Lyon, coll. « Collection du centre Pierre Léon », , 530 p. (ISBN9782729705800, DOI10.4000/books.pul.17401, lire en ligne), p. 183–197.
↑Pierre Serraf, « Gaston Crémieux et la Commune de Marseille », dans Gilbert Arquier et Jérôme Quaretti (dir.), La commune de 1871 : utopie ou modernité ?, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, coll. « Études », , 448 p. (ISBN9782908912876, DOI10.4000/books.pupvd.36690, lire en ligne), p. 97–104.