Adeline Protat
Adeline Protat est une œuvre littéraire de Henry Murger publiée en quatre parties dans la Revue des Deux Mondes de Paris en 1853[1],[2]. L'histoire se déroule au milieu du XIXe siècle dans le village de Montigny, situé dans le département de Seine-et-Marne, en région Île-de-France, au sud de la forêt de Fontainebleau, sur la rive gauche du Loing. Elle évoque, en grande partie, les passions amoureuses d'Adeline, fille d'un sabotier, de son apprenti, Zéphyr et d'un jeune peintre, Lazare, ainsi que le monde artistique lié à l'école de peinture de Barbizon, la paysannerie et l'artisanat, tel que le métier de sabotier. Personnages
Lieux
RésuméLazare est un jeune peintre qui vient étudier et puiser son inspiration dans la forêt de Fontainebleau, à Montigny, pour la troisième année consécutive. Il séjourne alors chez le père Protat, veuf de Françoise et sabotier de son état. Depuis la naissance de sa fille Adeline, quelques malheurs ont jalonné l'existence de ce paisible et rude artisan et de son épouse. En effet, Adeline était une enfant très fragile et malade qui a causé indirectement, par les veilles et les soucis, la mort de sa mère, trois ans après sa naissance, et le désespoir de Protat qui de surcroît fut soupçonné, au village, de maltraitance envers sa propre fille. Les médecins sont formels, sans véritables soins, Adeline est vouée à une mort certaine. Le sauvetage de la noyade par le père Protat d'une enfant prénommée Cécile lui fait rencontrer le marquis et la marquise de Bellery qui alors, reconnaissants, se chargent de soigner, en séjournant quelque temps dans le Midi de la France, et d'éduquer Adeline, conjointement à leur fille Cécile, au château de Moret et à Paris. En confession avec le curé, le père Protat s'engage à adopter un orphelin si sa fille recouvre la santé. Ce sera chose faite, quand un soir d'hiver, il recueille un nourrisson abandonné dans le froid et qu'il appellera Zéphyr. Ce dernier deviendra son apprenti. Après la guérison d'Adeline, revenue dans sa maison natale, Protat prend La Madelon comme servante, veuve prospère en son temps avec son chien exceptionnel surnommé Caporal. Mais Adeline, adolescente la première fois que Lazare est venu chez elle, est tombée amoureuse du jeune peintre dès qu'elle fut consciente, à 18 ans, de ce sentiment envers lui. D'autre part, Zéphyr s'est entiché de la jeune fille ; il se sait plus médiocre que Lazare, et dans un accès de désespoir il attente à ses jours en se jetant, lesté aux chevilles, dans le Loing, mais il est sauvé in-extremis par le Père Protat et Lazare. Lazare qui comprend les passions des deux enfant/adolescent, vit « dans l’espérance qu’il est peut-être temps encore de faire renoncer Adeline à sa chimère et Zéphyr à sa folie ». Lazare s'efforce de briser l'amour qu'éprouve Adeline pour lui : « Me rendre indifférent à Adeline, elle ignore que je suis instruit de ce qui se passe dans son cœur et n’attribuera pas mes façons d’agir à une ruse ; rendre Adeline indifférente à Zéphyr », tout en essayant de briser l'idée que Zéphyr est trop pauvre et trop jeune, et de surcroît orphelin, pour Adeline. Au grand étonnement de Lazare, Zéphyr lui confie qu'il fabrique en cachette des petits objets en bois. « pour occuper ses heures de paresse, il s’était amusé à tailler des morceaux de bois avec un mauvais couteau. » C'est dans une grotte bien discrète des Longs-Rochers que se trouve son atelier secret et où sont stockés une vingtaine d’objets de fantaisie, créations inspirées de la nature, faune et flore. Il a déjà accumulé près de 80 francs du fruit de ses ventes, argent destiné au père Protat, en guise de reconnaissance. Mais sa passion pour Adeline bouscule tous ses projets. Cependant Lazare lui laisse envisager un avenir artistique à Paris. D'autres jeunes peintres, des désigneux comme Lazare, sont admiratifs devant les qualités artistiques de Zéphyr. À l'occasion d'une visite de Cécile, Protat, qui a découvert la passion de sa fille pour Lazare, souhaite éloigner ce dernier de son foyer. Il découvre aussi l'amour de Zéphyr pour cette dernière. Et alors, la colère éclate contre tous, de la Madelon jusque à lui-même, de n'avoir rien vu plus tôt. Mais les révélations d'Adeline l'apaisent, quand elle propose elle-même de dire à Lazare de loger ailleurs pendant le séjour de Cécile. À l'auberge où il passe ses nuits, les paysans, sur des propos du jeune clerc de notaire, Julien, se croient voler par le père Protat lors d'acquisitions de certains terrains qui devraient prendre de la valeur grâce au tracé d'une voie ferrée sur ceux-ci. Le père Protat découvre entre-temps l'argent que possède son apprenti et l'accuse de vol. Mais Lazare intervient dans le sens de Zéphyr qui prouve son talent en taillant des serpents dans un bout de bois, sous l'admiration de Cécile et d'Adeline, et l'approbation du père Protat. Adeline soupçonne enfin que Lazare n'a pas d'amour pour elle, un soir de promenade, en présence de Cécile, quand cette dernière et le peintre lui diront tout l'amour de zéphyr à son égard. Néanmoins Cécile, en bonne confidente, lui conseille de prouver son amour à Lazare, en tentant de le rendre jaloux (témoigner de l'amour pour Zéphyr, entre autres). Madelon et Protat apprennent que dans le village il se raconte que Lazare et Adeline sont amants, une révélation qui accentue encore le mépris des paysans contre le clan Protat. On apprend vraiment à ce moment du récit, par une confidence au curé, que Lazare est amoureux d'Adeline ; bien que dans certains de ses rêves, il voyait le visage d'Adeline. Il ne souhaite pas la demander en mariage pour éviter la rumeur d'une relation intéressée par l'argent. Alors que les villageois se regroupent pour se rendre chez le père Protat et en découdre avec lui, le curé, au courant de tels agissements, part aussitôt chez ce dernier pour éviter un probable lynchage et pour l'informer de son entretien, voire sa confession, avec Lazare. Quatre jours après, le mariage d'Adeline et Lazare est fixé mais Zéphyr qui avait disparu, revient, grisé par les promesses des désigneux et par son séjour au château de Bourron, mais il attente de nouveau à sa vie en se jetant sur un taureau quand il prend connaissance de la prochaine union. Il s'en sort et part pour Paris où Lazare le rencontre un jour, en visite chez un artiste qui lui enseigne l'art de la sculpture. Divers
ÉditionsNotes et références
BibliographieLiens externes |
Portal di Ensiklopedia Dunia