Adelina Catalani est connue sous différents noms : apparentée della famosa[4] ou la Catalani juniore pour la distinguer de la bien plus connue Angelica Catalani, dont elle a été décrite comme une belle-sœur dans diverses sources[5],[6]. C'est François-Joseph Fétis qui affirme qu'elle était française d'origine et situe son lieu de naissance à Toulouse. Il poursuit en précisant qu'elle avait une jolie voix qu'elle a développée sans difficulté avant d'être mariée et prise en main par le frère de Catalani, avec qui elle a déménagé en Italie[7],[8].
Enrico di Borgogna (1818)
Au moment de son interprétation de l'opéra Enrico di Borgogna, Adelina Catalani n'est alors connue que comme chanteuse d'académie ou de récitals de musique de chambre ; par conséquent, sa performance dans l'opéra de Donizetti devait être ses débuts sur scène. Le compositeur fut satisfait de sa voix, la décrivant dans une lettre à son professeur Giovanni Simone Mayr comme une « gran bella voce », soit en français une « voix fine et large », et précisant qu'il prévoyait de réécrire sa partie pour mieux l'adapter à sa tessiture[9].
Enrico di Borgogna est créée le 14 novembre 1818 au Teatro San Luca de Venise. L'intégralité de l'opéra n'est pas jouée car Adelina Catalani s'évanouie de trac à la fin du premier acte et, par conséquent, une partie de sa musique dans le deuxième acte a dû être omise ; de plus, sa place dans le final de l'opéra fut prise par une autre chanteuse[2]. L'indisposition de Adelina Catalani est soulignée par le critique du Nuovo Osservatore Veneziano, qui parle de la façon dont l'œuvre est « maltraitée » par sa distribution, mais donne des considérations favorables au talent de Donizetti[10]. Ensuite, la soprano se rétablit suffisamment pour assurer l’interprétation intégrale de l'opéra les 15 et .
Carrière
Adelina Catalani poursuit sa carrière en se produisant dans de nombreux théâtres[3]. Elle est donc aussi connue pour avoir chanté à Odessa en tant que membre de la compagnie de Luigi Buonavoglia[6], et est également apparue à Saint-Pétersbourg[11]. Après avoir chanté à plusieurs reprises devant la cour de Russie, elle reçoit de riches cadeaux de la part de l'Impératrice[12].
En 1828, elle fait ses débuts au Théâtre Italien dans le rôle d'Isabella dans L'italiana à Alger de Gioacchino Rossini, une performance qui rencontre un accueil peu favorable[4]. Le critique Fétis, dans son bilan de la soirée, suggère qu'elle semblait frappée par le trac, et dit qu'elle chantait avec « timidité » ; il qualifie la réaction du public à sa performance de froide et indifférente et décrit la soirée comme la pire qu'il ait jamais passée dans ce théâtre[7],[13]. Son interprétation d'Aménaide dans Tancredi de Rossini dans la même maison l'année suivante est mieux accueillie[13],[14]. Elle figure sur la liste de La Scala dès 1832 où elle interprète le rôle d'Elena dans la première d'Elena e Malvina de Francesco Schira le 17 novembre[15] – mais semble disparaître des scènes par la suite[3].