Le narrateur est Jean-Marc. Après avoir reçu une révélation, il se rend auprès de Barnabé, qu'il accompagne à Chypre. À leur retour, Marc reste en Pamphylie, ce qui provoque la colère de Paul. Lorsque celui-ci se dispute avec Barnabé sur le parcours des missions d'évangélisation, la présence de Marc devient un motif de dispute supplémentaire. C'est pourquoi Paul et Barnabé se séparent. Jean-Marc accompagne Barnabé à Chypre, où ils débarquent après plusieurs péripéties. Là, Barnabé se rend de ville en ville et doit faire face à la résistance à l'évangélisation de Bar-Jésus. Arrivé à Salamine Barnabé subit le martyre par pendaison[1], et son corps est brûlé. Jean-Marc réussit à récupérer les cendres et les enterre dans une grotte avec un Évangile reçu de Matthieu. Jean-Marc se rend ensuite Alexandrie pour prêcher.
Origine et datation
Le texte est produit à partir du moment où l'Église de Chypre obtient son autocéphalie. Les chercheurs s'accordent à dire que les Actes de Barnabé sont un produit du gain de l'autocéphalie, qui avait été obtenue au concile d'Éphèse[2], bien que ce dernier ne mentionne pas Barnabé. Le texte vise ainsi à démontrer l'origine apostolique de l'île.
Cependant un débat existe chez les chercheurs quant à la datation exacte du texte. En effet, le texte ne mentionne pas l'invention des reliques de Barnabé, qui eut lieu, d'après plusieurs autres sources, sous le règne de l'empereur Zénon[3]. C'est pourquoi il existe deux thèses divergentes quant à la datation du texte.
Pour Richard Adelbert Lipsius, on aurait trouvé un évangile, accompagné des cendres considérées comme celle de Barnabé et plus tard seulement un corps, considéré comme celui de Barnabé. C'est pourquoi les Actes de Barnabé dateraient entre 488 (date à laquelle l'invention se serait produite) et 530 (premier témoignage chez Théodore le Lecteur, mentionnant un corps)[4]
Pour François Halkin, le fait même que les Actes de Barnabé s'ingénie à montrer l'absence de tombe connue indique qu'ils datent d'avant l'invention, soit avant 488[5].
Notes et références
↑Le texte indique qu'on lui passe une corde au cou.
↑Concilium Ephesium - 431, dans Conciliorum oecumenicorum generaliumque decreta : editio critica, Ψῆφος περὶ τοῦ ὅτι οἱ Κύπριοι δι’ ἑαυτῶν τὰς χειροτονίας ποιοῦνται, t. 1, The Oecumenical Councils From Nicaea I to Nicaea II (325-787), éd. Luise Abramowski, Turnhout, Brepols, 2006 p. 1111-1112, l. 1141-1196.
↑Alexandre de Chypre, Laudatio Barnabae, 539-541, éd. Peter Van Deun, CCSG 26, p. 105-106 ; voir aussi Theodoros Agnanostes, Kirchengeschischte, 436 éd. Günther Hansen, GCS 54, p. 121.
↑Richard Lipsius, « Die Acten des Barnabas », dans Die Apokryphen Apostelgeschichten und Apostellegenden : ein beitrag zur
altchristlichen Literaturgeschichte und zu einer zusammenfassenden darstellung der neuetestamentlichen apokryphen, t. 2.2 . Braunschweig, C. A. Schwetschke und Sohn, p. 291-293.
↑François Halkin, « Les Actes apocryphes de saint Héraclide de Chypre, disciple de l’apôtre Barnabé », dans Analecta Bollandiana 82 (1964), p. 135-136, notamment n.1 p. 136.
Bibliographie
Éditions et traductions
Acta Barnabae, éd. Maximilien Bonnet, dans Acta Apostolorum Apocrypha t. 2.2, Herman Mendelssohn, Leipzig, 1903, p. 292-302
Actes de Barnabé, trad. Enrico Norelli, dans Écrits Apocryphes Chrétiens t. 2, Gallimard, Paris, 2005, p. 629-642.