Jean de Châtillon et sa femme Alix font construire l'abbaye, à partir de 1273[4], laquelle est achevée en 1277[5]. Elle connut ses heures de gloire pendant les cinq siècles suivants. Supprimée canoniquement en 1787, elle fut mise en adjudication et vendue aux enchères au titre des biens nationaux d'églises en 1791.
Il n'en subsiste que quelques vestiges, gardés par les propriétaires successifs, y compris la famille Comberousse depuis 1929.
Liste des abbesses
1285-1301 : Julienne de Troyes
1301-1315 : Églantine
1315-1333 : Isabelle Ire de Marrey
1333-1345 : Jeanne Ire de Montlion
1345-1362 : Mathilde
1362-1396 : Jacqueline de Pons
1396-1421 : Isabelle Ire de Blois
1421-1458 : Philippine Ire de Sainte-Maure
1458-1469 : Jeanne II
1469-147? : Philippine II de Sainte-Maure
147?-1483 : Perrine de Laubespine
1483-1510 : Jeanne III Bretonne
1510-1511 : Anne Ire de Bailleul
1511-1514 : Marguerite Ire de Vaux
1514-1528 : Isabelle II de Bacon
1528-1540 : Jeanne IV de Châteaubriant
1540-1556 : Jeanne V Phélippeaux
1556-1558 : Anne II de Prunelay
1558-1562 : Madeleine Maillon
1562-1575 : Marguerite II Rousseau
1575-1577 : Marie Ire Boudet
1577-1579 : Françoise Ire Le Boucher
1579-1607 : Gabrielle de Baugé
1607-1608 : Françoise II Griard
1608-1627 : Marie II Guyot
1627-1629 : Florimonde de Pelloquin
1629-1638 : Marthe Bouquin
1638-1646 : Marie III de Prunelay d’Eneval
1646-1650 : Marie IV Le Chappelier
1650-1661 : Marguerite III Daguier
1661-1664 : Hélène Ire Doucin de Putereau
1664-1670 : Jacqueline du Plessis de Beaujeu
1670-1670 : Marie II de Bragelongne
1670-1677 : Éléonore-Marie de Robusse
1677-1681 : Marie VI de Vernaison (1)
1681-1684 : Michèle de Réméon (1)
1684-1687 : Élisabeth Drouillon de La Bourdonnière (1)
1687-1689 : Hélène II Madeleine Cabret
1689-1695 : Marie VI de Vernaison (2)
1695-1698 : Michèle de Réméon (2)
1698-1701 : Élisabeth Drouillon de La Bourdonnière (2)
1701-1704 : Marguerite IV Butel (1)
1704-1705 : Marie VI de Vernaison (3)
1705-1712 : Louise Ire de Saujon
1712-1713 : Louise II de Lescour
1713-1714 : Marguerite IV Butel (2)
1714-1717 : Élisabeth Drouillon de La Bourdonnière (3)
1717-1726 : Jeanne VI de Campet de Soyon
1726-1735 : Catherine de Sirringe
1735-1741 : Louise II de Merlin-Desgats
1741-1747 : Marguerite V de Regnard de Billy
1747-1753 : Anne III Mahy de Boismartin
1753-1787 : Marie VII Anne de Lionne de Fresnes
Source : Dictionnaire d'Histoire et de Géographie Ecclésiastique
Vestiges
De l'église abbatiale, de style gothique primitif, il ne reste aucune trace. Les stalles basses du chœur en ont été réparties entre les églises paroissiales d'Herbault et de Coulanges : ce sont des spécimens de ces sculptures sur bois qui trouvaient place sous la partie rabattue des sièges, appelées miséricordes, que l'on pouvait éventuellement relever pour atténuer l'effort de la longue station debout pendant les offices ; les motifs en sont de personnages, d'animaux et de feuillages.
Subsistent quatre pierres tombales, et deux gisants[6](Jean et Guy de Châtillon[7]) dans une petite chapelle édifiée à l'emplacement du sanctuaire de l'abbatiale en 1810. Y a été aussi préservé un devant d'autel[8] en bois polychrome du XVIIe siècle représentant le Christ et les Apôtres.
L'aile ouest du monastère a été conservée en partie : on peut encore y admirer une galerie de cloître[9], couverte d'une charpente de châtaignier longue de 27 m, en berceau brisé, supportée par 21 colonnes trilobées à écoinçons ajourés[10]. Cette galerie est adossée à un bâtiment abbatial monumental de 55 m sur 22 m[11], au rez-de-chaussée duquel on peut accéder à un vaste cellier de style gothique, en deux nefs de huit travées voutées sur ogives[12], dont le sol est en terre battue. À l'entrée de ce cellier, quelques restes d'un pressoir monumental.
(la) « Custodia Beatae Mariae apud Guichiam », dans Scévole de Sainte-Marthe, Barthélemy Hauréau, Gallia christiana, in provincias ecclesiasticas distributa in qua series et historia archiepiscoporum, episcoporum et abbatum Regionum omnium quas vetus Gallia complectebatur, ab origine ecclesiarum ad nostra tempora deducitur, & probatur ex authenticis instrumentis ad calcem appositis, vol. 8, Typographia regia, (lire en ligne), p. 1404-1407