Abbaye de ReignyAbbaye de Reigny
Vue générale de l'abbaye en 2009.
L'abbaye de Reigny est une ancienne abbaye cistercienne située dans un domaine de 14 hectares au bord de la Cure, entre Vermenton et Lucy-sur-Cure dans l'Yonne, en France. Reigniacum est un ancien site gallo-romain sur lequel fut édifiée l'abbaye. HistoireL'histoire commence en 1104, lorsque deux ermites, Girard et Guérin, s'isolent en un lieu-dit « La terre de saint Pierre » à proximité de Joux, que leur donnent les sires Anséric d'Avallon et Guy de Noyers. Peu de temps après, ils reçoivent des mêmes seigneurs un bois situé à peu de distance que l'on nomme Fons Humidus, ou encore Fontesmes ou Fontemoy. Ces donations seront confirmées en 1105 par le duc Hugues II de Bourgogne (1085-1143). Par son exemplarité, la communauté attire de nombreux adeptes et ils construisent un petit monastère. Avec leur chef spirituel Julien, qu'ils ont élu comme abbé, ils rejoignent l'ordre cistercien en 1127. La tradition veut que Julien meure en 1128, et que c'est après cet événement que saint Bernard dépêcha un de ses moines, Étienne de Torcy[4], pour maintenir la petite communauté. Les frères le prendront pour abbé, et il décide de l'implantation de la nouvelle abbaye à Rigny, sur les bords de la Cure. L'abbaye de Reigny fut fondée à Vermenton le sous l'autorité de saint Bernard, par l'abbé Étienne de Toucy, moine de Clairvaux, et un groupe de douze moines de Fontemoy au diocèse d'Autun, qui venaient d'embrasser la règle de l'ordre cistercien. Elle était située dans les terres des comtes d'Auxerre et de Nevers et dépendait du diocèse d'Auxerre. Le premier dimanche de décembre 1134, Étienne de Toucy fit procéder à la translation des corps des deux ermites fondateurs de la communauté de Fontemoy qu'il place dans un même tombeau dans la salle capitulaire de l'abbaye. Bénéficiant de la protection du pape Eugène III en 1147, elle a connu un développement important au Moyen Âge, comptant jusqu'à trois cents moines. Ceux-ci vont gérer un vaste domaine agricole s’étendant des terres et bois de Puisaye jusqu’aux vignes du Tonnerrois. Ils dirigent dix granges qui concentrent toutes les productions environnantes, et des celliers ou des moulins. Les donations de la noblesse locale sont très nombreuses ; parmi eux : les seigneurs d'Arcy, d'Avallon, de Châtel-Censoir, de Chastellux, de Montréal, de Noyers et de Toucy, comme le comte d'Auxerre et le duc de Bourgogne. Le domaine doit fournir la nourriture des moines, grâce aux céréales, poissons et vins. Le reste des productions est soit transformé dans la tuilerie, la tannerie ou la forge de l’abbaye, soit commercialisé sur les marchés locaux pour le surplus de céréales ou sur les foires de Champagne et de Paris, pour le vin et le bois. En 1295, Eudes Besors de Villarnoult, moins bien disposé que ses ancêtres envers les moines, leur intente un procès que ceux-ci gagnèrent par la sentence du bailli d'Auxerre, Pierre d'Ostun. L'abbaye passe sous la protection du roi de France Charles V dès 1370. En 1493, Charles VIII la transforme en fondation royale. ArchitectureL'église abbatialeDans l'église abbatiale construite vers 1162, les moines fondent un autel en reconnaissance des bienfaits du seigneur Guy Ier Besors, sire de Villarnoult, où l'on célébrait chaque semaine une messe à son intention et à perpétuité[5],[6]. C'est dans cet édifice qu'au pied du maître autel reposait depuis 1237 Guy II Besors, seigneur de Villarnoult[7]. Cette première église est détruite par les Huguenots en 1587, il n'en subsiste que les fondations. Elle était orientée est-ouest et on accédait au cloître qui se trouvait au sud. Une seconde église est bâtie de 1759 à 1765 par Claude-Louis d'Aviler, architecte à Paris, et Pochet, entrepreneur à Auxerre, puis par l'architecte Claude Nicolas Ledoux à la mort de Daviler en 1764. Elle sera détruite à la Révolution. Le réfectoireL'exceptionnel réfectoire cistercien du XIVe siècle, avec son élégante nef à double travée qui a conservé sa polychromie d’époque, est l'un des trois de ce type subsistant en France. Le cloîtreLe cloître sera détruit, lui aussi, à la fin du XVIIIe siècle. Le dortoirLa salle et le dortoir des moines, dont on visite l’enfilade des salons et la salle à manger qui ont été transformés au XVIIIe siècle, sont magnifiquement meublés. Le colombierLe colombier, imposant par sa taille, date du XVIIe siècle. Il compte trois mille cinq cents boulins en terre cuite et deux échelles pivotantes. Liste des abbés
Armoiries
Filiation et dépendancesReigny est fille de l'abbaye de Clairvaux.
PostéritéLes fondations des bâtiments démolis demeurent. Des fouilles ont permis de découvrir les fondations de l'église abbatiale donnant une idée de l'envergure initiale de l'abbaye. L'ingénieux réseau hydraulique cistercien a été conservé intact. L'abbaye fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [15]. Les bâtiments et les terres associées appartiennent à un particulier. Depuis 2005, des travaux de restauration sont effectués. La remise en service du moulin hydraulique est prévue[16]. Galerie
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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