Abbaye Sainte-Catherine d'AvignonAbbaye Sainte-Catherine d'Avignon
Façade de l'ancienne église transformée en théâtre
L’abbaye Sainte-Catherine d'Avignon est une ancienne abbaye de cisterciennes située dans la rue du même nom, dans la vieille ville d'Avignon. L'abbaye a été fermée à la Révolution. Restaurée, c'est aujourd'hui un théâtre, le Théâtre du Chêne noir. HistoriqueSite et règle originelsLe site originel de l'abbaye n'était pas en ville, mais sur une colline un peu à l'écart, au lieu-dit actuel Montdevergues (de mons virginum), à l'emplacement de l'actuel centre hospitalier de Montfavet. En 1060, une abbaye bénédictine y est fondée, avec l'appui financier de la comtesse Oda et le soutien de l'évêque Rostaing[3]. Changement de règle puis de siteLors d'une visite de Saint Bernard, les moniales décident de passer à la règle cistercienne, vers 1150. L'abbaye devient alors une fille de l'abbaye Notre-Dame de Sénanque[2]. Entre 1251 et 1253, la région étant peu sûre, l'évêque Zoen Tencarari propose aux religieuses de trouver refuge en ville, dans le site actuel, sur la paroisse Saint-Symphorien[4]. Il dote richement l'abbaye, largesse imitée par ses successeurs (notamment André de Languissel, évêque jusqu'en 1300[5]) et par les papes d'Avignon. Zoen Tencarari est inhumé dans l'église des cisterciennes[6]. L'abbaye ainsi protégée se consacre pleinement à la prière et aux aumônes, fonde plusieurs prieurés. Il semble qu'une fondation ait notamment vu le jour à Gigognan à la fin du XIIIe siècle[6]. En 1634 ou 1636 est fondée une abbaye fille à Manosque[3],[7]. Cette dernière abbaye, dont la première abbesse est Anne de Valavoire, se voue en particulier à l'éducation des jeunes filles désargentées[8]. La chapelle est construite sur une propriété attentant au monastère par le cardinal Hugues de Saint-Martial, et terminée en 1402[3]. Elle est constituée d'une nef unique avec abside octogonale. Sa façade est percée d'une rosace et flanquée d'une tour octogonale d'escalier[4]. La fin à la RévolutionComme toutes les autres abbayes françaises, l'abbaye Sainte-Catherine est fermée à la Révolution. Deux des trente-deux martyres d'Orange[9] sont des religieuses cisterciennes de Sainte-Catherine (et par ailleurs nées sœurs de la même famille) : Sœur Marie de Saint-Henri et Sœur du Cœur-de-Marie (respectivement Marguerite et Madeleine de Justamond, nées à Bollène en 1746 et 1754). Avec 27 autres religieuses, elles trouvent refuge dans une maison de Bollène et recréent une communauté de prière. En , elles sont arrêtées pour avoir refusé de prêter le serment de liberté-égalité ; un jugement les condamne à mort. Trente-deux sont exécutées : seize ursulines, treize sacramentines, une bénédictine, et les deux sœurs cisterciennes. Marguerite est guillotinée le (24 messidor an II) et Madeleine le (28 messidor)[10]. L'abbaye après les sœursL'église est utilisée après la Révolution comme garage[4]. Puis elle est inscrite à l'inventaire complémentaire des Monuments historiques le [1] (toutefois cette protection ne concerne que l'église conventuelle et non le reste du bâtiment[11]); enfin l'église est transformée en théâtre, le Théâtre du Chêne noir. Notes et références
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
Bibliographie
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