Aéroport international de Salvador de Bahia

Aéroport international de
Salvador
Deputado Luís Eduardo Magalhães
Image illustrative de l’article Aéroport international de Salvador de Bahia
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Vue aérienne de l'aéroport en 2012
Localisation
Pays Drapeau du Brésil Brésil
État Drapeau de Bahia Bahia
Ville Salvador
Date d'ouverture
Coordonnées 12° 54′ 31″ sud, 38° 19′ 21″ ouest
Superficie 5 574 984 m2
Altitude 19 m (62 ft)
Informations aéronautiques
Code IATA SSA
Code OACI SBSV
Type d'aéroport Civil/militaire
Gestionnaire Drapeau de la France Vinci Airports
Site web gestionnaire Consulter
Site web aéroport Consulter
Pistes
Direction Longueur Surface
10/28 3 003 m (9 852 ft) asphalte
17/35 1 518 m (4 980 ft) asphalte
Géolocalisation sur la carte : Brésil
(Voir situation sur carte : Brésil)
SSA

L'aéroport international de Salvador – Deputado Luís Eduardo Magalhães[1] (code IATA : SSA • code OACI : SBSV) est un aéroport brésilien situé à Salvador, capitale de l'État de Bahia. Occupant 5 574 984 m2 à l'est de la ville[2] sur une zone limitrophe de la municipalité de Lauro de Freitas, il est un des hubs de la compagnie GOL Transportes Aéreos[3]. Son principal accès routier, une avenue d'environ 800 m traversant un bosquet de bambous, est reconnu comme une des cartes postales de la capitale[4]. Depuis le , l'aéroport abrite aussi la Base aérienne de Salvador (BASV) de la Force aérienne brésilienne[5].

Histoire

Le premier hydroaéroport desservant la ville de Salvador a été construit dans le quartier de Ribeira de Itapagipe, pour la première traversée aérienne de l'Atlantique Sud effectuée par les aviateurs portugais Sacadura Cabral et Gago Coutinho. Ils ont voyagé entre Lisbonne et Rio de Janeiro dans le cadre des commémorations du centenaire de l'indépendance du Brésil en [6].

Aérodrome au début des années 1930

En , l'actuel aérodrome a été établi à l'ancien district de Santo Amaro do Ipitanga par l'aviateur français Paul Vachet, où il atterrit sur un Breguet 14 lors d'un vol de reconnaissance pour la prolongation de la ligne Toulouse-Casablanca-Dakar de la Compagnie générale d’entreprises aéronautiques Latécoère[7] jusqu'en Amérique du Sud[8]. À ses débuts, l'aérodrome servait d'escale sur la route vers Buenos Aires et ne possédait qu'une petite piste en herbe où, d'après les registres de l'époque, des aviateurs célèbres comme Antoine de Saint-Exupéry, Jean Mermoz, Marcel Reine et Henri Guillaumet ont opéré des vols pour la compagnie[4],[9].

En la Companhia Brasileira de Emprehendimentos Aeronáuticos, filiale brésilienne de Latécoère, obtient du président Arthur da Silva Bernardes la concession officielle de l'aéroport et l'autorisation pour l'opérer en tant qu'une des escales de sa première ligne aérienne nationale, reliant Recife à Pelotas[10]. En , l'homme d'affaires Marcel Bouilloux-Lafont, résidant lui-même au Brésil, reprend les lignes Latécoère et fonde la Compagnie générale aéropostale. Sa filiale brésilienne, devenue pour la suite la Companhia Aeropostal Brasileira, inaugure la ligne concédée à son prédécesseur et l'exploite hebdomadairement à partir de , avec des appareils Latécoère 28[11].

Hydroaéroport de Ribeira en 1949

Pendant les années 1930, les lignes aériennes françaises étaient exploitées à l'aérodrome de Santo Amaro do Ipitanga en parallèle avec celles opérées par les Américains sur la péninsule d'Itapagipe, ou faisaient escale les hydravions de la Pan American Airways (PAA) assurant les vols de la ligne New York-Rio-Buenos Aires (NYRBA)[12].

Avec l'éclosion de la Seconde Guerre mondiale, le département de la Guerre des États-Unis signe un partenariat avec la PAA pour exécuter son Airport Development Program, ayant pour but de développer des bases aériennes de support pour l'US Air Force en Amérique latine. Dans ce cadre, la PAA achète la Companhia Aeropostal Brasileira par le biais de sa filiale brésilienne Panair do Brasil[13] et obtient le l'autorisation du président Getúlio Vargas pour effectuer des travaux d'infrastructure et opérer l'aéroport de Santo Amaro do Ipitanga pendant vingt ans[14]. Sous les ordres de l'USAF, la Panair construit alors deux pistes en asphalte, des voies de circulation, une nouvelle aire de stationnement avec des points d'avitaillement en carburant, une centrale électrique, des aides à la navigation et d'autres éléments d'infrastructure aéroportuaire[4]. Avec l'abandon progressif de l'usage des hydravions, la Panair transfère la plupart de ses opérations vers l'aéroport dès la fin des travaux en et l'hydroaéroport devient désuet au début des années [2].

Avec la fin de la guerre, le contrôle des infrastructures de l'aéroport a été transféré au Département d'aviation civile (DAC) du ministère de l'aéronautique brésilien, malgré le fait que les services liés au contrôle du trafic aérien ont continué à être opérés par la Panair. À partir de , les aéroports brésiliens ont progressivement subi des travaux d'adaptation des aérogares, originellement conçues pour un usage majoritairement militaire, avec la finalité de les optimiser à la circulation de passagers et du fret aérien.

Le , l'aéroport de Santo Amaro do Ipitanga est nommé Dois de Julho[15] en référence à la date du siège de Salvador, bataille de la guerre d'indépendance du Brésil : le est reconnu comme étant le jour d'indépendance de Bahia, à la suite de la capitulation de l'armée portugaise devant les troupes brésiliennes menées par Pierre Labatut.

En , l'aire de stationnement a été renforcée et les seuils de la piste 10/28 ont été construits en béton[2]. En , la piste 10/28 a été prolongée jusqu'aux 3 000 m actuels et la piste 16/34 (actuellement 17/35) a été renforcée. Dans la même année, un système d'atterrissage aux instruments, des balises et d'autres aides à la navigation aérienne ont été installés. Le [16], à la suite de la création de l'opérateur aéroportuaire national Infraero, l'administration de l'aéroport est transférée et sa surface bâtie est élargie à 8 700 m2, l'élevant à la catégorie d'aéroport international[4].

Au début des années , la capacité de l’aérogare existante était insuffisante pour le flux d'usagers de l'aéroport. Le , Infraero livre d'importants travaux comprenant la démolition de l'ancien terminal et la construction d'une nouvelle aérogare avec 27 000 m2[17], ainsi que l'ampliation de l'aire de stationnement pour permettre l'opération de jusqu'à 11 appareils en simultané et l’aménagement d'un parking automobile avec 600 places[2].

Le , deux mois après sa disparition, l'aéroport fut renommé Deputado Luís Eduardo Magalhães par le président Fernando Henrique Cardoso, rendant hommage à l'ancien président de la Chambre des députés brésilienne et fils de l'ancien gouverneur de Bahia et sénateur Antônio Carlos Magalhães[18].

La même année, des travaux de rénovation du complexe aéroportuaire et de l'infrastructure routière donnant accès au site sont lancés. Ils comprennent l'extension et la modernisation de l'aérogare existante avec la construction d'une jetée comportant 11 passerelles, ainsi qu'un nouveau terminal de fret et un nouveau bâtiment pour accueillir le parking[2]. Ils sont livrés le [19], hissant la surface de l'aérogare à 69 750 m2 et la capacité de l'aéroport à 6 millions de passagers par an[20].

Jetée inaugurée en
Vue de la zone d'enregistrement en

La capacité de l'aéroport grimpe à 10,5 millions de passagers par an à la suite d'améliorations ponctuelles au niveau des aires de stationnement et des voies de circulation, à l'agrandissement de la salle d'embarquement et à l'implémentation de nouvelles zones d'enregistrement. Des aménagements supplémentaires ont été planifiées par Infraero en provision du pic de trafic lié à la Coupe du monde de football 2014 et aux Jeux olympiques d'été de 2016, mais ils sont restés partiellement inachevés[21]. Une nouvelle tour de contrôle de 66 m de haut, la 2e la plus haute du pays, est inaugurée en [22].

Tunnel de bambous sur la route d'accès à l'aéroport

Le , Vinci Airports, filiale de Vinci Concessions, remporte l'appel d'offres lancé par le gouvernement brésilien et se voit attribuer la concession de l'aéroport pour une période de 30 ans[23]. Le groupe français a présenté une offre de 661 millions de réaux (200 millions d'euros)[24] pour moderniser et exploiter l'aéroport de la ville jusqu'en . L'administration de l'aéroport lui est transférée intégralement par Infraero en et une série de travaux d'extension de la plate-forme aéroportuaire ont été livrés en , pour un total de 160 millions d'euros d'investissements. La capacité de l'aéroport a depuis été portée a 15 millions de passagers par an, grâce à l'ampliation de l'aérogare à 84 550 m2 et à la construction d'une nouvelle jetée avec six passerelles d'embarquement supplémentaires[25],[26],[9].

L'aéroport a été récompensé par le Conseil international des aéroports avec le Green Airport Recognition[27] et le niveau 2 de l'Airport Carbon Accreditation[28] pour la gestion performante de ses émissions de carbone. Il a aussi été distingué par l'Agence nationale d'aviation civile (ANAC) brésilienne comme l'aéroport le plus durable du Brésil en 2019, étant le premier à atteindre le statut de zéro déchet en décharge et zéro rejet liquide dans le pays, avec 100% de ses eaux usées traitées et recyclées. Avec l'inauguration d'une usine d'énergie solaire en , il devient aussi le premier aéroport du Brésil à disposer d'un parc photovoltaïque en autoconsommation pour alimenter son terminal[29].

Situation

Statistiques

Voir la requête brute et les sources sur Wikidata.


Compagnies aériennes et destinations

CompagniesDestinations
Drapeau du Brésil Abaeté Aviação Barra Grande, Boipeba, Morro de São Paulo
Drapeau de l'Argentine Aerolíneas Argentinas Buenos Aires-Ezeiza
Drapeau de l'Espagne Air Europa Madrid-Barajas
Drapeau de la France Air FranceParis-Charles de Gaulle
Drapeau du Brésil Azul Airlines En saison:
Drapeau du Brésil Azul Conecta Belo Horizonte, Guanambi
Drapeau du Brésil GOL Airlines

En saison: Buenos Aires-Ezeiza, Buenos Aires-J. Newbery, Jericoacoara (en), Montevideo Carrasco, São José do Rio Preto (en)

Drapeau du Brésil LATAM Brasil Brasília, Fortaleza, Rio de Janeiro/Galeão, São Paulo/Congonhas, São Paulo/Guarulhos
Drapeau du Chili Sky Airline Montevideo Carrasco, Santiago du Chili-A.-M.-Benítez
Drapeau du Portugal TAP Air Portugal Lisbonne-H. Delgado
Drapeau du Brésil Voepass Linhas Aéreas Recife

Édité le 22/11/2020 Actualisé le 16/05/2024

Notes et références

  1. (pt) Presidência da República, « Lei nº 9.661, de 16 de Junho de 1998 », sur planalto.gov.br, (consulté le ).
  2. a b c d et e (pt) Consórcio Aéreo Brasil, « Estudos de Engenharia e Afins », sur anac.gov.br (consulté le ).
  3. « News for Airlines, Airports and the Aviation Industry | CAPA », sur centreforaviation.com (consulté le ).
  4. a b c et d (pt) Infraero, « Histórico do Aeroporto Internacional de Salvador – Deputado Luís Eduardo Magalhães » [archive], sur infraero.gov.br (consulté le ).
  5. (pt) « BASV - Base Aérea de Salvador », sur fab.mil.br (consulté le ).
  6. Cadena, Nelson Varon, A cidade da Bahia (ISBN 978-85-8325-047-0 et 85-8325-047-2, OCLC 1050733083, lire en ligne).
  7. (pt) « Um símbolo os inspirava: a bandeira da França », Correio da Manhã, no 17434,‎ , p. 5 (lire en ligne).
  8. « Historique », sur latecoere.com (consulté le ).
  9. a et b « VINCI livre l'extension de l'aéroport de Salvador de Bahia », sur capital.fr, Capital, (consulté le ).
  10. (pt) Câmara dos Deputados, « Decreto-Lei nº 17.055, de 1º de Outubro de 1925 », sur camara.leg.br, (consulté le ).
  11. (pt) « A atividade da Latécoère : Aeroplanos em viagem ao norte e ao sul do Brasil », O Jornal,‎ , p. 2 (lire en ligne).
  12. (en) Département du Commerce des États-Unis, Foreign Aeronautic News, Washington, (lire en ligne).
  13. (en) McCann, Frank D., Brazil and the United States during World War II and its aftermath : negotiating alliance and balancing giants, Cham, Switzerland, Palgrave Macmillan, 318 p. (ISBN 978-3-319-92910-1 et 3-319-92910-0, OCLC 1050110391, lire en ligne), p. 64.
  14. (pt) Câmara dos Deputados, « Decreto-Lei nº 3.462, de 25 de Julho de 1941 », sur camara.leg.br, (consulté le ).
  15. (pt) Presidência da República, « Lei nº 2.689, de 20 de Dezembro de 1955 », sur planalto.gov.br, .
  16. (pt) Infraero, « Infraero 40 Anos », sur infraero.gov.br, Infraero (consulté le ).
  17. « Jornal do Brasil - Recherche d'archives de Google Actualités », sur news.google.com (consulté le ).
  18. Jean-Jacques Sevilla, « Eduardo Magalhaes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (pt) « Governo reinaugura aeroporto de Salvador após suspeita de desvio de verbas », sur folha.uol.com.br, Folha de S.Paulo, (consulté le ).
  20. (pt) Cassandra Barteló, « Aeroporto de Salvador ganha nova ala internacional », sur arquivo.esporte.gov.br, A Tarde, (consulté le ).
  21. (pt) « Previstas para Copa de 2014, reforma de fachada e nova área de check-in do aeroporto de Salvador não foram concluídas », sur g1.com.br, G1 Bahia, (consulté le ).
  22. (pt) « Nova torre de controle do Aeroporto de Salvador é inaugurada », sur g1.com.br, G1 Bahia, (consulté le ).
  23. « Vinci décroche la gestion d'un aéroport au Brésil », sur challenges.fr, Challenges, (consulté le ).
  24. « Vinci se pose à l'aéroport Salvador de Bahia privatisé », sur Les Echos, (consulté le ).
  25. « Vinci livre un aéroport flambant neuf à Salvador de Bahia au Brésil », Le Moniteur,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. La Rédaction, « Vinci Airports : l’extension de l'aéroport de Salvador (Brésil) est livrée », sur TourMaG.com, 1er journal des professionnels du tourisme francophone (consulté le ).
  27. « Comment Vinci a étendu l’aéroport de Salavador Bahia au Brésil », L'Usine Nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. « Environnement : l’aéroport Salvador-Bahia certifié Airport Carbon Accreditation niveau 2 », sur Air Journal (consulté le ).
  29. « Salvador Bahia désigné « aéroport le plus durable » du Brésil en 2019 », sur zonebourse.com, Zone Bourse, (consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes