La brigade est l'héritière du 882e régiment de fusiliers motorisés, transféré en Extrême-Orient russe en 1967, et converti en brigade en 2009. Elle s'est fait connaître car impliquée dans le massacre de Boutcha en 2022.
En octobre 1974, le régiment devient une unité de réaction prête. Le , il est réduit à un effectif de catégorie B, avant d'être porté en effectif de guerre en décembre 1994. Entre le 8 et le , des éléments du régiment sont envoyés combattre lors de la première guerre de Tchétchénie dans le cadre du 245e régiment de fusiliers motorisés de la Garde, alors formé à Moulino. Le , le régiment est transféré dans la 81e division de fusiliers motorisés de la Garde(en). Le , le régiment est directement subordonné au quartier général du district militaire d'Extrême-Orient[2] et en 2001, retiré de la force de réaction prête. En juin, le régiment redevient membre de la 270e division de fusiliers motorisés dans la 35e armée. En 2009, le régiment est converti en « 64e brigade séparée de fusiliers motorisés »[3]. En 2012, la brigade rejoint la garnison de Kniazé-Volkonskoïé[4].
En janvier 2014, un char T-72 de la brigade explose lors d'un exercice de tir, tuant un officier et deux conscrits[5].
Le gouvernement ukrainien publie la liste des militaires de la 64e brigade de fusiliers motorisés avec noms, date de naissance, numéro de passeport. Cette brigade était positionnée à Boutcha[7] et est suspectée d'y avoir commis le massacre[8]. La liste est issue de la fuite réalisée par les hackers d'Anonymous la veille[9]. Un groupe ukrainien de surveillance des activités de l’armée russe, du nom de « InformNapalm », aurait identifié le lieutenant-colonel Azatbek Omourbekov comme étant le responsable du bataillon présent lors du massacre[10].
Le 18 avril 2022, la brigade reçoit le statut honorifique d'unité de la « Garde » du président russe Vladimir Poutine, devenant ainsi la 64e brigade de fusiliers motorisés de la Garde[11].
Bataille du Donbass
Après la retraite russe de l'oblast de Kiev, la brigade est redéployée pour participer à l'offensive du Donbass. Début mai, la brigade aurait été engagée par les forces ukrainiennes vers Izioum et aurait subi des pertes[12]. Le 10 août 2022, selon une information de Radio Free Europe/Radio Liberty[13], reprise par l'Institut pour l'étude de la guerre[14] et le magazine Newsweek, la 64e brigade est annoncée comme « détruite au combat (…) possiblement dans le cadre d'un effort intentionnel du Kremlin de cacher les crimes de guerre commis dans l'Oblast de Kiev'. »[15].
En septembre, la 64e brigade est surprise par la contre-offensive éclair de Kharkiv, où elle doit battre en retraite et abandonner le secteur d'Izioum.
↑(en) Lester W. Grau et Charles K. Bartles, The Russian Way of War : Force structure, tactics, and modernization of the Russian Ground Forces, Fort Leavenworth, Foreign Military Studies Office, (lire en ligne [PDF]), p. 32.
↑(ru) Andrei Goryainov, « Взрыв танка Т-72 на полигоне «Млечник», погибли лейтенант и два рядовых срочной службы » [« T-72 explodes at the Mlechnik range, killing officer and two enlisted conscripts »], Komsomolskaya Pravda, (lire en ligne, consulté le )
↑Matthieu Terrats, « Guerre en Ukraine : noms, dates de naissance, adresses, passeports, les Anonymous dévoilent les informations personnelles de 120 000 soldats russes », L'Indépendant, (lire en ligne)
↑M. C., « Guerre en Ukraine : ce que l’on sait d’Azatbek Omurbekov, soupçonné d’être le “boucher de Boutcha” », Le Parisien, (lire en ligne)