41e régiment de mobilesLa Garde mobile, créée par la loi Niel du , avait pour mission de suppléer l'armée d'active dans les opérations de défense du territoire[1]. En Ardèche, la garde nationale mobilisée fut convoquée par décret du Gouvernement de Défense Nationale fin et organisée en trois bataillons correspondant aux trois arrondissements : Privas, Tournon et Largentière, constituant le 41e régiment provisoire d'infanterie, et dirigée vers l'Eure[2],[3] où elle devait participer à la défense du département. Mais le gouvernement républicain met en place fin septembre des unités sur le modèle des précédents corps de mobiles dont la composition et les combats sont rapportés plus particulièrement ci-dessous. Des initiatives locales aboutissent à la création de petits groupes de francs-tireurs. Un monument est situé à Vernon dans l'Eure, qui perpétue leur souvenir[4], cependant que le cimetière de Gaillon comporte un monument érigé à la mémoire du 1er bataillon. CompositionLes trois bataillons formés chacun de huit compagnies furent organisés en régiment sous le titre de 41e régiment provisoire d'infanterie. Adolphe Thomas[5] fut nommé par décret du lieutenant-colonel commandant le régiment. Chaque bataillon avait un effectif de 1 200 hommes. Chaque bataillon comprenait sept compagnies ayant un effectif de 172 sous-officiers et soldats, un capitaine, un lieutenant et un sous-lieutenant. Les huitièmes compagnies formaient le dépôt et restèrent longtemps dans le département avant d'être organisées en régiment pour aller se battre dans la Nièvre puis autour de Moulins. Ils étaient tous peu formés, pas entraînés, mal équipés (d'après le lieutenant-colonel Thomas, mal chaussés et équipés de vieux fusils à percussion). Ils bénéficièrent de quelques jours de formation avant leur départ. La modernisation du matériel, en particulier l'attribution de nouveaux fusils, n'intervint qu'à la mi-novembre. Toutes ces données sont extraites des rapports officiels inédits (op. cit.) édités à Privas en 1901. Premier BataillonLe premier bataillon (arrondissement de Largentière) fut réuni le à Privas sous les ordres du capitaine Thomas qui, par la suite prit le commandement du régiment et fut remplacé à la tête du bataillon par le capitaine Alexandre Jouve de Guilbert le .
Composée par des hommes des cantons de Burzet et Montpezat. Capitaine : Théodore de Montravel (de Joyeuse)[6].
Composée des hommes des cantons de Coucouron et Saint-Étienne-de-Lugdarès. Capitaine : Henry Bourret, de Saint-Étienne-de-Lugdarès.
Composée des hommes du canton de Joyeuse. Capitaine : Oscar Sugier, des Vans.
Composée des hommes de Largentière et Valgorge. Capitaine : Casimir Tirant, de Meysse.
Composée des hommes du canton de Thueyts. Capitaine : Casimir Dousson, de Largentière.
Composée des hommes du canton de Vallon. Capitaine : Paul Maigron, de Saint-Alban-sous-Sampzon.
Composée des hommes du canton des Vans. Capitaine : Marcel Tournaire, des Vans.
Composée de l'excédent des sept autres compagnies. Capitaine : Jules de Gigord, de Joyeuse. Deuxième BataillonLe deuxième bataillon (arrondissement de Privas) fut réuni le à Privas sous les ordres du capitaine Bertrand.
Composée des hommes d'Antraigues et d'Aubenas.
Composée des hommes de Bourg-Saint-Andéol.
Composée des hommes des cantons de La Voulte et Rochemaure.
Composée des hommes de Privas et Chomérac.
Composée des hommes du canton de Saint-Pierreville.
Composée d'hommes du canton de Villeneuve-de-Berg.
Composée d'hommes du canton de Viviers.
Composée de l'excédent des hommes des sept autres.
Troisième BataillonLe troisième (arrondissement de Tournon) se réunit à Tournon et Annonay sous les ordres du capitaine de cavalerie (démissionnaire) de Montgolfier le .
Composée des hommes des cantons d'Annonay et de Serrières .
Composée des hommes du canton du Cheylard et de Saint-Martin-de-Valamas
Composée des hommes de Lamastre et de Saint-Agrève .
Composée d'hommes du canton de Saint-Félicien.
Composée d'hommes du canton de Saint-Pierreville.
Composée d'hommes du canton de Villeneuve-de-Berg.
Composée des hommes du canton de Viviers.
Composée de l'excédent des sept autres, restée au dépôt à Privas, puis versée au quatrième bataillon, commandant Daval.
CombatsLe premier bataillon quitta Privas le par le train pour arriver à Évreux le 30. Combat d'HécourtÀ proximité de Mantes, le hameau et le bois d'Hécourt virent se dérouler à partir du les premiers combats avec l'armée prussienne. Les gardes tentèrent de protéger la ligne de chemin de fer et la gare de Serquigny en se portant vers Louviers et Bernay le , puis firent retraite vers Gaillon et Évreux le 21 en prévision d'une offensive imminente. Combat de la forêt de BizyLe [7], l'ensemble des bataillons arrive en forêt de Bizy, entre Vernon et Pacy-sur-Eure où se trouvaient les Prussiens. Ceux-ci furent contenus dans leur tentative d'occuper Vernon et Vernonnet avec le concours des gardes nationales de Vernon. Combat de MauluLe , le 3e bataillon est bombardé par l'artillerie ennemie installée près de Maulu (hameau de Blaru). Les 6e et 7e compagnies du 1er bataillon reprennent le village de Maulu à la baïonnette. Deux officiers, le capitaine Rouveure du 1er bataillon et le lieutenant Leydier du 3e bataillon sont tués ainsi que huit hommes. Pendant la première quinzaine de décembre, les troupes manœuvrent entre Bernay, Thiberville, Lisieux puis Serquigny et Grand-Couronne. Le , les mobiles de l'Ardèche et de l'Eure sont maîtres de Maison-Brûlée et Château-Robert. Les Prussiens sont à Grand-Couronne. Combats de Château-Robert et de Maison-BrûléeLe au matin, les Prussiens attaquent en masse « Château-Robert », les combats font rage entre le château, Maison-Brûlée et les Moulineaux[8]. La retraite est sonnée et s'effectue vers Bourg-Achard puis Pont-Audemer. Le bilan de cette journée du est le suivant :
Aux Moulineaux, un monument commémore ce combat[9]. Combat d'OrivalLe commandant de Montgolfier et ses hommes occupent le au matin le plateau d'Orival. Attaqué par les Prussiens, menacé d'encerclement, il doit se résoudre à faire retraite de nuit vers Le Gros-Theil, puis Brionne. La campagne du 4e bataillonCe bataillon formé par le regroupement des huitièmes compagnies fit campagne dans l'Yonne, la Nièvre et le Loiret. Il rejoint ensuite l'armée de Bourbaki. Il fut démobilisé à Anse le . BilanLa retraite s'effectue par Lisieux puis la vallée de la Touques. Les bataillons rejoignent ensuite l'Armée de Bretagne après la bataille du Mans, à Caen puis à Falaise. Après l'approbation de l'Armistice du par l'Assemblée nationale le , ils seront désarmés et rejoindront Bourges à pied pour prendre le train vers l'Ardèche. Les pertes totales pour les trois bataillons furent :
In Memoriam: liste des tués au combatUn Livre d'or [10],[11] établi en 1879 par Paul d'Albigny (fondateur de la Revue du Vivarais [12]) mentionne 394 noms et ne semble pas être exhaustif. Les noms mentionnés ci-dessous sont ceux cités dans les rapports inédits de 1901. S'y ajoutent 6 noms gravés après celui de Battendier sur le monument de Vernon : Bert, Forel, Mathon, Bouly, Rousson et Sassolas[Note 1], ainsi que sur le monument de Rouen[13]. Premier bataillon
Deuxième bataillon
Troisième bataillon
Bibliographie
Galerie
Notes
Références
Liens externes
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