(La)Horde, également typographié (LA)HORDE[1] ou (La) Horde[2], est un collectif d'artistesfrançais, originaire de Paris. Reconnu pour son art chorégraphique très contemporain et imprégné de cultures numériques (on parle de « danse post-internet »[3],[2],[4],[5]), il a pris la direction du Ballet national de Marseille depuis 2019[6].
Biographie
Le collectif se forme autour de Marine Brutti (née en 1985[7], formée à la Haute école des arts du Rhin)[8], Jonathan Debrouwer (né en 1985[7], formé à la Haute école des arts du Rhin)[8] et Arthur Harel (né en 1990, formé au Conservatoire municipal Jean-Philippe-Rameau de Paris[7]), ainsi que, au début, Céline Signoret[9]. Le collectif signe des œuvres issues de leurs rencontres avec des communautés en ligne, et emprunte son style à la danse contemporaine, au jumpstyle, à la danse techno, etc.
Le collectif se soude en 2011 autour d'une création de la Compagnie Arthur Harel (créée en 2009), Fragment(s), projet théâtral qui comprend une composition chorégraphique avec cinq danseurs à laquelle sont associés Marine Brutti et Jonathan Debrouwer. La pièce est jouée au Concours chorégraphique SACD Beaumarchais, parcourt différents festivals en France sur quinze dates[9], et en juin 2012 est programmée deux soirs de suite dans le grand studio du Centre national de la danse lors du Festival Danse Hip Hop Tanz.
En janvier 2012, lors d’une résidence de cinq mois dans le cadre des Mercredis de la danse du Vent se lève!, les trois artistes signent la création d'un « laboratoire chorégraphique », To Be Three / Or Not To Be, spectacle avec cinq à huit danseurs de 45 minutes[9].
En 2013, lors d'une résidence à La Halle aux cuirs de la Villette, au Théâtre Le Colombier et au Centre national de la danse, est créé All Along Far Away, dont les avants-premières sont jouées à Confluences en février 2013 avant d’être en représentation au Centre national de la danse en juin 2013 et à la Maison des pratiques artistiques amateurs–Saint-Germain en novembre 2013[9]. C'est en 2013 que le collectif se baptise (La)Horde.
En 2015, leur spectacle incluant un groupe de danseurs amateurs âgés Void Island leur apporte la notoriété[4]. Puis ils présentent le spectacle Avant les gens mouraient, avec les étudiants de l'École de danse contemporaine de Montréal[10].
Ils enchainent films et performances : Novaciéries (2015, primé au InShadow Festival de Lisbonne), Cloud Chasers (2016), The Master’s Tools (2017), Cultes (2019, primé au Kurzfilmtage de Winterthur en Suisse), Room With A View (2020, primé aux Music Video Awards de Berlin en Allemagne), Ghosts (2021, primé au festival Unifrance du court-métrage de Cannes en France).
Ils mettent en scène des pièces chorégraphiques, comme Night Owl en 2016 ou To Da Bone en 2017, avec 15 danseurs autodidactes de jumpstyle rencontrés sur Internet[11], qui est présenté à la Biennale de Charleroi/Danses, au Gymnase de Roubaix et au Théâtre de la Ville à Paris[12],[13],[14]. En 2019, ils montent Marry Me in Bassiani en collaboration avec le Ballet Iveroni spécialisé dans la danse géorgienne, puis Room With A View en 2020, en collaboration avec le musicien Rone et 18 danseuses et danseurs de 12 nationalités, présenté (entre autres) au Théâtre du Châtelet. En 2022, ils présentent Roommates, un programme de six pièces courtes en collaboration avec Lucinda Childs, Claude Brumachon, Benjamin Lamarche, Peeping Tom, Cecilia Bengolea et François Chaignaud. La même année, ils montent une exposition dansée, We Should Have Never Walked on the Moon, mêlant comédie musicale, cinéma d’action et avant-garde chorégraphique, qui est présentée au Palais de Chaillot à Paris.
Le collectif se fait remarquer par son éclectisme : « à l'intersection de la danse, des arts visuels et de la performance. Ils se nourrissent de spectacles, de films, de livres[3]... » ; « (ils) jouent sur plusieurs terrains : chorégraphie (avec To Da Bone à la Maison des arts de Créteil), performances, mises en scène, réalisations de films ou installations. Un collectif que la planète arty scrute, notamment pour son éclectisme affiché. D’où ce sobriquet de “horde” »[15]. On leur reproche parfois un recyclage « (d)es clichés des contenus présents sur les réseaux sociaux qu’il prétend dénoncer », dans un « soft porn soi-disant ludique, assez brutal au demeurant »[16].
Madonna fait appel à eux pour sa tournée mondiale The Celebration tour en 2023 et 2024 : ils sont chargés de "la direction artistique de la chorégraphie"[10].
Chorégraphie
Créations chorégraphiques
2014 : Void Island, avec les seniors de la MPAA[18]
2014 : Avant les gens mouraient, avec les étudiants de l'École de danse contemporaine de Montréal (sur du jumpstyle)
2019 : Cultes, trip halluciné au cœur d’une foule, d’une communauté de corps soudés par la musique, la danse et l'émotion[44]
2018 : The Master's Tools[45], fresque en quatre tableaux d’installation performatives réalisées lors de Nuit blanche 2017, musique de Boe Strummer. Tourné en public sur un terrain de la SNCF, Halle Hébert, rue Cugnot à Paris
2016 : Cloud Chasers[48], Mutant Stage, série de courts-métrages chorégraphiques produits par la Fondation d'entreprise Galeries Lafayette, dans le cadre des travaux de réhabilitation du bâtiment occupé par Lafayette Anticipation[49]
2015 : Novaciéries[51], projet global qui mélange des images cinématographiques, des captations d'une performance avec les interprètes du film, et des images d'archives réalisées par les interprètes eux-mêmes[52]
Documentaires
2018 : To Da Bone[53], réalisé par Laure Boyer et Édouard Mailaender, film sur les coulisses de la création de la pièce chorégraphique To Da Bone, de Charleroi à Montréal, des premiers moments sur scène jusqu'à la première au Festival TransAmériques
2021 : Download and run zoom : Lucinda Childs meets (LA)HORDE. Building momentum under lockdown, dans le cadre d’une série produite par le Manchester International Festival[54]
2014 : Premier prix du concours 100 % Talents des territoires dans la catégorie « Arts vivants » du Forum pour la gestion des villes et Berger-Levrault[55]