Île aux Moutons

Île aux Moutons

L'île aux Moutons
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Archipel Archipel des Glénan
Localisation Sud de Fouesnant, Finistère - Golfe de Gascogne - Océan Atlantique
Coordonnées 47° 46′ 31″ N, 4° 01′ 45″ O
Administration
Région Bretagne
Département Finistère
Commune Fouesnant
Autres informations
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Île aux Moutons
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Île aux Moutons
Île aux Moutons
Îles en France

L'île aux Moutons autrement nommée Moalez ou Moal Enez, ce qui signifie « l'île Chauve » en breton est une île de l'archipel des Glénan au sud de Fouesnant dans le Finistère, qui se situe entre le continent et celui-ci.

Géographie

L'île aux Moutons : vue panoramique d'ensemble.

L'île aux Moutons est en fait un petit archipel avec l'île aux Moutons en elle-même et la roche de Trévarec. Ce petit archipel, même s'il est inclus dans les Glénan, en est assez éloigné, puisqu'il est situé à mi-chemin de l'archipel des Glénan et de Beg Meil, le village côtier le plus proche.

Histoire

Préhistoire et Antiquité

Des fouilles archéologiques y ont été effectuées, principalement par Marthe et Saint-Just Péquart, montrant une présence de l'Homme au néolithique et à l'époque gauloise.

Le XIXe siècle

À la fin des années 1840, les négociants de Quimper et les pilotes demandent l'installation d'un feu aux Moutons. Après l'expropriation du propriétaire des lieux, les travaux du phare débutent en 1877. Celui-ci est allumé le .

Dans la nuit du 24 au , le gardien du phare, Colin, secourut deux barques de Mousterlin et Bénodet, prises dans la tempête, sauvant les sept naufragés et les deux bateaux[1].

Le XXe siècle

Le phare de l'île aux Moutons fut gardé à partir de 1905, et pendant 27 ans, par Marie et Louis Quéméré qui s'y installèrent avec leurs 4 enfants et en eurent sept de plus pendant de leur séjour sur l'île (seul un est né sur l'île). À la suite de pénuries lors de la Première Guerre mondiale, ils ont fait l'acquisition de trois vaches, des moutons, des canards, des oies et des poules en liberté, ainsi qu'un jardin potager aménagé avec la protection d'un muret contre le vent.

En 1927, Marthe et Saint-Just Péquart, dans des conditions climatiques épouvantables, mirent au jour des vestiges datant du Néolithique moyen (dont une hache en cuivre datée des environs de 2 300 avant J.-C.), mais très perturbés par des intrusions datant de l'époque gauloise et du Moyen Âge.

Saint-Just et Marthe Péquart décrivent ainsi la vie des goémoniers en 1927 dans l'Île aux Moutons :

« Trois goémoniers exerçaient ici leur dur métier. Pour qui ne connaît pas le travail des hommes, nul ne peut imaginer leur vie pénible et le labeur épuisant qu'ils fournissaient pour un gain bien minime. (...) Ils dorment dans une hutte dont les parois et le toit sont constitués d'un mélange de terre et de varech. Leur habitation a la forme d'un bol renversé avec un trou au sommet pour laisser s'échapper la fumée du foyer qui se trouve juste au-dessous. Il faut s'accroupir pour entrer par une étroite ouverture. »

Le , l' Alja, un caboteur hollandais de 385 tonneaux de jauge brute, heurte une épave ou une roche à proximité de l'Île aux Moutons et coule rapidement ; l'équipage parvient à rejoindre l'Île aux Moutons où il est hébergé par le gardien du phare, Hervé Loussouarn[2].

En 1960 est créée la "Réserve ornithologique de l'île aux Moutons", qui sert notamment de lieu d'escale pour de nombreux oiseaux migrateurs.

Le chalutier Notre-Dame, construit en 1958, qui appartenait à l'armement Simon Charlot, de Concarneau, qui venait juste de le vendre à un armement grec, coula le à l'ouest de l'Île-aux-Moutons, à six milles au sud-ouest de la pointe de Beg Meil, après avoir heurté une roche ; l'équipage de cinq marins parvint à se réfugier dans son canot de sauvetage et fut récupéré par un bateau de Doëlan, l' Hirondelle des Mers[3].

Le XXIe siècle

L'île est désormais une réserve ornithologique où nichent trois espèces de sternes : sterne pierregarin, sterne de Dougall et sterne caugek (plus de 3 500) couples de sternes ont niché dans l'île en 2020 selon l'association "Bretagne vivante"). Une grande zone qui sert de nichoir aux sternes est donc interdite au public.

Un arrêté préfectoral de protection de biotope[4] en date du [5] crée une zone de protection de biotope sur le domaine public maritime de l'"île aux Moutons" (Moelez) et des îlots "Enez ar Razed" et "Penneg Ern" au large du territoire de la commune de Fouesnant « afin de garantir la conservation du biotope nécessaire à l'alimentation, à la reproduction, au repos et à la survie de la sterne caugek (Sterna sandvicensis), de la sterne pierregarin (Sterna hirundo), de la sterne de Dougall (Sterna dougallii), (...) ainsi que du gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus) »[6].

Un arrêté préfectoral pris au début de l'année 2021 interdit désormais tout débarquement sur l'estran entre le et le , soit durant toute la période de reproduction. Outre les oiseaux, 21 phoques gris ont été recensés en 2021 (contre 3 ou 4 vers 2016) dans les parages de l'île, ce qui témoigne de la biodiversité présente sur place[7].

Pour approfondir

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. "Annales du sauvetage maritime", Paris, 1896, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58307947/f55.image.r=B%C3%A9nodet.langFR
  2. Alexis Deniau, Benjamin Pepy et Emmanuel Gourvil, "Les trésors engloutis de Bretagne", tome 1 (de Brest à Lorient), Cristel éditions, 2013, (ISBN 978-2-84421-101-9)
  3. Bruno Jonin et Paul Marc, "Mémoires englouties. Plongées. Histoires sur les épaves du Finistère.", ASEB éditions, 1995, (ISBN 2-9508434-0-9)
  4. Un premier arrêté préfectoral en date du concernait seulement l'Île aux Moutons, voir http://inpn.mnhn.fr/espace/protege/FR3800514
  5. Museum national d'Histoire naturelle, « INPN - Ile Aux Moutons, Îlots Enez Ar Razed Et Penneg Ern, Arrêté de… », sur mnhn.fr (consulté le ).
  6. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000446826&dateTexte=&categorieLien=id
  7. Alexis Souhard, «Voir des sternes voler aussi bas aux Glénan, c'était impossible il y a deux ans », sur letelegramme.fr, (consulté le ).