Émile Lavezzari est formé à l'École centrale des arts et manufactures dont il sort diplômé en 1853[3]. Marié avec Marie Charlotte Beck, ils ont quatre fils : André Jean Émile, né en 1862, ingénieur civil, chevalier de la Légion d'honneur en qualité de capitaine de l'armée territoriale[4] ; Jean Marcel Émile, né en , qui devint peintre sous le nom de Jan Lavezzari ; Robert Émile, né en ; et Maurice-Émile, qui fut également architecte[Note 1].
Il commence sa carrière professionnelle dans les industries de la filature et de l'éclairage au gaz[3]. Le il dépose un brevet d'invention « pour l'application de certaines matières à la production du gaz d'éclairage »[5].
Son premier poste notable est la direction de la filature de Beaurainville. Néanmoins attiré par l'art, il quitte cette situation pour s'installer à Montreuil comme architecte, il est l'un des premiers ingénieurs centraliens à le faire. En 1861, il bâtit près de la plage de Berck, un petit édifice provisoire en bois ayant une fonction d'hôpital, construit en un peu plus de deux mois pour l'Assistance publique; à Rang-du-Fliers sur l'Authie, il construit une écluse dont la fonction est d'éviter les inondations dues à la mer; enfin il réalise l'éclairage au gaz de la commune de Montreuil[6]. En 1863, il part pour Alexandrie, en Égypte, où on lui a demandé de venir installer l'éclairage au gaz dans les jardins de Mohamed Saïd Pacha, mais celui-ci meurt peu de temps avant son arrivée ce qui annule l'objet de ce voyage[7].
De retour en France, il s'y consacre à la profession d'architecte tout en étant en parallèle un collaborateur actif de César Daly dans ses revues[3].
Émile Lavezzari est l'inventeur du «bâtiment en bois à double enveloppe»: l'hôpital maritime provisoire de Berck (1861) et le chalet en bois (1872) qu'il dessine pour Nathan de Rothschild dans la même commune sont conçus sur ce principe[9]. Il composa des aquarelles de Berck durant les séjours qu'il y fit pour la construction de l'hôpital maritime. Il eut pour commanditaire la famille de Rothschild qui finança la plupart de ses édifices[10].
En 1874, les plans et dessins de l'«Hôpital maritime de Berck-sur-Mer» sont présentés dans le pavillon de la Ville de Paris à l'exposition internationale de Londres[12]. Lavezzari est distingué par une médaille de 2e classe à l'Exposition universelle de 1878[13].
« Hôpital Napoléon à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais) », Revue générale de l'architecture et des travaux publics, vol. XXVIII, , p. 72-81 (planches 20 à 27) (lire en ligne, consulté le ).
↑L'historien de l'architecture Alexandre du Bois, le confond avec son père : « Né en 1859... il est également l'architecte de l'hôpital... inauguré en juillet 1869 » !
↑ abcd et eAlice Tomine, « Les tables des matières des revues d'architecture (1850-1900) », dans Jean-Michel Leniaud (dir.), Béatrice Bouvier (dir.) et al., Les périodiques d'architecture, XVIIIe – XXe siècle : recherche d'une méthode critique d'analyse, vol. 8 (journée d'étude du 2 juin 2000 organisée au Collège de France), École nationale des chartes, coll. « Études et rencontres de l'Ecole des chartes » (no 8), , 326 p. (ISBN2900791421 et 9782900791424, lire en ligne), p. 136.
↑Joanne Vajda, « Grands hôtels de gares parisiens. Le Terminus Saint-Lazare et le Palais d’Orsay », Paris et Ile-de-France, Mémoires de la Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Ile-de-France, 2003, volume 54, p. 363.
↑Manolita Fréret-Filippi : Camille Albert, une architecture entre éclectisme, historicisme et régionalisme, Créaphis, 2009, p. 80.
↑ abc et dTarek Berrada : Architectes et commanditaires : cas particuliers du XVIe au XXe siècle, p. 112.
↑Catalogue spécial de l'exposition de la ville de Paris : renseignements sur les services exposants et sur les objets exposés, Paris, mpr. de Chaix et Cie, , 368 p. (lire en ligne), p. 293-294.
↑Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, et lithographie des artistes vivants exposés au Palais des Champs-Élysées, Salon de la Société des artistes français 1889, p. 90.
↑Revue d'hygiène et de médecine préventive, 1884, Volume 6, p. 501.
↑« L'hôpital Napoléon édifié à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais) », L'Union Médicale, tome 8, 1869, p. 116-119.
↑Joanne Vajda, « Grands hôtels de gares parisiens. Le Terminus Saint-Lazare et le Palais d’Orsay », Paris et Ile-de-France. Mémoires publiés par la Fédération des Sociétés historiques et archéologiques de Paris et d’Ile-de-France, t. 54, octobre 2003, p. 339-396.
Victor Contamin(en), « Discours prononcé sur la tombe de M. Lavezzari décédé à Berck-sur-Mer le 13 juillet 1887 », Mémoires et compte rendu des travaux de la Société des ingénieurs civils, vol. 48, 1887 (2e semestre), p. 251-253 (lire en ligne, consulté le ).