Élyane CélisÉlyane Célis
Élyane Célis en 1943 (cliché Harcourt)
Répertoire Piroulirouli (1935) Scènes principales Élyane Célis[1] est une chanteuse belge née le à Ixelles (Belgique) et morte le dans le 9e arrondissement de Paris. Soprano léger, elle a consacré l'essentiel de sa carrière à la chanson. Elle est notamment connue pour avoir enregistré les chansons du film d'animation Blanche-Neige et les Sept Nains en 1938. BiographieFamilleIssue d'une famille de la moyenne bourgeoisie, Élyane Célis arrive à Paris en 1928 à l'âge de 14 ans. Si elle souhaite d'abord enseigner le piano, elle intègre rapidement un quatuor vocal et prend des leçons de chant[2]. DébutSes véritables débuts professionnels datent de au cabaret El Garron, 6 rue Fontaine à Paris. Mariée en 1935 à Marcel Delmas (1905-1974)[3], parolier de nombreuses chansons et opérettes[4] dont Un soir à Vienne (composée par Georges Carry et dont elle enregistrera les chansons en 1947), Élyane Célis est remarquée la même année par Henri Varna qui l'engage dans sa revue du Casino de Paris Parade du monde. Si elle y débute seulement figurante, elle chante finalement aux côtés de Maurice Chevalier. Son premier succès, Piroulirouli, écrit par Vincent Scotto, enregistré en 1935 et récompensé du Grand Prix du disque, est tiré de la revue Parade du monde qui l'a révélée. C'est une période faste pour la jeune chanteuse : elle enregistre notamment avec les Lecuona Cuban Boys (en) la chanson Maria Lao et donne de nombreux galas dans les grandes salles de Paris que sont l'Alhambra, l'Empire, Bobino, l'Européen, l'ABC, ou encore la salle Pleyel. Blanche-NeigeCélèbre pour sa voix de soprano colorature, Élyane Célis enregistre en 1938 les chansons et les dialogues du film d'animation Blanche-Neige et les Sept Nains aux côtés de Adrien Lamy, Robert Buguet et Andréany, sous la direction musicale de Marcel Cariven. Ce coffret de deux 78 tours La Voix de son maître[5] connaîtra un immense succès populaire et sera plusieurs fois réédité par la suite. Elle n'est cependant pas, comme on le croit parfois, la voix chantée de Blanche-Neige dans le film puisque c'est Béatrice Hagen qui a prêté sa voix à la bande originale de 1938, réalisée à Hollywood et diffusée jusque dans les années 1950[6]. En plus du coffret Histoire de Blanche-Neige et les Sept Nains[7], Élyane Célis a enregistré un 78 tours comprenant Un jour mon prince viendra (face A) et Un sourire en chantant (face B), Lucienne Dugard gravant pour sa part en plus de ces deux chansons, Je souhaite (face A) et Sifflez en travaillant (face B)[8]. RépertoireLe répertoire musical d'Élyane Célis est dans l'ensemble diversifié : tangos, rumbas, valses (françaises et viennoises) et mélodies sentimentales, françaises, italiennes, américaines, anglaises[9]. Parmi ses succès, dont certains sont adaptés de l'anglais ou de l'italien : Vous n'êtes pas venu dimanche, Sympathie, Tu m'apprendras, Ciribiribin (du film Une nuit d'amour), Reviens, piccina bella (du film L'Accident)[10], Aragonaise ou encore Violon dans la nuit. Si Élyane Célis enregistre en 1936 la célèbre mélodie de Charles Koechlin Si tu le veux, elle fait également une incursion dans l'orientalisme avec Inch' Allah (1937), composée par Léo Poll. De même, sa tessiture et son agilité vocale lui permettent d'interpréter des airs d'opéra tels que ceux de Rosine du Barbier de Séville (transposé pour soprano), de Lucie de Lammermoor et de Lakmé (« Air des clochettes »)[11] ou encore le duo de Mireille. Elle se produisait en effet parfois sur scène avec d'autres chanteurs lyriques[12]. Elle apparaît une seule fois au cinéma en 1938 dans Les Rois de la flotte de René Pujol, où elle chante Rossignol, berce-moi. La guerre et la LibérationPendant la Seconde Guerre mondiale, elle se produit dans les cabarets et music-halls de la capitale ainsi qu'en tournée dans les villes de province, pour des galas de charité consacrés aux prisonniers de guerre. Elle chante aussi régulièrement à la radio, particulièrement à Radio-Cité[13]. En 1943, elle enregistre Être maman, la chanson de la Journée des mères, célébration créée par le régime de Vichy[9]. La même année, elle joue dans l'opérette moderne Plaisir d'amour, écrite et composée par son mari (Marcel Delmas) et Georges Carry qui s'inspirent de Mozart, Chopin et Lully[14]. Son plus grand succès, Baisse un peu l'abat-jour[15], composé par Henri Bourtayre sur des paroles de Marcel Delmas, est enregistré le . Sur la face B de ce 78 tours figure Lorsque demain, chanson évoquant la Libération de Paris par les troupes du général Leclerc et commandée par ce dernier à Delmas, ce qui permet à la chanteuse de ne pas être inquiétée par le Comité national d'épuration[16]. Retrait de la scèneAprès quelques opérettes, dont Miroir aux alouettes, coécrite par son mari et Georges Ghéstem en décembre 1949 dans lequel elle joue avec Champi[17], et un dernier disque en 1952 (Si toi aussi tu m'abandonnes / La Baraque aux amours), Élyane Célis abandonne le métier en 1954. On peut la voir à la Kermesse aux Etoiles en 1955 où elle interprète quelques uns de ses succès. Elle apparaît une dernière fois à la télévision en 1960 dans l'émission Rue de la gaité, en compagnie de Reda Caire, Lucienne Boyer, Charpini et Brancato et Marcelle Bordas[18]. Elle meurt le , à l'âge de 48 ans, à son domicile du 25 boulevard de Clichy à Paris[19] et est inhumée au columbarium du Père-Lachaise (case 19 432, reprise)[20]. Vie privéeAtteinte de claudication importante, Élyane Célis joue et chante le plus souvent assise, en général sur un piano où une longue robe recouvre entièrement ses pieds. C'est la raison pour laquelle elle ne s'est pas engagée dans une carrière d'opéra. Élyane Célis et Marcel Delmas ont eu un fils, Jean-Michel, né durant l'été 1938 et mort prématurément en 1957. Élyane Célis aurait été « très amie » avec Édith Piaf, comme en témoignent les lettres conservées par la secrétaire de celle-ci, Danielle Bonel[21]. Témoignages
— Yves Borowice, Les femmes de la chanson. Deux-cent portraits (1850-2010)
— Didier Daix, Paris-Soir[23] Discographie78 toursÉlyane Célis a enregistré entre 1935 et 1952 pour les firmes Gramophone, Columbia et La Voix de son maître. Elle est généralement accompagnée par le chef d'orchestre Marcel Cariven.
Rééditions
Sources et bibliographie
Notes
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